Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Les rebondissements sur la stupidité des personnages

Ecrire, c’est difficile. Je fais ma maline en critiquant tout ce qui passe sous mon regard difficile. Je décortique avec un certain sadisme les grosses ficelles. Mais y a des trucs qui m’énervent, des clichés qu’on ne devrait plus avoir le droit d’utiliser. Comme par exemple faire de tes personnages des abrutis agissant en dépit du bon sens, se mettant tout seul dans la plus grande des mouises. La stupidité ne devrait pas être un ressort valide.

Daryl, entre virilité et stupidité

Mais les gens sont cons alors bon…

Alors va falloir préciser deux ou trois trucs pour qu’on comprenne bien mon propos. Non parce que j’entends déjà les rageux derrière leurs écrans “mais enfin, les gens sont cons ! A partir de là, c’est crédible d’en mettre dans les fictions”. Et je ne suis pas d’accord. Enfin, si je trouve que les gens sont cons car nous sommes tous les cons des uns et des autres. Cela va de soi. Mais si on trouve leur comportement d’une stupidité sans nom, il répond à une certaine cohérence. Typiquement, si certains se sont montrés désinvoltes lors du confinement, c’est parce qu’ils ne se sentaient pas concernés ou menacés par la maladie. J’ai été respectueuse du confinement parce que je me suis tapée 18h de fièvre au tout début du confinement . Hors de question que je fasse durer ça 15 jours ! Mais au pire, je risquais un détraquement physique. Douloureux, pénible, long… mais au vu de ma santé globale, de mon âge, etc. , j’ai jamais eu peur pour ma vie.

Anne Hathaway effrayée

La survie doit faire agir en cohérence

Alors que si tu es menacé par des zombies qui te bouffent vivants, tu y réfléchis avant de faire de la merde. Oui, je parle de The walking dead. De la série télé en particulier. La plupart des rebondissements sont basés sur le fait que les personnages font n’importe quoi. Il y a des mises en danger qui peuvent avoir du sens. Genre dans la saison 02, quand Carl trouve un zombie empêtré dans de la vase dans la forêt et qu’il le provoque, on est dans de la pure recherche d’adrénaline ou de domptage du danger. On retrouve ces comportements dans tous les comptes Twitter de type Darwin Awards ou Why women live longer (rien que le nom est épique). On les trouve con de se mettre en danger gratos. Sauf que pour eux, le danger est maîtrisé. Ils ont trop confiance en leur capacité ou en leur chance ou j’en sais rien mais ils n’envisagent pas de mourir.

Un tigre et une enfant

Les zombies, c’est dangereux

Alors que les zombies, c’est dangereux. D’ailleurs, dans The walking dead comme dans 28 jours plus tard, la règle est claire : pas de bruit, ça les attire. Alors autant dans 28 jours plus tard, les personnages sont appliqués et font tout pour survivre, même le mec qui sort du coma et découvre l’apocalypse en cours, autant dans The walking dead. “Faut pas faire de bruit mais installons un stand de tir dans la forêt”, “faut faire super gaffe à garder l’enceinte fermée mais oups, on a mal verrouillé”. “Notre plan se passe super bien mais j’ai envie de l’épicer un peu… oh non, tout a déraillé”. Vous savez à quel moment on a lâché la série ?  Dans la saison 08, quand Daryl va fracasser un camion sur l’usine où est planqué Negan, éparpillant ainsi les zombies qui emprisonnaient ce dernier. Putain, mec, tout fonctionnait, pourquoi tu as fait ça ?  Parce que ça n’allait pas assez vite ? Non mais dans ce cas, balance une bombe dans l’usine. Là, on était devant notre écran, en mode “Mais quel con !”. Ou alors quand il fait son rebelle face à Negan et fait buter son pote. En fait Daryl, c’est trop un deus ex machina.

Daryl et la stupidité dans TWD

La meuf qui doit faire exprès pour tout planter

Autre série qui nous a fait péter les plombs sur le sujet : Casa de Papel. Bon, j’ai cité la série deux ou trois fois, je pense qu’il est clair pour tout le monde que j’ai pas aimé. Bon, peut-être parce que j’avais compris que c’était une sorte de dystopie avec une rébellion anti-banque, proche d’un Mister Robot, par exemple. Mais surtout les personnages sont cons. En particulier Tokyo, on dirait que la meuf se lève le matin en listant toutes les conneries à faire pour planter le plan. Pourquoi c’est toujours le personnage le plus antipathique qui raconte l’histoire, d’ailleurs ? Et là, encore, ça  ne marche pas. A chaque fois, elle se met grave en danger alors qu’on a vu au tout début de la série qu’elle fuyait la police pour ne pas aller en prison. Non mais le moment où elle revient dans la maison de la monnaie, faisant tuer un de ses acolytes au passage, je hurlais sur la télé.

Tokyo dans Casa de Papel

Une intelligence très relative

Mais y aurait qu’elle, encore… Mais ils sont tous débiles à pleurer. Déjà, on nous raconte que le Professeur est super intelligent, qu’il a toujours un coup d’avance… Alors déjà, le mec choisit en chef de gang un mec qu’il SAIT être problématique. Et après, il fait conneries sur conneries en couchant notamment avec l’inspectrice en chef sur la prise d’otage, par exemple. Tous les rebondissements de la série repose sur le fait que les personnages font de la merde alors qu’on nous raconte en long, large et travers les enjeux et les risques s’ils échouent. Que tu sois un peu étourdi, je veux bien. Mais débile en permanence… 

Casa de Papel, le professeur

Mais pourquoi t’as fait ça ?

Alors oui, bien sûr que l’être humain est illogique et guidé par ses passions et ses peurs. C’est pas par illogisme que les gens se sont rués sur le PQ mais par peur d’en manquer parce que personne n’a envie de se promener avec le cul merdeux. Ni toi, ni moi, ni personne. Ca paraît illogique mais si tu y réfléchis, tu peux trouver les mécanismes qui font que. Ca ne les légitime pas forcément mais c’est pas juste un ressort scénaristique pété parce qu’il faut faire 15 épisodes et qu’au bout de trois, on a déjà fini notre histoire, par exemple. Je déteste sortir d’une fiction parce que j’ai crié “mais pourquoi t’as fait ça ?” Surtout quand on me donne des règles de survie strictes que les personnages n’auront de cesse d’enfreindre parce “le scénario”. Mais pire que la stupidité, c’est la folie. On en reparle !

Nina

8 réflexions sur « Les rebondissements sur la stupidité des personnages »

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