Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Personne n’achète mon roman, personne ne m’aime

Bien le bonjour les amis ! Warning : cet article n’est pas du tout une chouinerie ou un chantage affectif mais une réflexion que je me suis faite en discutant avec une collègue qui a auto-publié son roman et qui était hyper déçue. Elle a vendu 30 et juste à sa famille, ses amis ne l’ont pas acheté. J’en ai certes vendu moins mais si on considère que ma famille et la plupart de mes amis ne sont pas au courant de l’existence de ce roman, je m’en sors pas si mal. Mais la question est là : dois-je me donner une valeur en fonction du nombre de romans vendus. Si personne n’achète mon roman, c’est qu’on ne m’aime pas ?

Pile de livres best-sellers

Une course pour rentrer dans ses frais

Non, évidemment. En vérité, le seul truc qui me fait vriller dans cette histoire, c’est que ça m’a coûté cher pour faire à peine mieux que Technopolis. Alors oui, dans le récit, je peux dire que j’en ai vendu le double mais le double de peu, ça fait toujours pas beaucoup. La prochaine fois, je mettrai tout sur Amazon et on en parle plus. J’irai les disséminer dans des boîtes à livres sans tristesse et déception. Car je me suis lancée dans cette histoire avec une grosse pression : faut en vendre pour rentrer dans mes frais. Je me suis turbo-épuisée et je suis pas du tout rentrée dans mes fonds. 

Achete mon roman Green !

Une histoire riche en enseignements

Est-ce un échec ? Bah… je sais pas trop. J’ai envie de penser que non. Je m’explique. Je me suis lancée une première fois dans l’aventure auto-éditoriale n’importe comment. Le Technopolis que j’ai mis en vente a été tellement fait à l’arrache que certains chapitres commencent au milieu d’une page. Cheh ! Pour Green !, j’ai voulu faire mieux. Mais je me suis encore précipitée. Là, les chapitres commencent bien là où ils sont censés commencer mais je m’attendais à un accompagnement et j’ai rien eu du tout. J’ai mis mon livre à disposition sur netgalley, sept personnes l’ont pris, j’en ai plus jamais entendu parler. Tout me coûte un pognon de dingue sans que ça me rapporte rien. Alors que moi, je voulais juste semer mes romans dans le vent en espérant que quelqu’un le trouve dans une boîte à livres et l’adopte. L’expérience pourrait être amère mais en réalité, elle est riche en enseignements. J’ai cru que, par miracle, le livre connaîtrait un petit succès mais y avait rien pour que ça se passe.

Achète mon roman Green ! de Nina Bartoldi
Faudrait que je reprenne mes promenades avec mon livre, tiens. En plus de mes Playmos

Ta communauté ne te doit rien

Je ne vais, ici, pas parler du fond du roman. Je ne crois pas que discuter de si le sujet intéresse ou non est vraiment pertinent. Le souci de l’auto-publication, c’est que tu es forever alone. Tu ne vendras des livres que si ta communauté est importante. Très importante. Parce qu’il faut comprendre un truc : même si les gens t’apprécient, ils vont pas forcément acheter ton bouquin. Ce n’est pas contre toi. La lecture n’est déjà pas une occupation qui parle à tout le monde et c’est ok. Comptez pas sur moi pour faire ma pédante en opposant les loisirs, je supporte pas ça. Le soir, au coucher, si je me délecte d’un bouquin, mon mec préfère traînasser sur son téléphone à regarder ses réseaux ou mater des vidéos Youtube. And so what ? Ca ne me rend pas meilleure ou plus intelligente que lui. Ensuite, il y a souvent cet effet “ah oui, c’est vrai, faudrait que j’achète son livre” appelé aussi l’effet “j’y pense et puis j’oublie”. Ca encore, ce n’est pas grave. Donc si tu arrives déjà à vendre ton truc à 10% de ta commu, c’est énorme. Surtout que, pour ma part, j’ai pas hyper de légitimité là-dedans. Je parle souvent d’écriture mais en surface. J’essaie vraiment de me poser en écrivaine mais… bah, j’ai toujours peur de faire un peu chier les gens, en vérité. Alors que bon, est-ce que je suis plus chiante en tant qu’écrivaine qu’en temps que citoyenne énervée ? Héééééééé…

Ecrivaine dépitée

Je ne suis qu’un avatar

Ma collègue était malheureuse qu’aucun de ses amis n’ait acheté son livre. Moi, ça va, je ne suis qu’un avatar donc j’ai perdu, certes, quelques ventes de la part de ma maman, de ma marraine et peut-être d’un cousin ou deux. Ca aurait presque doublé mes ventes, dis donc… Mais du coup, je ne mets pas en balance mon travail d’écriture et l’affection que les gens ont pour moi. Je ne deviens pas la meuf qu’on est presque gêné de croiser car on n’a pas acheté son bouquin et qu’elle va encore nous saouler avec ça. Bon, en vrai, j’ose rarement demander des trucs donc sur ce sujet, je n’aurais pas moufté. Mais il y a une moralité dans tout ça…

Moi en Barbie
Faut que je me refabrique un avatar, tiens

Soutenir ses amis, c’est quand même sympa…

Un livre, ou n’importe quel production artistique que l’on souhaite vendre, est un objet que l’on doit packager et promouvoir. Si tu te reposes sur ta famille ou tes amis pour le vendre, tu n’iras pas loin et l’échec sera bien trop amer. Vous allez me dire que, quand même, soutenir ses amis, c’est important. Je suis tout à fait d’accord et quand ma collègue m’a raconté ça, j’ai presque failli acheter son bouquin par compassion. Je le ferai peut-être, d’ailleurs, je ne sais pas. J’hésite à lancer une rubrique “j’ai lu pour vous un roman en auto-édition”. Parce que je pense qu’il existe des pépites dans des écritures non-taillées pour les standards de l’édition. Je dis pas que les standards de l’édition sont mauvais, juste que j’aime être rafraîchies par des autres choses. J’aime les productions Youtube car elles ne ressemblent pas forcément à ce que j’ai l’habitude de voir. En ce moment, je nourris une passion irraisonnée pour les fictions coréennes, je vous en reparlerai. L’auto-édition, ce sont des livres où les auteurs racontent une histoire comme ils ont envie de le faire et y a du bon. Comme Les invisibles d’Yvan Derelierre que j’avais bien aimé.

Auto-édition

Reprendre la promo sans pression

Tout ça pour dire que pour mon prochain roman auto-édité, la salade va être assaisonnée différemment. Mais si vous avez été victime du syndrome “j’y pense et puis j’oublie” de Green !, il est toujours disponible ! Je vais un peu reprendre la promo cet été mais à la cool. Publier les photos du roman dans le fleurs, faire deux ou trois bêtises de street art où je ne sais quoi puis le lâcher dans la jungle des boîtes à livres. Mais pour ça, faut que j’arrive à trouver un moyen simple de les traquer. Et vu que j’ai pas cherché comment faire, je suis pas prête de trouver. Lalala… 

Nina

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