Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Peut-on aimer un roman dont l’héroïne est stupide ?

Non ! (générique de fin) . Ecrire un livre est un équilibre difficile à trouver, surtout si tu veux mettre un peu de suspense dans ton histoire. Par exemple, sur tout ce qui est enquête, il faut donner un minimum d’éléments pour faire progresser la narration mais garder suffisamment de mystère pour ne pas se mettre à hurler sur le héros ou l’héroïne “putain mais t’es con, c’est Michel le tueur, tout le monde le sait sauf toi !”. Et dans le roman horribilus, l’héroïne est stupide. Stupide et immature… Peut-on avoir envie de gifler un être de papier. Là, je vous garantis que oui.

Des personnages de papier

Une héroïne à côté de ses pompes

Je récapépète pour ceux qui découvrent le roman horribilus sur cet article. Vous pourrez remonter ensuite sur les quelques articles que j’ai pu pondre sur le sujet). L’héroïne est raflée quand la candidate du Bloc national est élue présidente, tout ça parce qu’elle a écrit un pamphlet sur le parti… Pas par conviction politique, juste pour se venger de son ex qui est le neveu de la nouvelle présidente. Oui, notre héroïne, Mickey de son doux surnom est une écrivaine sur Amazon (??) et quand on la largue, elle se venge via l’autopublication. Non mais déjà, je sais le problème : l’autrice hait son personnage. Je ne vois pas d’autres explications pour lui avoir donné un sobriquet aussi nul. Non parce que parenthèse de scribouilleuse : mes héroïnes ont toujours un prénom que j’aime bien. Genre j’aurais une fille, je l’appellerais Ofelia ou Svea… Mickey se la pète putain de grave, en fait. Genre c’est une écrivaine, quoi. Elle ne parle que de ça, tout le temps, et oublie même que le monde continue de tourner… Non parce que la meuf est tellement occupée avec son nouveau roman qu’elle n’a même pas suivi qu’il y avait une élection présidentielle. Je… Alors je peux comprendre qu’on ne se passionne pas de politique, je dis pas. Mais quand même…

Eve Angeli, l'héroïne est stupide
Je m’excuse auprès d’Eve Angeli d’avoir choisi cette illustration. Mais son personnage public colle bien au personnage, en fait

Ne rien comprendre car on a un trou dans son pyjama

Bref une fois raflée, elle se retrouve dans un camp de concentration où elle pleure tout le temps sur son pyjama troué. Oui, elle a été raflée alors qu’elle portait un pyjama Hello Kitty troué à l’entrejambe et ça la gêne. Je sais qu’en cas de traumatisme, on peut focaliser sur sur des choses sans intérêt, s’accrocher à des détails. Mais je sais pas, je vois une nana se faire abattre suite à un acte de résistance, je ne suis pas sûre que mes principaux problèmes soient un trou dans mon pyjama ou de partager une chambre avec mon ex. Je crois que ce serait plutôt ma propre survie. Mickey ne comprendra jamais rien durant tout le moment, focalisant sur l’accessoire. L’autrice cherche clairement à nous semer pour pas qu’on devine la fin… Sauf que si on ne la devine pas, c’est surtout qu’elle n’a aucun sens mais j’y reviendrai.

Pyjama Hello Kitty

Pourquoi tu crois que je veux suivre cette héroïne-ci ?

Ce qui m’interpelle le plus, c’est de faire de l’héroïne une idiote immature et ridicule. Je veux dire dans quelles conditions je veux bien lire une histoire avec une héroïne avec un pyjama Hello Kitty troué (élément qui revient plusieurs fois) ? Un article de blog, une histoire sur Twitter mais pas un roman en entier, non. Je peux comprendre la démarche de l’autrice qui veut un peu faire de son héroïne une anti-héroïne. Elle n’est pas surpuissante, elle est juste humaine… Ce que j’aime bien sur le papier, je l’ai déjà souligné pour Juliette de Silo, Rainie de Disparue… Sauf que là, c’est plus une anti héroïne, c’est une héroïne de blague : prénom et surnom ridicule, tenue ridicule aussi, QI de poulpe (la version morte du poulpe), égocentrisme… On dirait l’antagoniste d’une héroïne sympa qu’aurait imaginé une enfant de 8 ans, peut-être 10, allez. Une fois de plus, on est dans le trop forcé et finalement, à la fin, t’es un peu déçue qu’elle ne soit pas morte… Ca, ça aurait été du Plot twist. D’ailleurs, à propos de plot twist… Nous en reparlerons une prochaine fois.

Nina

3 réflexions sur « Peut-on aimer un roman dont l’héroïne est stupide ? »

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