Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Mine, un vrai drama des gens riches

Légèrement biberonnée aux soaps durant mon enfance… enfin, je devais regarder Les feux de l’amour chez ma nounou avant le Club Dorothée. Donc les histoires de familles riches dysfonctionnelles, même si je regardais de loin en loin, j’avais. J’ai toujours eu un certain goût pour ces histoires échevelées d’amour, de vengeance, d’amour, de désamour. Et que le beau-père finit avec la belle-fille. Qu’une femme passe des bras d’un homme à celui de son frère. A moins que ce ne soit l’homme qui hésite entre deux soeurs. Un goût du compliqué que n’aurait pas renié Shakespeare. Bah oui, Roméo et Juliette, venez pas me dire que ça sonne pas soap. Deux familles fortunées qui s’entredéchirent pour d’obscures raisons mais leurs rejetons tombent amoureux. Je vous mets au défi de me trouver un soap où ça n’existe pas. Bref, j’ai déjà clamé mon amour pour les soaps, j’ai même commencé à en écrire un. Et vous savez ce que j’aime aussi ? Les séries coréennes ! Donc là, on part sur Mine, une série qui raconte les déboires d’une famille riche et fortement dysfonctionnelle. Et comme disent les jeunes : c’est goldé.

Mine, un soap coréen

Belle demeure et grosse famille

L’histoire. Dans la famille Han, je demande… les belles-filles. Dans cette famille riche qui vit dans une immense propriété à l’architecture moderne, Hi-soo, une ancienne actrice, s’occupe de son enfant adoré tandis que l’autre belle-soeur, Seo-Hyun, occupe un haut poste de direction dans l’entreprise familiale. Elles sont fort occupées entre travail et œuvres de charité mais elles sont liées et complices. Au début de l’histoire, Hi-Soo embauche Mme Kang, une préceptrice pour son fils, tandis que Seo-Hyun embauche la jeune Mlle Kim pour le service. Le soir a lieu l’anniversaire du patriarche qui a décidé pour l’occasion d’offrir un gros saphir à quelqu’un de cher dans la famille. Nous avons autour de la table son épouse Soon-Hye, un personnage assez rebutant qui crie beaucoup, mange beaucoup de gâteaux. La fille, Jin-Hee, sorte de clone de sa mère, les deux fils, Jin-Oh, mari de Seo-Hyun et Ji-Yung, mari de Hi-soo… Mais surtout fils illégitime du père. Il y a aussi les petits fils Soo-Hyuk et Han-Joo. Pour reconnaître qui est relativement sain dans la famille et qui est totalement pété, repérez les cheveux frisés. Plus ça frise, plus ils sont proches de la crise de nerf en permanence. Bref, alors que le père allait annoncer à qui il offrait le saphir, patatras, attaque. Comme dans Succession, oui.

Mine, un repas de famille chez les riches

Une Cendrillon, un possible psychopathe et des paons

A partir de là, vont se mêler les questions de succession mais aussi d’autres intrigues. Notamment le fait que Soo-Hyuk, le petit fils donc, tombe amoureux d’une bonne et veut l’épouser, elle, plutôt qu’une fille de riche famille. Il y a aussi la question de la réelle identité de Mme Kang qui se comporte de façon très étrange. Et quid de la réelle personnalité de Ji-Yung glissant peu à peu du mari parfait au mec franchement inquiétant. Vous rajoutez à ça une histoire de paon qui s’échappe puis revient avec un oeuf alors que c’est un mâle, un bunker caché avec un jacuzzi, des domestiques bien curieux, une nonne qui semble cacher des choses… Mais surtout un meurtre ! Car oui, on est sur une série « mais comment on en est arrivé là ? ». La première scène s’ouvre sur un massacre au sein de la belle demeure. Des gens sont morts, les corps sont découverts par la nonne mais qui ? Pourquoi ? A travers toutes ces histoires, on va peu à peu remonter jusqu’à la scène du crime.

Une belle cage de paon

Les riches sont d’horribles personnes

De prime abord, la série m’a fait penser à Parasite, le film. Déjà parce que dans les fictions coréennes, toutes les maisons de riches ont peu ou prou le même look « maisons d’architecte avec de grands espaces et d’immenses baies vitrées ». Et surtout que Hi-Soo me faisait un peu penser à la mère de famille de Parasite dans son style. Evidemment, nos amis riches ont une palanquée de de domestiques pour tout et rien. On a aussi Mme Kang qui agit de façon bizarre, se servant dans le buffet de l’anniversaire de papy ou piquant les robes de Hi-Soo. Et surtout on nous montre à quel point les riches, dans cette série, sont d’épouvantables personnes. Dans la famille Han, tous les enfants sont des ratés. Le seul à avoir un peu de plomb dans la tête est le fils illégitime mais surtout les belles-filles qui font preuve d’une grande humanité. Alors que la tête de l’entreprise est promise à l’un des fils, Seo-Hyung prouve qu’en réalité, c’est elle la plus apte à diriger l’entreprise. La mère pète des plombs tout le temps et va même frapper Mlle Kim quand elle va soupçonner que celle-ci entretient une liaison avec son petit-fils. La fille connaît de gros problèmes quand elle est filmée en train de frapper et humilier un de ses employés. Quant au fils aîné, il oblige un de ses domestiques à prendre des bains au jacuzzi avec lui. Cherchez pas la logique.

Les grandes maisons d'architecte dans les korean dramas

Quelques atouts narratifs

Ah ouais, une énième série qui explique que les riches sont horribles et les pauvres gentils ? On connaît la musique ! Oui mais cette série a quelques atouts en plus. D’abord à jouer sur les apparences pour nous dérouter. Par exemple, lors de la soirée anniversaire, on voit Ji-Yung et Hi-Soo arriver ensemble, accompagnés de leur fils Han-Joo et vraiment, ce petit plan est parfaitement adorable. Je les ai trouvés si mignons sur ce court instant. Sauf que Yi-Jung est finalement bien craignos et surtout Han-Joo n’est pas le fils de Hi-Soo, malgré ce qu’elle a voulu faire croire aux tabloïd. Tadaaaaaam ! Les personnages sont tous assez versatiles mais ils le sont pour de bonnes raisons. Si les séries coréennes aiment caricaturer leurs personnages, Mine propose quelques révélations sur le comportement des siens et quelques rédemptions plutôt appréciables. Il faut s’accrocher parfois parce qu’il y a beaucouuuuuuuuup de monde. Notamment côté domestiques où ça virevolte pas mal.

Mme Kang sert Hi-Soo

Et un amour saphique !

Mais surtout, Mine est la première série… à mettre en scène une lesbienne. Je pensais que c’était la première série coréenne dans laquelle je voyais une lesbienne mais non, c’est bien la première avec une lesbienne dans un des rôles principaux. Alors évidemment, c’est un amour caché puisqu’elle mettra du temps à sortir du placard. Et ne vous attendez pas à une scène de baiser, on en restera à se caresser la joue et les cheveux. Mais c’est tout de même un pas en avant et j’ai trouvé le traitement du sujet intéressant car il n’y a aucun jugement sur le personnage. Elle doit faire un choix à un moment, entre sa réussite et sa réelle identité et rien ne sera simple. On sent bien que la société coréenne est encore un peu « timide » sur le sujet. Ca change de Are you Human où il est extrêmement sous-entendu qu’un personnage masculin est amoureux d’un autre mais ils tournent ça en « c’est de l’amitié hardcore, tu comprends ». People are gay, Steven

Le premier personnage lesbien des dramas coréens

C’est du bon

Bref, Mine n’est pas une énième série coréenne sur les riches qui sont très intenses quoi qu’ils font. C’est aussi une écriture plus subtile qu’il n’y paraît et une petite révolution dans le mode des k dramas. Le côté un peu confus des personnages et les intrigues à rallonge, surtout les secondaires, peuvent lasser un peu. Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure série pour se lancer dans les k dramas. Mais par contre, si vous aimez le genre, faut pas la louper.

Nina

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