Non, il ne s’agit pas d’une énième resucée de Battle Royale même si mon titre peut le laisser penser. Je fouille pas mal Netflix pour trouver des séries un peu dystopiques à regarder. Daybreak, c’est clairement du post-apo mais du post-apo un peu déjanté qui n’a pas grand chose à faire sur mon site dystopie. Mais qui tombe à pic sur celui-ci avec mes interrogations sur les popular teens. Car suite à une mystérieuse attaque, seuls les ados ont survécu… et se sont organisés en société.
Des ados dans un monde post-apo
Le pitch n’est certes pas follement original. Des ados se retrouvent entre eux et se battent pour leur survie, on est entre Battle Royale, Sa majesté des mouches et The society… pour ce que j’en ai vu, sur ce dernier. Et pas mal de The Walking dead, aussi. En gros, les scénaristes de Daybreak ont dû prendre ce bout de la chanson d’intro d’Heathers (le musical) “This ain’t no high school, This is the Thunderdome” et en ont fait une série. Vraiment, je ne vois pas d’autres explications. Et je n’en cherche pas car c’est ma théorie : Daybreak est la version apocalyptique des Heathers. Mâtiné de quelques twists intéressants et d’une volonté parfois un peu forcée de jouer avec les clichés jusqu’à les casser.
Roméo cherche Juliette
Rentrons un peu dans le vif du sujet. On suit Josh, un ado absolument lambda qui a survécu à l’attaque nucléaro-bactériologique qui a rasé la Californie et plus précisément la ville de Glendale où il évolue. Son but ? Retrouver sa petite amie Sam. On va donc naviguer entre le présent (le monde post-apo un peu flippant) et le passé soit la vie de lycéens. Josh brise très souvent le quatrième mur en s’adressant à nous comme si nous étions ses confidents. Mais ce qui est assez fou dans cette série, c’est que le héros est assez nul. Josh se pose un peu en mec badass de la survie mais les faits ne cessent de lui donner tort. Il constitue peu à peu un petit gang en s’associant à Angelica, une surdouée de dix ans aux tendances pyromanes qui fabrique de la drogue sous forme de slim comestible. Wesley, un ex quaterback violent devenu samouraï pacifiste, et Elie, un gamin qui vit pour les cartes Magic et s’est installé dans le centre commercial.
Persistance de la hiérarchie lycéenne
Pour trouver Sam, Josh va devoir surmonter plusieurs obstacles. D’abord les adultes, tous transformés en goules qui répètent en boucle la pensée qu’ils avaient en tête avant l’impact. Mais aussi les autres gosses puisque la hiérarchie du lycée s’applique désormais à ce mode post-apo. Il y a l’équipe de golf, premiers antagonistes de Josh, les Amazones aka les cheerleaders et le gang des sportifs mené par l’ancien quaterback vedette. Mais surtout, il y a le méchant ultime : le baron Triumph qui kidnappe des enfants pour les manger et qui roule… en Triumph. Le groupe de Josh, longtemps sans nom, sera finalement celui des Daybreakers.
Heathers en post-apo ?
Pour moi, cette série est une version post-apo de Heathers. Josh nous raconte sa vie comme il l’écrirait dans un journal. Il y a plusieurs vannes sur le fait que tous les gosses ont le même prénom. Il y a une pelletée de Jaden ou Jayden dans le cours de physique et quand Josh se présente, on a droit à chaque fois à “Le Josh gay ? Le Josh de l’équipe de foot…”. Et il y a toute la hiérarchie du lycée, un grand classique. Lors du premier épisode, un antagoniste fait un doigt d’honneur à Josh qui décide de riposter. Si vous avez vu la fin de Heathers, vous savez qu’il n’est pas bon de faire un doigt à un antagoniste… Le quaterback star et son meilleur pote ont une liaison… Même y a Matthew Broderick dans la série ! M. Ferris Bueller ! Ce n’est pas un hasard.
Et voici la popular girl !
Et la popular girl, alors ? Là, on frôle le génie. L’héroïne est donc Sam Dean. Je rappelle que le bad guy de Heathers, le love interest de Veronica, s’appelle Jason Dean ou on a compris le message ? Sam est blonde et est douce comme le miel. Elle est chargée de l’accueil des élèves et réalise un vlog où elle se balade dans le mall et va dire un truc gentil à tous ses camarades. Un pur feel good cette fille. On la découvre aussi plutôt attentive en classe, elle réussit à faire pousser des fraises après l’apocalypse. La série nous la pose vraiment en héroïne pure et virginale… Avant de faire voler cette image en éclat. De love interest, elle passe à jeune femme en quête d’elle-même. On sait qu’elle a de multiples conquêtes et refuse de suivre Josh.
Légèreté, second degré et hommage ?
J’ai lu pas mal d’avis négatifs sur la série, du moins en France. Pour ma part, j’ai adoré. Peut-être que c’est une question de référence. Il y a une scène, par exemple, c’est carrément la reprise de la vidéo Crispy Pops avec le même acteur. Le mec joue le propriétaire d’une usine de céréales, justement. C’est hyper référencé et il est possible qu’en France, pas mal de trucs ne soient pas arrivés jusqu’à nous. Même si j’ai tendance à penser que si je connais, c’est vraiment pas du genre confidentiel. Je n’ai que très peu de culture américaine. J’ai vraiment bien aimé les retournements de situation des fois bien pétés et surtout le fait que le couple de héros sont loin des stéréotypes que l’on attendrait d’eux. On croyait voir un Dawson post-apo, c’est bien plus profond que ça tout en restant léger.
Ai-je vu un second degré inexistant ?
En fait, quand je vois les critiques et le fait que la série n’aura jamais de saison 2, je finis par me poser la question. Est-ce moi qui ai vu un second degré génial qui, en fait, n’existe pas ? En tout cas, on est deux à avoir vraiment adoré et ce n’est pas si long. A peine 10 épisodes et s’il y a quelques longueurs, franchement, c’est pas si gênant.