Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Remarriage and desires, un drama matrimonial

Je poursuis ma découverte de la société coréenne à travers ses dramas. Ce qui me paraît une méthode hautement discutable mais passons. Si j’ai bien mangé des histoires de fracture sociale avec des riches méchants et impitoyables, des pauvres gentils et maltraités et surtout une justice qui s’en bat les steaks à partir du moment où tu as de la money, je découvre épisodiquement quelques thèmes qui m’avaient échappé. Comme les agences matrimoniales. Donc aujourd’hui, on part à la découverte de Remarriage and desires, une courte série avec une agence matrimoniale.

Remarriage and desires, drama coréen

Chassé-croisé amoureux

L’histoire. Hye-Seung, une belle quadragénaire, se fait plaquer par son mari qui lui annonce vouloir se marier avec sa jeune collègue, Jin Yoo-Hee. Mais le mari se retrouve accusé de malversation mais aussi de viol par la même Yoo-Hee qui l’avait manipulé pour se faire plein de sous. Le mari se suicide. Quelques temps plus tard, la mère de Hye-Seung inscrit sa fille dans une agence matrimoniale de luxe. Agacée, Hye-Seung se rend au siège de l’entreprise, Rex, pour se désinscrire. Mais sur place, elle croise Yoo-Hee et décide de se venger, plutôt. Entre chassés-croisés amoureux et désirs de vengeance… ça ne dure que huit épisodes mais ça va être un sacré bordel.

Hye-Seung vs Yoo-Hee

Ambiance Eyes wide shut du pauvre

Alors commençons par le coeur du sujet : l’agence matrimoniale. Evidemment, on est sur du luxe parce que la Corée. Nous voici donc chez Rex, une agence matrimoniale très haut de gamme qui met en relation des jeunes femmes qui ont une bonne position dans la société avec des hommes encore mieux placés qu’elle. Alors que l’histoire commence, l’agence vient de rentrer le profil d’un “Black +” aka un gros gros lapin qui pourrait convenir à de nombreuses prétendantes. Afin de trancher entre plusieurs candidates, Rex va organiser une soirée masquée où chaque prétendant.e sera affublé d’un pseudonyme mythologique. Et la série nous pose un peu durement la différence de classe entre les prétendantes, toutes magnifiquement habillées et Hye-Seung habillée… non mais pardon mais sa tenue, c’est impossible que quelqu’un décide volontairement de s’habiller comme ça.

Hye-seung ne sait pas s'habiller

Un triangle amoureux avec Cendrillon

En fait, Remarriage and desires est une pure histoire de Cendrillon saupoudrée de vengeances avec un soupçon de triangle amoureux. Comme dit dans le paragraphe précédent, il y a un gros poisson dans l’histoire. A savoir le beau Hyeong-Joo, CEO d’une boîte de jeux vidéos qui cartonne. Un prince charmant… pas du tout charmant puisque depuis que sa femme l’a quitté, il consomme les femmes sans réel désir de s’attacher. Mais il va s’intéresser à Hye-Seung, d’abord à la soirée masquée puis quand elle va donner des cours de soutien à son fils. Sauf que Hyeong-Joo est dans le viseur de  la méchante et calculatrice Yoo-Hee. Quant à Hye-Seung, elle a retrouvé lors de la soirée masquée son amour de jeunesse, le tout aussi beau Seok-Jin. Y a aussi une autre femme au milieu mais franchement, c’est assez compliqué comme ça.

Remarriage and desires et les triangles amoureux
Pour le coup, l’autre femme, c’est pas celle de cette affiche. Non, elle, c’est la patronne de Rex

Un prince charmant pas ouf

Remarriage and desires est passionnant d’un point de vue sociologique dans son articulation des relations amoureuses. Dans The glory, je me suis demandée s’ils ne voulaient pas initier une sorte de triangle amoureux entre Dong-Eun, l’héroïne, Yeo-Jeong qui lui court après depuis des années et Do-Yeong, le mari de la méchante, qui joue au go avec Dong-Eun. Et j’avoue que j’aimais bien l’espèce de petite tension entre Dong-Eun et Do-Yeong que je trouvais plus attirant que le lisse Yeo-Jeong. Dans Remarriage and desires, le double triangle amoureux est assumé mais… Hyeong-Joo est un connard, en fait. C’est donc ça, le Prince charmant version coréenne ? Un mec riche qui, à un moment, décide de respecter une femme après avoir essuyé ses semelles sur l’ego de celles qu’il avait chopées avant ? Surtout que la situation est très éloignée de la séduction. On nous pose un triangle amoureux mais Hye-Seung ne semble pas du tout intéressée à l’idée de se trouver un nouveau mec. Son mari est à peine enterré, laissez-la deux minutes. Surtout que la dernière scène est une horreur niveau consentement de cette pauvre Hye-Seung.

La vénéneuse Yoo-Hee

Tu n’en veux qu’à mon argent !

J’avais déjà noté l’importance de la matrimonialité dans les fictions coréennes. Il faut faire un beau mariage. Le fils ou la fille de famille aisé qui se marie avec une personne plus précaire, c’est limite une insulte sur cinq générations. D’ailleurs, quand Hyeong-Joo manifeste son intérêt pour Hye-Seung, la patronne de Rex la calme de suite. “Elle a 43 ans et a déjà un enfant”. Ok, super, on dirait un tweet de mascu qui nous explique qu’après 25 ans, plus personne ne voudra de nous donc on serait bien urbaine de sortir avec eux, faisant fi de leur charisme d’éponge et de leur comportement problématique. Toute la série tourne autour du fait de faire un beau mariage, indépendamment des sentiments. Les jeunes femmes qui fréquentent Rex sont encouragées par leur mère. La méchante Yoo-Hee n’a aucun souci à coucher avec Hyeong-Joo, pensant que ça va lui permettre de se marier avec lui. Hyeong-Joo qui l’élimine car elle accepte une bague en diamant qu’il lui offre. Alors que la douce et droite Hye-Seung refuse la voiture qu’il lui offre. Je résume. Un homme va dans une agence matrimoniale de luxe qui se spécialise dans les rencontres haut de gamme mais il refuse qu’on s’intéresse à lui pour son argent qu’il jette pourtant au visage de ses prétendantes. Je vous ai dit que c’était un connard ?

Hyeong-Joo, Yoo-Hee et Hye-Seung dans Remarriage and desires

Une bonne entrée en matière pour les dramas coréens

En vrai, Remarriage and desires me paraît une bonne entrée en matière si vous voulez découvrir les séries coréennes. C’est court, 8 épisodes vs 16 en moyenne, y a pas d’intrigue secondaire avec des personnages un peu ridicules. Et vous avez une star de soap coréen en rôle principal, Kim Hee-sun que nous avons déjà vu dans Alice. Ma première série coréenne, celle où un flic tombe amoureux de sa mère. En gros. Même si le fétichisme sur les chaussures est ici remplacé par un kink sur les ongles féminins, vous avez bien la base de ces soaps. A savoir que tout est question de fric. Il manque une pauvresse maltraitée par une femme cruelle, car ce n’est pas tout à fait ça. Mais ça reste une belle entrée en matière.

Nina

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