Aujourd’hui, nous allons faire un peu d’écriture méta grâce au téléfilm « plus jamais ça » qui raconte l’histoire d’Amelia, une blogueuse ! Bon, blogueuse à succès mais blogueuse quand même. Point actrice : c’est Mena Suvari, la jeune blonde d’American Beauty… son personnage dans ce film mériterait peut-être que j’écrive un article dans le cadre de mes « recherches sur les popular girls« . Bref, c’est pas le sujet. Amelia est une blogueuse qui aide les femmes victimes de violences conjugales. Tous les jours, elle répond aux mails qu’elle reçoit, notamment d’une surnommée Embarrassée, « vous êtes courageuse mais allez voir la police ».
Une nouvelle meilleure amie
Scène de ménage chez un couple, ça se dispute, un coup de feu part ! On enchaîne ! Amelia et sa plus belle robe noire va faire une conférence sur les violences faites aux femmes. Ok, la fille qui va parler de ça sapée comme jamais, ça sonne faux. A la fin de la réunion, on découvre celle qui écrivait sous le pseudo « embarrassée » à Amelia, la même qui a tiré sur son mari donc elle a survécu. Elles vont au resto ensemble. Je vous avoue que là, j’ai assez peur car Embarrassée a l’air un peu à fond sur Amelia et je crains un sale dérapage. N’oublions pas : si Amelia ne couche avec personne, y a neuf chances sur dix que le péril soit féminin… Embarrassée, Jenny de son vrai prénom, décide de booster un peu la carrière d’Amelia et lui propose la couverture d’un magazine, elle a même fait une maquette et tout. Non, vraiment, je crains le pire.
Un prétendant flippant
Ah mais attendez, je vois poindre la queue d’un mec. Enfin, non, c’est pas tout à fait ce que je voulais dire. Amelia et Jenny sont dans un bar et un « beau gosse » mate Amelia. On dirait Lorenzo Lamas en flippant, le gars. Le mec débarque et fait « vous me regardez en rigolant, je peux savoir de quoi vous parlez ». Ok, appelez la police. Le mec fait son petit numéro de dragueur et laisse sa carte à Amelia qui est toute émoustillée. Non mais attends, c’est un énorme forceur flippant, qu’est-ce que tu fais, meuf ?
Paranoïa de femme battue
Amelia fait une tournée de conférence et se retrouve seule devant un ascenseur quand soudain, qui débarque ? Le flippant mec du bar qui lui explique qu’il avait tellement envie de la revoir qu’il avait lu son blog et consulté son agenda pour la retrouver. Et il lui refile sa carte… Mec, non, vraiment… Amelia stalke le mec flippant qui s’appelle Carlo et lui propose un dîner. Ce téléfilm m’énerve. Mais à peine a-t-elle raccroché qu’un policier arrive chez elle pour lui annoncer que son ex, Daryl, vient d’être relâché. Elle se met à pleurer en mode « je ne serai plus jamais en sécurité nulle part ». Bon je ne sais pas où va ce téléfilm mais cette scène est vraiment bien, l’ancienne victime de violence conjugale flippée, le flic qui lui explique que les ex violents sont ceux avec qui la justice est la plus clémente.
Rencard avec Forceur
Amelia poursuit un peu sa vie et va déjeuner avec Carlo comme prévu qui commence par « j’ai lu votre blog », elle enchaîne « ouais, d’ailleurs, mon ex est sorti de prison, j’ai pas le moral, salut ». Prévenant, Carlo lui propose de la suivre en voiture jusque chez elle pour sa sécurité. Alors, c’est peut-être la traduction mais quand il dit ça, il fait peur de ouf. Je me doute que le téléfilm veut multiplier les pistes pour pas qu’on sache qui va commencer à terroriser Amelia mais vraiment, ce mec est flippant à tous les niveaux. C’est assez étonnant qu’Amelia, qui est si stressée qu’elle va récupérer un flingue dans sa cave, ait envie de fréquenter un putain de forceur.
Solidarité féminine et agression
Amelia est en pourparler pour sortir un bouquin et mégote sur la couverture ultra girly qu’on lui propose. Elle interpelle la seule femme présente. « Ok, vous, vous n’avez pas travaillé sur le projet et on vous a mis là pour me rassurer parce que vous êtes une femme, non ? » »Oui, je… euh ». Amelia rentre chez elle et s’endort sur son canapé… et se fait agresser ! Un homme la jette au sol, plante un couteau dans son parquet et pète son clavier avant de partir. Je… quoi ? Ok, le message est clair. Elle pense que ça vient de Daryl. L’inspecteur lui demande si elle fréquente quelqu’un, elle file la carte de Carlo. Donc à priori, ce n’est ni l’un, ni l’autre. Elle file se réfugier chez Jenny. Elles s’offrent une petite discussion d’anciennes combattantes. Amelia est très affectée par ce qu’il lui arrive mais Jenny lui garantit qu’elle sera là pour elle. Je le sens pas !
Forceur est de retour
Amelia va faire un jogging et Carlo lui saute littéralement dessus pour un deuxième rendez-vous. Elle lui fait en rigolant « d’accord mais arrêtez de me suivre ». Mais ? Les voilà au marché, Carlo renifle des fruits et légumes de façon random avant de lui coller du basilic sous le nez. Quoi ? Pas le temps, Carlo l’amène dans son appart de rêve au sommet de la ville. Pendant qu’elle répond à une de ses questions sur les violences qu’elle a subies et explique pourquoi elle n’a pas quitté la ville, il commence à lui faire des papouilles. Non mais lui pose pas de questions si tu n’as pas l’intention d’écouter la réponse. Ils s’emballent sur une musique un peu romantique. Elle l’invite à son cocktail pour fêter sa signature. Elle a pas le temps, Amelia !
Attaque aux WC
Fameux cocktail. Carlo est en retard, Amelia va trinquer avec Jenny qui lui jette la moitié de son verre sur sa robe par accident. Elle va donc aux toilettes et se fait coincer par Daryl qui veut de la tune ! Donc très clairement, c’est pas lui l’agresseur. Bref, Amelia va dormir chez Carlo qui lui fait une douce omelette et elle lui réclame du ketchup. Mais Daryl attaque Amelia en justice pour pas qu’elle publie son livre, il veut de la tune. A peine a-t-elle le temps d’enfiler sa culotte qu’elle est déjà en conciliation et l’avocate de son ex balance le dossier de Carlo qui est recherché en Italie. Amelia décide de suivre Carlo en voiture et elle découvre qu’il est de mèche avec Daryl ! On apprend que Carlo est poursuivi pour escroquerie mais il a été relâché. Apparemment, il aime arnaquer les femmes et comme de par hasard, dès qu’Amelia touche un gros chèque, il apparaît. Carlo explique qu’il a payé Daryl pour qu’il foute la paix à Amelia.
La révélation est reportée pour cause d’accident
Fatiguée, celle-ci décide de partir avec Jenny et on a droit à une course poursuite entre Carlo et elles sur une petite route de campagne… Il veut à tout prix lui dire quelque chose. Il va lui dire que c’est Jenny la méchante… Ah non, il se crashe donc on va pas savoir ce qu’il veut dire. Il faut vraiment que je fasse un article sur ce cliché tout pété. D’ailleurs, il tombe dans le coma et l’inspecteur découvre qu’en fait, il était tout gentil et que les accusations italiennes étaient mensongères. Oh oups !
Et comme d’habitude…
Jenny propose à Amelia de venir se cacher chez elle… Le tout sur une musique qui fait un peu peur. Amelia va écrire sur son blog qu’elle a confiance en son amie. Ce qui veut dire « C’EST JENNY LA MECHANTE », évidemment. Amelia ouvre un placard pour prendre un coussin et découvre une boîte suspecte ou Jenny garde tous les mails qu’elle a envoyés à Amelia. Pendant ce temps, Daryl débarque chez Jenny car ils se connaissent ! C’était un complot pour extorquer de l’argent à Amelia et… Jenny sort un gun avec silencieux et bute Daryl. Quoi ? Attendez, il y a pire. En vérité, Embarrassée était Embarrassé ! C’était le mari qui écrivait ces messages ! Amelia va la confronter. Jenny lui reproche d’avoir été victime et de pas avoir buté Daryl… Jenny parle un peu toute seule « mon couple était cool mais c’est toi qui as tout cassé. Bon, des fois, je le malmenais un peu… » Jenny veut voler la vie d’Amelia mais l’inspecteur débarque et bute Jenny… sans une éclaboussure. Ce sont des balles très propres.
Simili happy end…
Les méchants sont morts, Carlo sort du coma, Amelia est un peu traumatisée mais débarrassée de son ex toxique et va gagner plein de fric. C’est presque un peu un happy end. Sur le papier parce que je suis… dégoûtée. Il faut savoir que j’écris l’article en matant le téléfilm, avec mes vrais réactions. Comme je commence à avoir une minuscule expertise sur le sujet, je savais que le coupable était une femme. Et ça me rend folle car sur ce sujet, ça désamorce tous les messages intéressants.
… Et un arrière-goût bien dégueu
Ce genre de film est fait pour la ménagère. On lui explique qu’il n’est pas normal d’avoir peur de son conjoint, on l’appelle à réagir. Il y a aussi un laïus sur les femmes au travail. Mais la morale, c’est que le vrai péril, ce sont les femmes. Ils ont même osé nous faire une femme violente, y compris dans son couple. Pourquoi ? Alors oui, les femmes meurtrières, c’est moins courant donc ça fait un twist. Sauf que si on regarde les téléfilms que j’ai chroniqué ici, il n’y a quasi que ça. Les filles méchantes entre elles au lycée ou à la fac. Les femmes déséquilibrées et érotomanes… Je ne les cherche pas, je prends vraiment ce qu’il y a dispo. Finalement, y a que le film catastrophe qui semble un peu nous épargner la psychopathie féminine. A moins que je sois tombée sur une exception…
Faux féminisme pour relents masculinistes
Et cerise sur le gâteau : le dragueur forceur qui se torche sur le consentement remporte la belle. C’est pas la peine de glisser deux ou trois réflexions féministes pour sanctifier une parole masculiniste à travers les lignes.
5 réflexions sur « Plus jamais ça »