En voici un sujet qu’il est complexe d’aborder. Longtemps, j’ai écrit pour moi. Il faut dire qu’autant j’adore la phase d’écriture, autant je procrastine pour le reste. Je me suis toujours pas mise à la relecture d’Augura, imprimé fin octobre. Quant à l’édition, j’ai envoyé mon manuscrit à l’arrache aux éditeurs, géré mon aventure auto-éditoriale tout aussi n’importe comment. Ne m’en veuillez pas, j’arrive juste pas à m’y intéresser. Cependant, j’ai franchi le pas et me voici donc avec un roman livré au monde avec des gens qui vont me faire une critique. Et voici encore une nouvelle épreuve.
Le roman parfait n’existe pas
Alors, on va balayer un truc avant de poursuivre : je ne considère pas possible d’écrire un roman qui ferait l’unanimité. Je dis “je” mais c’est valable pour tout écrivain, édité ou auto-édité. J’ai lu des romans publiés par des maisons d’édition prestigieuses qui m’ont fait vriller. Quoi, attends, ça, c’est publié officiellement alors que c’est nul ? Et moi, je galère alors que je propose de l’action et que j’ai une belle plume et que j’essaie de créer des personnages attachants et pas trop manichéens ? C’est une blague. Evidemment, le sujet n’est pas la qualité du produit mais bien s’il correspond à un besoin, un marché. On peut cracher autant que l’on veut sur Twilight ou 50 nuances de Grey (j’en ai lu aucun), se navrer de la qualité d’un Guillaume Musso ou d’un Marc Lévy, le fait est qu’ils ont un marché. Un public. Je n’en suis pas mais ils répondent à un besoin. On est là pour vendre, les cocos. Attention, je ne dis pas que ce qui se vend est forcément médiocre. Je vous rappelle qu’un de mes énormes coups de coeur des dernières années, c’est L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. On est loin d’une petite saga confidentielle. Donc n’importe quel roman peut avoir son audience mais, forcément, il ne plaira pas à tout le monde. Mathématique.
J’aime pas la critique
Cependant, moi, la critique, j’aime pas ça. Et ce pour trois raisons. Passons rapidement sur la première : j’ai le syndrome de la bonne élève. J’aime qu’on soit content de mon travail, qu’on trouve tout très bien et qu’on m’envoie quelques confettis. Quand on me renvoie sur mon métier, je peste. On croit surtout à de la susceptibilité mais c’est plus complexe que ça. D’abord, je suis un poil déçue de ne pas avoir tapé juste dès le départ même si j’ai appris, avec les années, que bosser à fond sur une pres’ (ou un roman) annihilait automatiquement tout recul. Donc pour moi, ça semble sybillin mais pour quelqu’un qui n’y a pas passé des heures, des jours, des mois voire des années pour une fiction, ça l’est moins. Donc oui, le retravail est inévitable, écoute ceux qui voient de plus loin, qui sont plus frais sur ton travail. Oui, ok mais…
J’aime pas décocher un élément de la to do
Raison 2 : la flemme. Ou quelque chose d’approchant. J’ai un petit kink : cocher un élément de ma to do. Sah quel plaisir ! Du coup, dans ma tête, c’est achevé, terminado, passe à autre chose. Du coup, quand on m’attrape par la manche pour me faire retravailler ce truc, j’ai comme une petite baisse de régime. Oh non, pas envie, pas le courage, ras le bol. Bon, c’est moins vrai pour un roman vu que j’ai sincèrement envisagé de réécrire Green ! et que je réécris Technopolis (350 pages et je suis loiiiiiiiin de la fin). Cependant, il y a une petite nuance à ça. J’aime bien retrouver mes personnages. Technopolis, le truc me suit depuis 2001. Ecrit entre 2001 et 2002, réécrit en 2005, 2006 (correction de style) pour une publication sur mon blog, écriture de la suite en parallèle jusqu’en 2006 ou 2007. Puis refonte totale pour réécriture depuis 2016 avec auto-publication à l’arrache en 2018. Et là, le rêve de la version audio. Je m’y mets bientôt, paniquez pas. Enfin, c’est surtout moi qui panique mais passons. Green !, c’est moins dense : écriture entre 2016 et 2017, relecture en 2019-2020, tentative de publication mollassonne en 2020 puis publication en 2021. Avec toute l’auto-promo qui me remet dedans et la volonté d’enregistrer le premier chapitre en audio pour booster les ventes. Genre en déclencher cinq, quelle folie. Mais la flemme est souvent grande. L’autre jour, je suis tombée sur un vieux thread de Florence Porcel expliquant que son roman Pandorini était en fait la huitième version du script, ça m’a épuisée rien que de lire ça. Trop flemmasse pour devenir écrivaine ? Peut-être bien, oui.
Je veux pas vous faire acheter un truc imparfait
Mais c’est surtout la 3e raison qui me fait craindre la critique. J’ai reçu quelques critiques à savoir celle de LaQuatrièmedecouv qui a beaucoup aimé mais qui ne peut être tout à fait objective car elle est mon amie. J’ai trouvé un blog parlant du roman aussi de façon plutôt laudative. Mon fidèle lecteur Dom bentejac qui m’a laissé un avis favorable sur Amazon *(encore merci). Puis deux “librinautes” m’ont laissé une critique. Ce que je n’avais pas compris, c’est que ces avis m’étaient directement adressés et n’étaient pas publics donc c’était sans nuance. Du coup, ça m’a déstabilisée, je me suis dit “ah mince, mon roman est pas ouf”. Et du coup, je culpabilise parce que je vous dis “hey, achetez mon livre” mais s’il le faut, c’est nul et je vais vous faire acheter un mauvais moment. Alors que bon, j’ai quand même 5/5 étoiles aux dernières nouvelles. Alors qu’au début, j’étais à 3, ça m’a perturbée. Certains me diront que je suis trop sensible à l’avis des autres (syndrome de la bonne élève, je disais…) mais comment je peux demander aux gens de dépenser des sous si ce que je propose n’est pas parfait ?
Mais bon, pas de panique. Pour mon prochain opus, je vais faire appel… à la bêta-lecture. Tadam !
*Je réalise en récupérant le lien vers le fameux commentaire que j’ai eu 2 fois 5 étoiles sur Amazon. Ohlala !
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