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Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Hierarchy, les popular teens coréens sont des psychopathes

Tiens, ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de série coréenne et de popular teens. Du coup, je fais du deux en un avec une série coréenne bien manichéenne comme j’aime à base de méchants riches et de braves pauvres. Cette fois, ça se passe dans un lycée avec des uniformes et y a une hiérarchie très stricte à respecter. D’où le titre de Hierarchy.

Hierarchy, un nouveau K drama

L’histoire : Kang-Ha obtient une bourse pour intégrer la prestigieuse Jooshin High school, école d’élite créée par le conglomérat Jooshin Groupe. Dans cette école, on retrouve d’un côté les ultra-riches et de l’autre, quelques boursiers, selon la volonté philanthropique du fondateur de l’école. Les boursiers ont une cravate d’une couleur différente et n’ont pas accès à certains cours de renforcement, réservés à ceux qui pèsent. Kang-Ha semble fort naïf et ne voit pas que les gosses de riche sont des crevures. Il ne saisit pas qu’il doit rester à sa place.

Agissant de façon curieuse, il est invité par He-Ra, la peste de service, à une soirée où on le force à boire alors qu’il ne le veut pas. A l’occasion d’un action ou vérité, il embrasse la belle Jae-i, ex petite amie de Ri-Han, le mâle alpha de l’école qui n’apprécie guère l’attitude de Kang-Ha. Sauf que le nouveau n’est pas si candide que ça : il est en réalité le frère de In-Han, un autre boursier décédé accidentellement quelques mois plus tôt, renversé par une voiture. Kang-Ha est persuadé que le groupe des popular teens est impliqué et décide de mener l’enquête. Essentiellement en provoquant Ri-Han.

Kang-Ha embrasse Jae-I

Sur le papier, les personnages ressemblent énormément à ceux de Gossip Girl. Jae-I est Serena, Ri-Han, Nate, He-Ra, Blair, Woo-Jin, Chuck et Kang-Ha, Dan. Pas de gossip girl ici mais Jae-I est harcelée par un mystérieux corbeau sur Instagram. Il y a aussi des vidéos et des photos volées mais ce n’est pas le coeur de l’histoire. Officiellement, on se demande qui a tué In-Han mais on aura la résolution un ou deux épisodes avant la fin donc manifestement, tout le monde s’en fout. Moi en tout cas, ça m’a peu passionnée.

Ri-Han et Kang-Ha, les ennemis

A dire vrai, il est assez difficile de saisir le thème de cette série. On a un mystère autour de la rupture entre Jae-I et Ri-Han. Rupture assez spectaculaire car ils font une course auto avec pour enjeu “celui qui gagne demande ce qu’il veut à l’autre”. Jae-i gagne et sort un “je te quitte et tu dois l’accepter, salut”. Heu… Et ce devant leur pote He-Ra et Woo-Jin. J’avoue ne jamais avoir pensé à mettre en scène mes ruptures mais là, Jae-I fait fort. Pourquoi ? Parce que Ri-Han est une sorte de pervers narcissique et qu’il faut au moins ça pour s’en débarrasser ? Ou alors juste souligner qu’ils sont très riches et qu’ils peuvent aller sur un circuit faire la course comme d’autres vont au Starbucks ? 

Plaquer son mec, la technique de la  course automobile

Et la série tourne pas mal autour de ça : pourquoi ? Je ne suis pas certaine que les personnes qui écrivaient l’histoire savaient où ils allaient. Hierarchy nous fait miroiter une love story entre Kang-Ha et Jae-I mais la résolution va à l’encontre totale de ça. On nous vend Ri-Han comme un sale type qui envoie ses sbires casser des gueules mais à la fin, il s’en sort tranquille. On a meme droit à une scène romantique ou Jae-I lui apprend à faire du vélo. Attends, quoi ? Le fils quasi adulte d’un puissant conglomérat ne sait pas faire du vélo ? C’est sans doute parce que c’est trop populo.

Ah oui parce que la série nous montre aussi que la vie des riches, c’est pas si facile. Notamment Jae-I qui est martyrisée par son père qui veut juste la marier au fils d’un autre conglomérat. Qui lui dit qu’elle est vulgaire, “comme sa mère”, une femme disparue des cadres depuis longtemps. Mais Jae-I, elle n’est pas heureuse dans cette vie trop cadrée. Elle ne veut pas tuer des animaux à la chasse. Y a effectivement deux scènes de chasse ou Jae-I est prise entre son envie de satisfaire ce père jamais fier d’elle et son désir de ne pas tuer d’animaux mignons. 

Jae-i, pauvre petite fille riche

De la meme façon, He-Ra va connaitre un revers de fortune durant environ un épisode. L’occasion de découvrir à quel point les Coréens ont une notion très aigue de la classe à laquelle ils appartiennent puisqu’elle passe immédiatement de la biatch cruelle à la meuf modeste et effacée. On avait eu la meme dans The Penthouse avec Seok-Kyung, une effroyable gosse de riche qui déteste les pauvres. Juste parce qu’ils sont pauvres. Elle harcèle d’ailleurs une jeune fille, manque de la tuer. Et plot twist (spoiler) : à la fin de la série, elle apprend qu’elle était la soeur jumelle de la pauvrette. Ni un ni deux, elle plaque sa vie de riche pour aller donner des cours de chants lyriques dans des orphelinats en s’habillant modestement. Dans les séries coréennes, y a zéro place pour la nuance, c’est tout.

He-Ra et ses revers de fortune

Finalement, Hierarchy est une métaphore très basique de la société coréenne, très codifiée et assez inégalitaire. Les riches ont des avantages comme des cours particuliers et font preuve d’autorité voire de violence pour rappeler leur supériorité à ceux moins bien nés qu’eux. A noter que les fils et filles de Coréens ne se racontent pas de fables sur la méritocratie, je me suis fait tout seul, bla bla. Non, ici, ils assument totalement le fait qu’ils sont ce qu’ils sont de par leur naissance. On le voit à travers Jae-I qui est constamment rappelée à son origine pas si folle, du moins du côté de sa mère. Quant à Ri-Han, il pète un plomb à un moment car, de retour de l’école, il doit suivre un cours d’anglais et il crie son envie de souffler. Tous ces enfants ont déjà un avenir tracé, aka récupérer la boîte de papa, et ils l’assument totalement. Enfin, les garçons récupèreront la boite de papa. Les filles doivent se trouver un bon parti. 

Jae-I et Kang-Ha dans Hierarchy

Les boursiers doivent en conséquence être reconnaissants de la chance qu’ils ont et rester modestement à leur place. Ca, dans les séries coréennes, le pauvre qui ose s’affirmer, ça les rend fous. Une des phrases les plus balancées dans ce type de séries, ça doit être “pour qui tu te prends ?”. Ces pauvres qui ne restent pas à leur place sont souvent malmenés dans l’indifférence totale du corps enseignant. C’était mis en scène premier degré dans The glory où les gosses de riches torturaient et violaient des pauvrettes et se foutaient de la gueule du seul personnel du corps enseignant voulant intervenir. Même les flics étaient de leur côté. On retrouve cette même idée ici. Personne ne dit rien à ces terreurs friquées tant qu’il n’y a pas de preuves vidéos qui embarrassent le corps enseignant. Seule une prof reproche à Jae-I de l’avoir bousculée sans s’excuser. Mais cette prof couche avec Woo-Jin, ce qui semble lui conférer une certaine assurance.

Jae-i et Ri-Han couchent ensemble

Bref, une série très télénovela avec beaucoup d’intrigue autour de la hiérarchie des personnes dans la société coréenne. Certainement pas la meilleure mais la série est assez courte, ça peut etre une bonne entrée en matière. Et les acteurices sont beaux, surtout Jae-I et Kang-Ha si vous aimez les gens beaux… Moi oui, hein. Ca marche aussi si vous adorez les séries avec des popular teens. Pas de cheerleaders ici mais pour le reste… Mais sinon, je suis pas certaine de ce que voulais vraiment raconter la série. Reste que le look du  lycée qui semble construit dans un bunker en béton m’a bien plu. 

Nina

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