Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Passion séries coréennes

Je me suis faite avoir. La Corée du Sud, je l’ai croisée quelquefois dans son cinéma avec Old Boy ou Dernier train pour Busan. Et faut vraiment que je regarde Parasites. Je connais quelques acteurs et actrices pour leurs participations à des séries ou films américains. Daniel Dae Kim et Kim Yoon-Ji aka le couple coréen de Lost. Et évidemment Bae Doo-Na, actrice coréenne des soeurs Wachowski croisée dans Cloud Atlas et surtout Sense8. Je connais le phénomène K Pop sans jamais m’être penchée dessus. Mais les séries, je n’en savais rien. Mais par la magie de Netflix, j’ai plongé dedans la tête la première. Je suis devenue une geekette des séries coréennes.

Les série coréennes, ma grande passion

Mater par curiosité et devenir instantanément fan

Tout a commencé avec Alice, série qui m’attirait en rapport à Alice in Borderland, série japonaise. A part le titre, y a rien à voir. Alice va nous compter une histoire de société qui voyage dans le temps. Ah, carrément comme mon roman Uchronia, voyons voir. Et… c’est génial. Ensuite, on a enchaîné. Oui, “on”, car mon mec est aussi accro que moi. Je vous écris donc forte d’un savoir de cinq séries coréennes dont je vous parlerai chaque semaine. En attendant que je me remette aux téléfilms. J’écris donc cet article en me basant sur le corpus suivant :

  • Alice
  • Are you human
  • The good detective,
  • Demon’s catchers
  • Vincenzo.
Vincenzo, série coréenne

Je veux aller faire des montagnes russes en Corée

Alors que vous dire sur les séries coréennes ? Alors déjà, point obvious quand on me connaît : je veux aller en Corée, maintenant. Ca a l’air trop joli et très vert. Et ils ont des super parcs d’attraction. Oui parce que premier point des séries coréennes : y a du placement de produits. Alors mon mec et moi, on ne les voit pas trop. On ne connaît pas les marques coréennes donc quand ils vont dans un café, on ne sait pas si l’enseigne est fictive. Par contre, les sponsorings des parcs d’attraction, je les ai bien notés. On a droit à des scènes un peu nulles où on voit les personnages vivre leur meilleure vie sur une montagne russe fort sympathique. Ou mater un film dans la salle de ciné la plus démente que j’ai jamais vue. Du coup, je veux faire de la montagne russe et aller au cinéma en Corée. 

Un cinéma à Seoul
Y a des salles où les sièges, ce sont des lits ! Je veux ça en France

Un étrange mélange des genres

La réalisation coréenne, aussi, c’est quelque chose. Du moins dans les séries. J’ai pas noté ce phénomène dans les films. Oui, j’en ai vu deux, c’est déjà beaucoup pour moi. Ils aiment nous montrer la même scène sous plusieurs angles. C’était particulièrement vrai dans Are you human. On avait droit à la même scène vue sous trois angles différents, avec ralentis. Ca crée un effet de répétition assez rigolo. Comme si le réalisateur était à côté de toi et beuglait “Cette scène est importante !”. Ca arrive quand y a de la bagarre ou quand l’amour naît. La narration est très particulière et le mélange des genres que l’on nous propose peut perturber le spectateur occidental. Chez nous, un drame est un drame, une comédie est une comédie. C’est rare que ça se mélange. J’ai longtemps détesté l’épisode de la rupture entre Ross et Rachel précisément à cause de ça. Dans les séries coréennes, c’est gag à gogo… et tout à coup, un personnage sympathique meurt. En général, une figure parentale pour symboliser que le héros ou l’héroïne doit grandir et traverser la vie avec courage et maturité. Okayyyy…

Demon catchers, série coréenne

Le ridicule ne tue pas

D’ailleurs, à propos de personnages, un tic d’écriture courant chez eux : le ridicule des protagonistes. Surtout les personnages féminins, souvent chamailleurs et immatures. Une brillante physicienne va se disputer avec une autre fille pour un garçon et s’inquiéter d’avoir grossi. Une brillante avocate se comporte comme une gamine capricieuse. Le hommes restent plutôt badass et mystérieux. Le comique va plus venir de leur malaise vis-à-vis des autres et plus spécifiquement des femmes

Alice, série coréenne

Une vision très pudique de l’amour

Et à propos de couples hétérosexuels et de stéréotypes de genre, parlons vite fait d’amour. C’est présent partout mais quasi jamais montré. On doit avoir deux scènes de baiser dans Are you human, idem dans Vincenzo. Et elles sont généralement le fruit de quiproquos. Dans le reste, on voit que les personnages se plaisent, c’est même parfois clairement exprimé mais ça ne concrétise pas. Dans the Good detective, par exemple, le jeune flic Ji Hyuk et la journaliste Seo Kyung se tournent clairement autour. A un moment, ils se retrouvent dans l’appartement de la jeune femme et elle lance un “vous savez pas flirter, hein ?”. Le mec avoue. Là, ils se sont clairement dit qu’ils se plaisaient. Ils sont dans le même appart au coeur de la nuit et… le mec boit un peu d’alcool et s’évanouit jusqu’au lendemain. Que ? Mais dans la vraie vie, un mec qui me plaît me dit que c’est réciproque, je lui saute dessus et il va pas dormir sur la table basse du salon ! Bref, je comprends pas leurs règles de flirt. Et leurs amours sont parfois un peu dérangeantes. Si je peux admettre que So Bong tombe amoureuse d’un humanoïde dans Are you human, la romance entre Jin gyeom et Sun Young dans Alice est un peu plus dérangeante… Vu que c’est sa mère (voyage dans le temps, tout ça).

The good detective, série coréenne

On aime frapper nos enfants !

Autre point chelou : la violence. Ils sont toujours en train de se crier dessus et de se taper. D’ailleurs, un des ressorts humoristique est la jeune fille punie par ses parents. Humiliée en public , elle se mange mille taloches. Quelques hommes ont droit au même traitement. Limite si t’as pas une petite musique rigolote pendant qu’un personnage se mange une taloche ou un coup de pied au cul. Avec toujours cette réplique “mais oh, pourquoi tu me tapes ?”. Oui alors très bonne question. Surtout que quand il y a un enfant dans l’histoire, élément plutôt rare, il est hyper choyé. Si les séries coréennes sont le reflet de leur pays, là-bas, tu adores tes gosses mais tu les frappes et humilie une fois devenue adulte ? On a quand même la soeur de Sun-Young (Alice) qui finit à genoux et attachée dans le resto familial devant tout le monde. Tout ça car elle a démissionné d’un taf qu’elle aimait pas… Et tant qu’on est dans la violence, un truc qu’ils adorent : les morts par camion. Il n’y a pas une série parmi les cinq où un personnage, important ou non, ne se fait pas ramasser par un rutilant poids-lourd. Camion qui s’offre souvent un délit de fuite, d’ailleurs. L’ennemi, en Corée, c’est clairement les camions…

Camion Corée

Une corruption omniprésente

Et la corruption. On en arrive au dernier point de cet article, celui qui nous a particulièrement interrogé pendant ces visionnages. A chaque fois, on a une histoire de grosse corporation pourrie jusqu’à la moelle qui s’en fout des lois puisqu’elle peut corrompre tout le monde. On nous met bien en scène que le PDG d’une multinationale peut tout faire, même des meurtres, il est intouchable. Car il a acheté la presse et la police. Ca ressort quasi à chaque fois. Il n’y a aucune justice, aucune probité. Il faut tricher, mentir, louvoyer pour faire triompher le bien. Dans Vincenzo, le protagoniste principal est quand même un mafieux à la moralité douteuse mais il est gentil car il veut faire plonger le méchant industriel surpuissant pour venger sa mère… Ils sont toujours en train de monter des plans hyper alambiqués pour faire triompher la vérité car la police ne sera jamais droite. Sauf dans The good detective où le fameux détective est quand même assez tricard, juste parce qu’il veut pas se laisser corrompre. Et bah… Mais après tout, la corruption en Corée, ce n’est pas que de la fiction.

Vincenzo, série coréenne

Des personnages attachants

Bref, je suis tombée amoureuse des productions coréennes, essentiellement parce que ça ressemble pas à ce qu’on regarde d’ordinaire et qu’il n’y a pas beaucoup de frontières à l’imagination. L’humour est très gaguesque, parfois assez lourd. Mais il y a un truc qui marche à chaque fois : les personnages sont attachants. Même Cha-Young de Vincenzo que je trouvais particulièrement désagréable et antipathique au début. Franchement, au premier épisode, je me demandais comment ils allaient réussir à me faire aimer ce perso puisque j’avais bien capté qu’il s’agissait du love interest du héros. Ces productions sont sans concession, mettent du drame là où on ne s’y attendait pas forcément, déploient des personnages secondaires que l’on adopte rapidement. Et je vais vous chroniquer un peu tout ça. Entre deux téléfilms si j’arrive à m’y remettre.

Nina

8 réflexions sur « Passion séries coréennes »

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