Semaine des droits des femmes oblige, j’avais envie de vous parler d’une autrice de roman. J’avais dans ma besace d’un côté Lisa Gardner et de l’autre “Sur ma peau” de Gillian Flynn. Mais j’ai préféré prendre celui où l’héroïne est la plus badass. Donc Disparue de Lisa Gardner.
Une histoire de kidnapping
Je vous raconte l’histoire. Rainie est enlevée au coeur de la nuit. Son mari, dont elle est temporairement séparée, Pierce Quincy, va collaborer avec les forces de police locale pour tenter de retrouver celle qu’il aime. Voilà, ok, niveau originalité, on repassera, je suis d’accord. Mais ce roman va déjà me permettre de mettre en exergue quelques différences majeures entre une écriture masculine et féminine. A savoir :
Le héros n’est pas omniscient ou omnipotent
Il y a un truc qui m’a toujours gonflée, c’est le héros parfait qui sait tout, qui voit tout, qui réalise des prouesses dès le petit déjeuner. Genre Robert Langdon, Darwin Minor ou encore Miles Lord. Ces mecs qui te sauvent le monde et ramassent la fille qui les aident à la fin, vous voyez ? Cet archétype masculin du mec infaillible qui hurle en sous-texte “l’auteur aimerait tellement être moi”. Ici, Quincy ne fait quasi rien, finalement. Il réfléchit certes mais c’est plutôt sa fille, Kimberly, qui va agir, une shérif, aussi. Même, par le passé, quand la famille de Quincy est disséminée par un serial killer, ce n’est pas lui qui va sauver sa dernière fille mais Rainie. Bref, sans les femmes, il n’est plus grand chose.
Les héroïnes n’attendent pas d’être sauvées
Pas de syndrome Belle au Bois Dormant ici. Vous savez, la meuf qui roupille en attendant qu’un mec ait l’obligeance de la tirer de là où elle est… Rainie, dont on suit également les péripéties, essaie à tout prix de se sauver de la situation périlleuse où elle se trouve, devant par ailleurs sauver la vie d’un enfant kidnappé avec elle. Je vous dirai pas si elle s’en sort ou non mais elle perd pas mal de son intégrité physique au cours de l’histoire (ses cheveux pour commencer mais aussi un genou, quelques côtes…). Et pourtant, elle lâche rien… On dirait presque le méchant increvable d’Avatar, à force.
Mais la beauté doit être préservée
Oui, la beauté reste la beauté. Je spoile un peu là donc pour ceux qui veulent lire le roman,qui est franchement pas mal , rendez-vous paragraphe suivant. Donc au cours de moult péripéties, la belle Kimberly, la fille de Quincy, et la shériffe pas très jolie se retrouvent dans un phare en flamme. Alors que la vie de Kimberly est menacée, elle est sauvée par la shériffe qui perd un peu son visage au passage. Alors certes, la belle Kim était évanouie au sol. Mais c’est quand même étonnant que la belle ne soit pas défigurée alors que l’autre… Par ailleurs, les personnages féminins sont souvent décrits en fonction de leur beauté. Rainie est belle, Kim aussi, un autre personnage secondaire et pas très sympathique par contre… Mais bon, y a des mécanismes sociaux plus difficiles à démonter que d’autres.
Un bon petit roman
Alors du coup, Disparue de Lisa Gardner, on lit ou pas ? Ma foi oui. L’action est nerveuse, on n’échappe certes pas à quelques clichés mais qui passent sans trop faire lever les yeux au ciel. Par contre, y a eu une maladresse d’écriture à un moment, je sais pas si ceux qui ont lu ont eu pareil. C’est peut-être moi qui ai lu de travers, je dis pas mais du coup, à un moment, y a un dialogue mal ficelé et qui m’a révélé le nom du ou de la coupable… Sur le coup, je me suis dit “quoi, c’est iel ?” mais en fait, ce n’était pas encore l’heure de la révélation… mais ça m’a permis de tout remettre à l’endroit et quand j’ai su que c’était Emile le tueur, ça ne m’a guère émue.
Il faudra que je lise d’autres Lisa Gardner
Bref, si vous voulez un polar sympa qui occupe le temps, celui-ci est très bien. Pas forcément le meilleur, je n’avais pas de mal à le remiser au fond de mon sac une fois ma destination atteinte mais ce fut quand même plaisant à lire. Et je pense retenter l’aventure avec Lisa Gardner à l’occasion