Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Magistrale leçon d’écriture de moi à moi

Technopolis, mon indomptable hydre, volume 2. Je vous narrais la dernière fois que j’étais en train de donner vie à un monstre bien dodu de 340 pages. Mon annuaire à moi. Et bien figurez-vous que j’ai la sensation… qu’il va falloir tout jeter ou presque. En réécrivant cette fiction imaginée il y a 20 ans, j’ ai réalisé au bout de 338 pages qu’il y avait comme un os. Ou comment je me suis auto-infligée une douloureuse leçon d’écriture. 

Une douloureuse leçon d'écriture

Une dystopie comme j’aime

Technopolis, en bref, c’est quoi ? Dans un monde post-guerre totale, ce qu’il reste d’humanité vit désormais à Technopolis, somptueuse cité au tout-technologique, annoncée comme un Paradis bien mérité après plus d’une décennie de guerre. Oceany fait partie de la haute-société mais s’ennuie ferme dans cette ville où tout n’est que divertissement. Un jour, elle descend dans les bas-fonds de la ville et découvre une autre réalité. C’est pas mal pour un quatrième de couverture, ça… Bref, c’est la quintessence de mes marottes : dystopie, rébellion contre le système, ville aux tours immenses, soumission du peuple par le divertissement. Une pincée d’amour et dnautoritarisme, emballé, c’est pesé. Ah et y a un monorail aussi même si j’hésite à opter pour un monorail SAFEGE plutôt, un peu moins cliché. 

Le monorail de Chiba

Mes personnages font ce qu’ils veulent

J’écris, j’écris. Je me perds dans des petites intrigues secondaires. e donne des motivations à des personnages dont on se fout un peu. Sans doute parce que je regarde trop les séries coréennes et que chaque personnage nommé doit avoir son histoire. C’est pas un mal d’avoir des personnages profonds avec de réelles motivations mais intégrer tout le monde dans la course à l’échalote, non, c’est trop. D’où, déjà, cette sensation d’être là bergère d’un troupeau de mouton qui fait sa vie en se foutant bien de mes tentatives de les faire aller à un point précis. Tsss. 

Les moutons anarchiques

Un méchant qui sait pas pourquoi il est méchant

Mais il y a pire ! C’est là qu’arrive la leçon d’écriture. Page 338, une éminence grise apparaît. Omagad, il y a plus méchant que le méchant officiel. Oui, j’ai grandi avec X-Files qui a été une source d’inspiration directe pour Technopolis. Pas sur la dystopie urbano-technologique mais sur l’aspect « ceux qui tirent les ficelles ». Tiens, ça pourrait faire une série d’articles sympa, les origin stories de mes romans. Bref, on comprend qu’il y a une éminence grise, je ponds un dialogue impliquant notre Éminence et son sbire et là… pourquoi ? Pourquoi le gars tire les ficelles en secret ? Quel est son but ? Le pouvoir. OK, classic shit. Mais le pouvoir pour quoi faire ? Dans la V1, j’avais une justification. Légitime ou pas, à vous de voir. Mais là, j’ai tellement remanié le récit que plus du tout. Limite, le fait de savoir qu’il existe une éminence grise, c’est vraiment un osef sur 1000. C’est juste un concurrent de plus dans la course à l’échalote. Hé oui, j’adore cette expression. 

L’écriture est un jeu

J’ai toujours écrit à l’intuition, pour m’amuser. Souvent, c’est de l’ordre de « j’ai une idée, exploitons-la ! ». Cependant, même par jeu, il est profondément frustrant d’arriver à ce moment du récit où tes rouages tournent dans le vide. 340 pages, trois ans que je tissé ce récit (et d’autres) et… je crois que c’est la fin. Pour ce manuscrit-là. Mon univers ne tient plus. Mes personnages sombrent dans la dépression en se demandant « pourquoi ? » sur des dizaines de pages. C’est même pas une vanne, Oceany est à CA de sombrer dans l’alcoolisme. Ou la drogue. 

Une héroïne en pleine dépression

Il est temps d’avoir une vraie méthode

Du coup, plutôt que de pleurer sur ce manuscrit, j’y vois une leçon d’écriture. Je dois adopter une vraie méthode. J’avais un PowerPoint à l’époque mais c’est toujours la même salade. En journée, j’ai pas le temps et le soir, j’ai pas envie d’être sur mon pc. Puis quand j’ouvre mon PowerPoint, c’est pour dessiner… Puisque je m’amuse à faire l’écrivaine, autant le faire pour de vrai. Avec fiches des personnages et plan d’écriture. Surtout que d’ici quelques mois, j’aurai mon propre bureau avec vue sur la végétation. Et peut-être que je serai même au chômage avec un peu de temps pour me mettre une vraie méthode. 

Elaborer une méthode d'écriture

Zou, au purgatoire

En attendant, je vais mettre Technopolis dans le purgatoire de mes manuscrits, à voir comment je peux le retravailler. A la place, je vais me lancer dans l’écriture d’un soap opera. Dans ces univers-là, on s’en branle de la cohérence des personnages. 

Nina

3 réflexions sur « Magistrale leçon d’écriture de moi à moi »

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