Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Qui fuyons-nous, un polar turc très chic

Aaah, ça faisait longtemps que je n’avais pas maté de série turque. Et là, en plus, c’est du haut de gamme. Imaginez un peu : une mère entraîne sa fille d’hôtels de luxe en hôtels de luxe, sans que la douce enfant ne sache pourquoi. Entre polar, paysages de rêve et beaux hôtels, Qui fuyons-nous nous entraîne dans une spirale infernale. 

qui fuyons-nous, un polar turc sur Netflix

Un curieux duo arrive à l’hôtel…

L’histoire. Dans un hôtel turc, un improbable duo se présente à l’accueil. Une femme froide et austère tout de noir vêtue et son adorable fille à la garde-robe très colorée. Payant tout en liquide, elles, refusent de frayer avec les autres cllients, restant cloîtrées dans leur chambre. Sauf pour des virées shopping extravagantes où elles vont s’acheter mille vêtements et quelques meubles. Pour leur chambre d’hôtel, oui. Elles suscitent la curiosité du personnel. Personnel que l’on va découvrir en flash forward en plein témoignage à la police. Quelque chose s’est mal passé. 

Qui fuyons-nous, Bambi et sa mère

Des schémas qui changent

Qui fuyons-nous est assez compliqué à résumer car nous allons avoir grosso mod trois phases : la fuite, une période de chute puis une déchéance totale. Avec deux fils rouges : la relation entre la mère et Bambi, la fille, et l’enquête policière où on va les traquer. La série va donc se constituer un maelstrom d’ambiance. Les moments innocents entre Bambi et sa mère, les menaces qui pèsent sur elles, les flashbacks sur la jeunesse de la mère et l’enquête policière. Ah et une scène de meurtre horriblement graphique… Un rythme assez en montagne russe où l’on se réjouit presque des moments de bonheur et de sérénité.

Lire Bambi avec sa mère

Mais qu’a-t-il pu se passer ?

Ce qui est intéressant dans cette série, c’est que le spectateurs est plus ou moins impliqué dans l’action. Dans la mesure où, dans les premiers épisodes, on essaie vraiment de comprendre quelle est la menace qui pèse sur le duo. Est-ce la police ou autre chose ? Et puis qui est cette mère qui semble avoir de l’argent à l’infini ? Cependant, le suspense ne va pas durer 107 ans non plus. C’est un art délicat, ça, de ne pas faire durer un suspense plus que nécessaire. Surtout dans une fiction où on titille l’imagination des spectateurs à ce point. Tu ne peux pas stimuler les neurones de ton audience sans faire évoluer l’intrigue. Soit parce qu’elle devinera le twist avant que tu ne la dévoiles. Soit tu vas devoir user de plus en plus d’artifices pour cacher ton pot aux roses et ça risque de lasser. J’ai donc trouvé l’évolution de l’intrigue intéressante. On quitte rapidement le postulat de départ pour autre chose.

Une mère aimante et attentionnée

D’enfant à femme

La série traite aussi, en creux, de féminité. La clé nous est donnée dès le premier épisode. Alors que le personnel de l’hôtel bavasse pas mal sur le duo mère-fille, un employé dit “j’ai du mal à croire qu’une enfant aussi adorable soit la fille d’une femme aussi horrible”. Note de la blogueuse : j’ai beaucoup rigolé à cette réplique parce que Melisa Sözen, l’actrice qui joue la mère, est super belle. Bref, une de ses collègues lui répond “la mère s’habille de façon austère pour cacher sa féminité alors qu’elle habille sa fille de façon colorée pour la faire passer pour plus jeune qu’elle n’est”. On ne sait pas quel âge à Bambi et c’est vrai que c’est difficile à dire. Un peu puérile dans ses réactions mais son visage et son corps laissent à penser qu’elle doit déjà être dans l’adolescence. Bambi va d’ailleurs un peu s’émanciper durant la série. Les péripéties qui l’amènent, elle et sa mère, dans des situations de plus en plus inconfortables ne sont pas sans évoquer une fin d’enfance un peu amère. D’ailleurs, Bambi et sa mère quitteront un hôtel qu’elles décrivent comme un “paradis sur Terre” après un événement qui ramène Bambi à un corps de jeune femme et non plus seulement d’enfant. Une perte d’innocence quasi littérale. La croissance de Bambi est d’ailleurs à mettre en parallèle avec les souvenirs de la mère qui concernent d’abord son enfance, jusqu’à la naissance de sa fille.

Bambi et sa mère dans Qui fuyons-nous ?

Une série carte postale

Enfin Qui fuyons-nous est l’illustration parfaite d’un élément que j’avais déjà repéré dans les les séries turques : les cartes postales. Les séries turques aiment nous présenter de beaux panoramas, les merveilles du pays. Soit en nous baladant dans de jolies stations balnéaires, dans les beaux quartiers d’Istanbul ou encore dans les plus hôtels. Et c’est vrai que ça donne envie, je suis presque tentée de mettre la Turquie dans la liste de mes prochains voyages. Franchement, y aurait pas Erdogan… J’aime bien les séries un peu cartes postales, à dire vrai. Il faut que ça reste dosé, évidemment. Mais si ça me donne envie de creuser un peu le sujet, me renseigner un peu sur le lieu, etc, c’est gagné. Et puis quand tu tournes dans un pays aussi beau, ce serait quand même dommage de ne pas en profiter.

qui fuyons-nous, une série carte postale

Une série qui se binge watche à la cool

Bref, Qui fuyons-nous est une série efficace. Moins tendue que Chère petite mais une série suffisamment originale pour prendre du plaisir à la regarder. Donc oui, je recommande. En plus, la série n’est pas trop longue donc ça peut se binger en un week-end froid d’automne. Même si ça n’existe plus, finalement…

Nina

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page