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Qui ment ? La série qui reprend les grands archétypes des popular teens

Ca faisait longtemps que je m’étais pas penchée sur les popular teens. Sujet sur lequel j’avais prévu d’écrire un livre mais j’en suis à peu près à la page 0. Parce que j’ai pas le temps, pas encore le bagage and co. Même si ça me titille de comprendre l’archétype de la queen cruelle. Profitant d’avoir un peu plus de temps libre lors de mon Covid, je me suis enfilée quelques séries qui se passent au lycée. Nous commençons par « Qui ment », « One of us is lying » en VO. Soit une série qui n’est pas sans rappeler Pretty Little Liars, Gossip girl, Euphoria et même the Breakfast club. Rien que ça. Donc penchons nous rapidement sur cette courte série.

Qui ment ?

Un gang de lycéens vu trente fois

Dans un lycée lambda américain, c’est la rentrée. Mais une rentrée sous tension pour quelques élèves. Car la Gossip girl locale a promis de révéler des secrets embarrassants pour quelques élèves. Sauf que dans Gossip girl, il faudra attendre six saisons pour découvrir que Gossip Girl, c’est en fait un mec mal dans sa peau limite incel. Dans Qui ment, on sait dès le départ que c’est Simon. Un mec mal dans sa peau limite incel mais moins joli que Dan. Cette première journée est particulièrement éprouvante pour ceux menacés par Simon. D’autant que par une suite de malentendus, ils se retrouvent tous en colle à la fin de la journée en compagnie de leur bourreau. Je fais rapidement les présentations. Accrochez-vous à vos chaises, vous risquez d’en tomber tellement c’est original. On a l’intello Bronwyn qui ne rêve que d’entrer à Harvard. Le sportif populaire Cooper. Le sexy badboy Nate qui vend de la drogue. Et Addy, la jolie cheerleader blonde. Petit point sur Addy. Je sais qu’on est dans les archétypes mais le fait que ce personnage s’appelle Addy Prentiss, copie à peine cachée d’Allison de Laurentis (Pretty Little Liars) et est le quasi sosie de la belle Cassie d’Euphoria. Ca m’a pas mal troublée… Bref, ce petit monde est en colle avec Simon qui fait une soudaine réaction anaphylactique et meurt. La police suspecte un meurtre car il y avait du beurre de cacahuètes sur le gobelet et Simon y était notoirement allergique. En plus, il n’y avait plus de seringue d’adrénaline à l’infirmerie. Suspect, suspect.

Qui ment ? Quatre lycéens suspects

Enquête et romance

Mais la mort de Simon n’arrête pas les rumeurs. Nos quatre héros vont voir leur secret le plus gênant dévoilé. Bronwyn a triché à un examen pour avoir un A. Cooper est gay. Nate a failli tuer une meuf avec sa drogue. Addy a couché avec le meilleur ami de son petit ami de rêve. On va donc avoir droit au classique « c’est qui qui le coupable » avec deux enquêtes en parallèle : qui a tué Simon et qui continue de publier sur le blog de Gossip Girl. Oui parce que y a une histoire d’ordinateur volé qui passe entre les mains d’une foule de personnages. Chaque épisode se termine sur un nouveau suspect. 100% Pretty Little liars où on va soupçonner plein de gens différents. Evidemment, on va nous saupoudrer ça de romance entre Addie qui barbote dans son triangle amoureux ou Bronwyn, la fille parfaite attirée par le bad boy Nate. Celui qui fait de la moto, là. 100% Spencer et Toby énergie (Pretty Little Liars). Et Nate qui rencontre un gars et va finir par assumer son orientation sexuelle, cassant son couple de façade avec la jolie Keely. On a aussi quelques autres classiques. L’ ado qui a un problème de santé (ici Maeve, la soeur de Bronwyn), la petite soeur qu’il faut protéger des prédateurs de la classe du dessus (Jenny dans Gossip Girl et toujours Maeve ici), l’élève ouvertement homosexuelle et amie du garçon mal dans sa peau limite Incel. Ici un peu punk, n’est pas sans rappeler Janis de Mean Girl ou Allison dans Breakfast Club pour le côté un peu déjanté, un peu hors des clous. 

Janae & Simon

Des histoires de harcèlement

A propos de Breakfast club, outre l’histoire de la retenue, notre quatre suspects vont se réunir en cachette pour mener leur propre enquête. Evidemment, ils ne vont pas assumer leur amitié au grand jour car ils ne font pas partie des mêmes gang et que ce serait un peu la honte. A part Addy et Cooper qui font partie de la claque des populaires, entre sportifs et cheerleaders. Mais si cette série ressemble à toutes celle qu’on a pu voir par ailleurs, je note quand même que les sujets connexes évoluent. Alors que dans mon adolescence, les séries et films adolescents se concentraient sur des amourettes, quelques vagues histoires de harcèlement et souvent une reine de beauté qui terrifie son monde, les sujets un peu plus graves transparaissent. Le harcèlement devient un vrai sujet qui peut carrément être au centre du drame. Comme 13 reason why.

Who is lying ?

Les lycéens ont des parents

Autre sujet bien plus prégnant que dans les histoires de teens d’avant : la pression parentale et l’héritage. Bronwyn et Cooper ont un secret qui est directement lié à l’ambition de leurs parents pour eux. Elle doit exceller pour aller dans la meilleure université, lui doit se faire recruter par les meilleures équipes de base-ball et le fait qu’il soit gay pourrait êtreun handicap. J’ai pas trop compris mais ok. Addie est constamment rabaissée par sa mère qui la trouve mal fagotée et elle a la pression pour rester en couple avec son golden boy. Enfin Nate est trauma par la disparition de sa mère et part à la dérive. Dans mes souvenirs, les parents étaient relativement absents des popular teens. Il y a toujours un peu cette notion de fils imparfait (The Breakfast club, Ferris Bueller ou Pacey dans Dawson), le héros principal a des parents qui ont leur propre arc narratif (Dawson, Beverly Hills). Mais j’ai aussi souvenir de parents absents permettant de grandes bringues dans des baraques immenses, noeud de nombreuses intrigues amoureuses ou de drames terribles. Remplacé à la fac par les maisons des fraternités et sororités. Ici, les personnages doivent gérer cette image d’enfant dont on peut être fier et agir en fonction.

Bronwyn Who is lying

Des jolies filles malmenées

Mais il y a également tout un sujet autour des mauvais traitements subis par les jolies filles. Il y a d’abord les diffusions d’images à caractère érotique ou assimilé. Comme dans 13 reason why ou Euphoria, cette pratique touchant Cassie qui en est victime et Kat qui parvient à en faire un élément de puissance. Le sujet est abordé dans Qui ment au travers de Maeve, jeune adolescente qui veut prouver qu’elle est « comme les autres » malgré sa maladie et n’hésite pas à envoyer des photos osées d’elle à son petit ami. Mais surtout, on a la question de la masculinité toxique et de la violence dans ces couples adolescents. Toujours Addie dans Qui ment mais également Keely, victime d’un ex harceleur. Une cheerleader en couple avec un mec mascu toxique. Ah, tu veux dire comme Madeleine dans Euphoria ?

Addie dans Qui ment

Rien de transcendant mais…

Bref, Qui ment ne propose rien de fondamentalement nouveau dans la fiction adolescente. Je ne le déconseille pas dans l’absolu. Huit épisodes avec des personnages archétypaux mais pas insupportables, une petite intrigue policière et un peu de suspense, on prend. Et y aura pas besoin d’attendre la fin de la saison 3 pour savoir qui est le méchant (Pretty Little Liars). Ce qui m’intéresse dans ces séries, c’est de voir l’évolution de ces archétypes, notamment sur la Reine de beauté. Femme purement cruelle et méchante autrefois (Mean girls, Pretty Little liars, Heathers…), elle prend peu à peu de la profondeur en se révélant parfois victime de sa beauté et de sa popularité, cette course incessante aux apparences. De ce point de vue là, le traitement d’Addy dans la série me paraît très intéressant. 

Qui ment : Addie & Nate

Mais je n’en ai pas fini avec les histoires de lycée. La prochaine fois, je vous amène en Espagne. 

Nina

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