Je parle souvent de séries coréennes comme s’il s’agissait d’un grand tout nous proposant régulièrement des séries toutes similaires les unes aux autres mais y a rien de plus faux. Vous avez des séries romantiques très légères, des séries beaucoup plus graves, des séries fantastiques, des soaps échevelés et quelque part au milieu, des séries humoristiques proposant des temps graves. Mes préférées mais elles tiennent plutôt du Pokemon rare. Alors que Vincenzo restait l’acme de ce type de séries, un sérieux challenger débarque : Strong girl Nam-Soon. Une série très drôle même si ça parle aussi de drogue et de gens qui en meurent. Damned quel programme !

Une enfant perdue en Mongolie
L’histoire : Geum-Ju, une femme puissante de Seoul, n’a qu’une obsession : retrouver Nam-Soon, sa fille perdue en Mongolie lors d’un voyage avec son père. Recueillie par un gentil couple de mongols, celle-ci grandit sous une yourte mais en regardant la télé. En découvrant le clip Gangnam style, elle se souvient qu’elle s’appelle Kang Nam-Soon. Elle repart donc en Corée du Sud où mère et fille vont se retrouver. Et Nam-Soon va découvrir pourquoi elle est dotée d’une force surhumaine : c’est un truc de famille !

Une drogue très meurtrière
En parallèle, elle fait la connaissance de Hee-Sik, un joli policier qui enquête sur une drogue terriblement addictive et meurtrière qui fait rage à Seoul. Il semble que le trafic soit piloté à partir de la société Doogo piloté par le mystérieux Ryu Si-Oh. N’écoutant que son courage et sa bonté, Nam-Soon va se faire embaucher chez Doogo pour enquêter. Sa mère va, elle aussi, s’impliquer dans la lutte.

Une jeune femme peu adaptée à la société coréenne
Strong girl Nam-Soon va donc mélanger ressorts comiques et dimension dramatique avec toute l’histoire autour de la drogue. Commençons par le côté comique parce qu’en ce moment, c’est ce dont on a besoin. Le comique de la série va se reposer sur deux éléments essentiels. Le premier, c’est l’inadaptation de Nam-Soon à la société coréenne. Un petit côté Un Indien dans la ville même si son inadéquation réside dans les us et coutumes. Un des éléments redondants, c’est le fait qu’elle tutoie tout le monde car elle n’a pas appris à vouvoyer. Elle se montre d’abord très candide et a une attitude très expansive par rapport à une société très guindée.

Une matriarchie musclée
Le deuxième ressort humoristique se repose sur l’incroyable force des femmes de la famille. J’ai déjà évoqué la mère, Geum-Ju, nous avons aussi la grand-mère, Joong-Gan. Les trois femmes vont vivre des petites aventures, parfois de simples altercations avec les voisins, d’autres fois des embrouilles avec le cartel de drogue mais elles s’en sortent toujours grâce à leur incroyable force. Elles ont un caractère très trempé, notamment Geum-Ju qui a bâti un empire financier grâce à son génie des affaires. Beaucoup de scènes mettant en scène le pouvoir des trois femmes sont souvent orientées sur un registre comique, notamment quand il s’agit de la grand-mère.

Des femmes peu préoccupées par les convenances
Il y a aussi pas mal de ressort comique quant à la décomplexion des femmes de la famille, si Nam-Soon est en décalage avec la société coréenne car elle n’y a pas grandi, la mère et la grand-mère ne s’embarrassent pas forcément de correction et de politesse quand elles ont quelque chose à dire. Par exemple, les femmes de la famille sont encouragées à se reproduire à 22 ans afin de perpétuer cette lignée de super héroïne. Ainsi, on découvre la conception “sportive” de Nam-Soon et son frère Nam-In. Il y a tout un comique de répétition autour du fait de Geum-Ju qui met la pression sur Hee-Sik pour qu’il féconde rapidement sa fille. A noter une foule de personnages secondaires comiques, notamment Nam-In et Geum-Dong, les frères de nos strong girls qui sont particulièrement faibles. Nam-In est gros et mange tout le temps, Geum-Dong a l’air toujours au bord de l’évanouissement. Oui, ok, sur les frères, la subtilité est partie en vacances.

Un humour qui laisse la place au drame
Mais comme souvent dans les fictions coréennes, l’humour et la comédie n’empêchent pas d’aborder des sujets graves. Ici la drogue et les enfances malheureuses. L’antagoniste de cette saison est donc Si-Oh, un homme cruel à fière allure qui a eu un passé tortueux avec des mafieux russes. Oui, il y a des mafieux russes dans Strong Nam-Soon. La drogue est particulièrement violente et on voit plusieurs personnes y succomber, l’entourage de Nam-Soon est directement menacé par Si-Oh. Sur les derniers épisodes, on rigole beaucoup moins.

Une série cartoonesque
Strong girl Nam-Soon est la suite de la série Strong girl Bong-Soon que je n’ai pas vue. Le personnage de Bong-Soon apparaît furtivement et j’avais bien saisi le caméo vu que son personnage ne servait à rien ou si peu. De ce que j’ai lu des critiques, ceux qui ont regardé Strong girl Bong-Soon n’ont pas trop aimé sa cousine, trop cartoonesque à leur goût. Moi j’ai précisément aimé ce côté un peu gag, parfois absurde. Et oui, j’ai chanté “Superpower” pendant des jours, y trouvant une source de bonne humeur dans une période où elle se fait un peu rare. Donc si vous avez besoin d’une série mignonne et presque inoffensive (alerte grossophobie sur le personnage Nam-In), foncez.