Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Alice, quand les Coréens voyagent dans le temps

Chose promise, chose due ! Je vais vous chroniquer les différentes séries coréennes que j’ai pu voir parce que je suis fan et que ça vous donnera peut-être envie de les regarder. Tout est dispo sur Netflix puisque c’est mon seul moyen légal de mater des choses. Alice fut mon lapin blanc dans l’univers des séries coréennes. La première que j’ai vue et je m’attendais pas à ça. Alors si vous aimez des histoires compliquées de voyage dans le temps, de physique quantique et de complexe d’Oedipe pas résolu, vous allez adorer Alice. A noter : les noms coréens sont utilisés comme suit “nom de famille – prénom 1 – prénom 2”. Mais j’ai l’impression qu’ils ont assez peu de noms de famille (j’ai eu le Park, le Oh et le Lee dans toutes les séries matées) donc je vais me concentrer sur les prénoms pour pas complexifier. Je m’excuse platement auprès de tous les Coréens.

Alice, série coréenne

Avoir un enfant dans le passé

L’histoire ! Tae-I est une voyageuse du temps travaillant pour la société Alice. Tombée enceinte de son coéquipier, elle décide de fuir et change de nom. Elle s’installe donc en 1992 devient Seong-Yeong. Elle donne naissance à Jin-Gyeom, un garçon tout mignon à un détail près : il ne ressent pas les émotions. Enfant, il tue des animaux à l’école dans une démarche purement scientifique et inquiète un peu sa maman. Jin-Gyeom grandit néanmoins. A 18 ans, il perd sa mère, victime d’un étrange assassinat jamais résolu. Il décide donc de devenir policier pour faire la justice. Un jour, dans la rue, il croise le sosie parfait de sa mère. Il la recroise lors d’une enquête et se tissent entre eux une étrange relation. Car, il en est persuadé, cette jeune physicienne, c’est sa mère en plus jeune. Mais d’étranges meurtres ont lieu. Jin-Gyeom va mener l’enquête.

Tae-i dans Alice

De multiples conducteurs

Alors j’ai essayé de vous résumer l’histoire mais en vérité, c’est toujours assez difficile de résumer une série coréenne puisqu’autour de l’intrigue principale se nouent des tas de petites intrigues secondaires avec une galaxie de personnages assez étoffés. Ici, on a déjà plusieurs conducteurs :

  • Qui a tué Seong-Yeong
  • C’est quoi Alice précisément ?
  • C’est quoi la prophétie écrite par un monsieur tué en 1992 ?
  • Tae-I 2 est-elle vraiment la mère de Jin-Gyeom ?
  • Quelle est la nature de la relation entre Tae-I 2 et Jin-Gyeom parce que, ok, cette Tae-I n’a pas encore voyagé dans le temps mais lui, il l’a reconnue de prime abord comme étant sa mère et c’est un peu dur à accepter, non ?
  • Qui sont les voyageurs du temps parmi les personnages ?
  • Quelles sont les intentions des uns et des autres ?

Vous rajoutez à ça des petites historiettes. C’est complexe mais on a quand même seize épisodes d’une heure et franchement, la série n’est pas chiche en rebondissements avec plusieurs identités possibles pour le tueur de Seong-Yeong. Surtout que comme on a plusieurs timelines, en réalité, il n’est pas impossible qu’il y ait plusieurs tueurs. Hihi.

Alice, série coréenne

La difficile narration des voyages dans le temps

Cette série est assez cool sous plusieurs aspects. D’abord la question du voyage dans le temps. Autant j’aime bien les histoires de voyage dans le temps parce que ça peut créer des petites incongruités rigolotes (cf Legend of tomorrow), autant c’est souvent casse-gueule. Je veux bien suspendre mon incrédulité avec consentement mais les paradoxes peuvent vite casser une narration. J’en reviens au cas de Arrival où mon mec et moi n’avons jamais été d’accord sur la cohérence du plot twist. Je l’ai acceptée, lui non. Mais surtout, le voyage dans le temps est souvent une astuce un peu trop facile scénaristiquement parlant, un coup de baguette magique agaçant pour se dépêtrer d’une situation inextricable. Oui, je parle du retourneur du temps d’Hermione, outil fantastique pour choper une happy end dans le troisième Harry Potter et qui sera totalement oublié par la suite. D’ailleurs, petite vanne sur le sujet (en anglais, so sorry). Dans Alice, les scénaristes se sont attachés à rendre ça le plus crédible possible en bossant leur physique quantique. On se retrouve avec quelques scènes ou Tae-I 2, une pointure en la matière, distille son savoir. Je suis pas une pro de la physique quantique, du moins pas plus qu’un Youtubeur lambda sur le sujet, mais on sent qu’il y a eu du boulot. Y a même une intrigue assez tordue avec le chat de Shrödinger, à un moment.

Tae-i et Jin-Gyeom dans Alice

Du danger de retourner dans le temps

Mais surtout, la série nous interroge sur les intentions de ceux qui auraient assez d’argent pour se payer un voyage dans le passé. Que feraient-ils ? On va avoir ici deux intrigues mineures avec une mère retournée dans le passé pour retrouver sa fille morte jeune et tenter de la sauver. Et le gamin violemment battu par son frère qui va revenir, une fois adulte, pour se venger. La possibilité offerte à ces deux citoyens lambda vont les transformer et les faire commettre des actes douteux et les faire vriller, ni plus, ni moins. 

Physique quantique dans Alice

Une mystérieuse prophétie…

En parallèle, nous avons également un McGuffin : la fameuse prophétie. Ou plutôt la dernière page de celle-ci qui est la clé pour tout comprendre. Perdue quelque part dans le temps, les différents salariés d’Alice la traquent, chacun pour différentes raisons. Traque également menée par un tueur du futur… Pour le coup, cette histoire de prophétie est très obscure et n’est pas sans rappeler Terminator avec ce côté “le futur et le passé sont intimement liés”. Intimement au sens propre du terme dans Terminator avec une Sarah fécondée par un Kyle Rees du futur. 

Alice, série coréenne

Une scène de karaoké surréaliste

Enfin, cette série, comme toutes les séries coréennes, n’est pas dénuée d’humour avec quelques scènes cocasses comme un passage karaoké-just dance où tout le monde est bourré sauf Jin-Gyeom qui fait la gueule parce qu’il n’a pas d’émotion mais qui réussit parfaitement la choré de son titre, sous le regard admiratif de Tae-I 2 et de Do-Yeon, l’amie amoureuse de Jin-Gyeom depuis le lycée. Et donc très jalouse de Tae-I 2 même si elle a bien noté que celle-ci était le sosie parfait de la mère de son crush. D’ailleurs, c’est rigolo car il y a toute une ambiguïté sur cette question de Tae-I 2 est-elle vraiment Seong-Yeong alors que l’actrice a un grain de beauté sur le visage. Ce serait quand même fort de café que deux sosies aient exactement le même grain de beauté…

Une scène de karaoké hallucinante

De la bonne came sci-fi

Bref, Alice n’est pas ma série coréenne préférée parmi celles que j’ai vues mais elle est une bonne introduction au genre et la partie sci-fi est franchement bien travaillée. Rien que pour ça, j’ai envie de vous la recommander. 

Nina

Un commentaire sur “Alice, quand les Coréens voyagent dans le temps

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