Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

2021, l’année où je ne suis pas devenue autrice à succès

Bah voilà, on va mettre les mots directs. Si vous me lisez depuis des années, vous savez à quel point j’aime faire des bilans. Tout le temps. En toute circonstances. Mesurer le chemin parcouru, apprendre de mes succès mais aussi de mes échecs. M’améliorer années après années, tel un bon vin maturé doucement. Ouais, j’ai débarqué dans le Bordelais semaine dernière, je vais filer de la métaphore vigneronne à balle. Donc 2021 aura surtout été une année où j’ai appris de mes échecs sur le plan de l’écriture. Car des fails, il y en a eu. Et des magistraux.

Green ! de Nina Bartoldi, publié en 2021

Objectif 2021 atteint… mais sans méthode

J’avais décidé que 2021 serait l’année de mon autopublication. Congrats, ce fut fait. Mais pas très correctement. De façon un peu bâclée, on ne va pas se mentir. J’ai commis une première erreur magistrale : la précipitation. Et la seconde : la tune. En fait, j’avais une ancienne collègue qui avait publié sur Librinova et ça avait l’air de cartonner pour elle. Donc je me suis dit “hé mais ces gens-là vont m’aider à faire connaître mon travail”. Lourd fail, les amis. Lourd fail. Je me suis retrouvée à gérer ma “promo” toute seule et même si je suis du genre à déborder d’idées, parfois farfelues, je n’avais pas le temps ni l’énergie. Résultat : ça m’a coûté 600 euros, ça m’en a rapporté 25. Lalala. Alors j’avais la chance sur 2021 d’être largement trop rémunérée par rapport à mes besoins de vie donc j’ai pas creusé de trou immense dans ma trésorerie mais je n’ai pas trouvé l’investissement intéressant, in fine.

Les calculs sont pas bons, Kevin

Je suis une nulle

L’échec “commercial” de Green ! m’a pas mal turlupinée. Au point que j’ai développé un complexe dans mon écriture. Je me suis dit que ce que j’écrivais n’intéressait pas les gens, point. Pire, que c’était mauvais. Et j’avais un réflexe un peu aigre à base de “mais tel roman raconte une histoire totalement lambda et inintéressante, pourquoi iel arrive à vendre et pas moi ?”. Réponse assez évidente : comment tu veux être ton propre ambassadeurice correctement ? Surtout que bon, dès que je publiais un truc sur Green !, j’étais à deux doigts de m’excuser d’être reloue. Sans dire que j’ai été la pire agente littéraire pour ma petite personne, c’est pas loin. Et puis, j’ai pas conscience du travail que ça représentait. Je suis tombée sur une sale histoire de meufs devenue malgré elles agentes artistiques pour un écrivain en herbe et… j’en ai pas fait le quart du tiers [je retrouve pas le lien, sorry]. Damned. 

Se noyer dans le travail

Et le roman qui m’a battue

Donc échec de Green !, je commence à me demander si ce que j’écris intéresse quelqu’un d’autre que moi. Alors que je suis en pleine crise créative, je rajoute une couche : le fail Technopolis V2. 340 pages pour arriver à cette magnifique impasse : mais pourquoi le Méchant est Méchant ? Construire un château sans fondation, c’est risquer de voir tout s’écrouler à la première tornade venue. Et j’ai pas le courage de reprendre les débris pour tout rebâtir, bon an, mal an. Je réécrirai sans doute Technopolis mais pas à l’identique. J’en ai fini avec Oceany, Ethan qui était devenu un boulet, et tous leurs amis. Et ennemis. Mais les villes futuro-dystopiques sous cloche, c’est ma grande obsession, que voulez-vous ? 

Une ville sous le dome

Et revenir à l’écriture

Et puis la renaissance ou à peu près. Grâce au Nanowrimo qui me fait reprendre le rythme. Cette année, j’ai mis le point final à deux romans : Uchronia et Le jour où la terre s’ouvrit en deux. Un peu d’uchronie et de post-apo. Ca rejoint la pile des manuscrits à corriger avec Augura. Car je vais pas en rester là. Green ! est en train de vivre sa vie de livre surprise dans des boîtes à livres, je vais continuer à publier mais en modifiant ma façon de faire. Plus de méthode et de rigueur. Moins d’attente pour ne conserver que le plaisir. On va développer ça dans mon article résolution, pas de panique. En fait, cette année pourrait être celle d’un immense échec mais en vrai, pas tant que ça. Parce que j’ai fini deux autres histoires, j’ai eu de l’inspi en veux-tu, en voilà. La fatigue a nui à mon écriture. Ecrire quand on est fatigués, c’est se retrouver avec des personnages apathiques qui tournent en rond en se demandant pourquoi ils vivent, pourquoi ils meurent. 

La dépression des personnages de fiction

L’écriture doit rester un jeu

2021 m’a appris un truc. Enfin, confirmé, plutôt. Je veux que l’écriture reste un jeu pour moi. Comme les Powerpoint arts. J’écris d’abord pour moi. Je vais un peu plus soigner mes publications mais ça ne sera que du bonus. Peut-être que je réussirai mieux avec Augura ou Uchronia ce que je n’ai pas réussi à faire avec Green !. Peut-être que je continuerai à trouver que le plus kiffant, c’est de courir après les boîtes à livres en semant sa prose, espérant qu’un.e inconnu.e ignorant mon existence tombe dessus et trouve ça sympa. Surtout le marque-page qui va avec. 

Green ! de Nina Bartoldi et son marque-page, 2021

Un roman sympa avec un splendide marque-page

Bref, en 2021, j’ai découvert que je préférais être une autrice que l’on découvre par hasard qu’une autrice qui a un quelconque succès. Même si vous pouvez toujours acheter Green ! si le coeur vous en dit. Je vous enverrai même le marque-page qui va avec ! Car oui, dernière ligne de ce bilan : ce dont je suis le plus fière, sur Green !, c’est de mon marque-page. Et cette phrase est un superbe “to be continued” sur mes résolutions d’autrice confidentielle. A suivre !

Nina

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