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Carol and the end of the world : la fiction anti-pétage de plomb

Bah oui, c’est bien gentil de parler de pétage de plomb mais j’ai découvert récemment une fiction qui allait à l’encontre de ça. Une fiction que j’ai vu pas bien longtemps après Beef et qui a sonné d’autant plus fort. Une fiction un peu dans la veine de Don’t look up, le déni en moins. Et une énorme planète dans le ciel en plus. Bref, j’ai regardé Carol and the end of the world et ce fut doux. En quelque sorte.

Carol and the end of the world

L’histoire. C’est bientôt la fin du monde. Une énorme planète se précipite sur la Terre, la collision est prévue dans sept mois. Autant dire qu’à partir du moment où l’humanité se sait condamner, elle n’en a plus rien à foutre de rien et décide de vivre sa meilleure vie en attendant la fin. Il y a une furieuse odeur de liberté dans les rues. Sauf que Carol n’arrive pas à entrer dans le mood. Femme sans passion, sa vie n’a toujours été qu’une succession de jours, sans événement majeur, et elle n’arrive pas à profiter du peu de vie qui lui reste. Perdue, Carol découvre un jour un lieu étrange : un open space où des gens continuent de travailler. Et elle va les rejoindre, savourant cette nouvelle routine.

Carol and the end of the world

La pré-apocalypse a un doux parfum. Puisque l’on va tous crever, on se sépare de certaines obligations sociales. Genre le travail. Ou les vêtements. Puisque l’on sait que la vie va être courte, on en profite à fond. C’est d’ailleurs le sujet des premiers épisodes, cette injonction à profiter. Carol va jusqu’à mentir à ses parents,s’inventant une passion pour le surf. Dans ce monde où tout le monde vit sa meilleure vie, Carol est perdue. Elle ne sait pas quoi faire des quelques mois qu’il lui restent.

Carol and the end of the world

Et pourtant, la discrète Carol va en changer des vies, un peu malgré elle. A travers ses rencontres, à travers sa volonté de se faire des amis dans son open space où l’anonymat est la règle. Carol change les vies en étant une sorte d’étalon de normalité dans un univers qui ne l’est plus du tout. Sa soeur le dira même clairement en parlant à des amis “ma soeur, elle ne cherche rien et c’est presque un modèle par rapport à nous qui voulons vivre tout plein de trucs avant la fin”. A peu près.

Carol and the end of the world

Carol and the end of the world a un étrange goût d’utopie malgré le sujet qui est abordé. Tout le monde a l’air si heureux alors que plus rien n’a de conséquence. Peu à peu, tout le monde trouve sa place, sa passion ou son talent. Curieusement, la criminalité semble avoir disparu. A part un épisode de piratage. Plus personne ne fait tourner la société, certes, mais personne ne semble vouloir du mal à son prochain. Et ça fait plutôt du bien ce point de vue. On pourra se dire que c’est naïf mais c’est un parfait symbole de cette petite série : c’est simple, c’est doux. Même s’il y a aussi pas mal de cynisme puisque, par exemple, pas mal d’hommes se font quitter par les épouses, certains enfants sont abandonnés par leurs parents. 

Carol et la fin du monde, délicieusement cynique

Mais finalement, Carol and the end of the world est une fable mettant en avant la normalité. Un antidote à la vibe du développement personnel qui nous pousse à toujours vivre plus, plus fort, expérimenter chaque jour. J’adore expérimenter, hein, je dis pas. Mais avoir une fiction qui a pour héroïne une femme d’une normalité confondante, ça fait un bien fou. Et finalement, y a pas toujours besoin de faire des trucs fous pour changer le monde. A notre échelle.

Carol et la fin du monde

Bref, une série à découvrir. Et qui a par ailleurs une super BO.

Nina

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