Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Peut-on romantiser le confinement ?

Décidément, ça agite mon imagination, ce confinement. Vendredi, j’étais en RTT et je suis allée marcher. Dans le jardin de ma résidence mais sachez que trente minutes de marche, c’est environ cinq tours, c’est pas si mal. Pendant ma promenade, j’ai croisé quelques personnes, notamment deux ou trois parents avec leurs rejetons respectifs. Un papa et une maman discutaient et je suis partie dans mon travers préféré : je me suis mise à romantiser. Mais est-ce bien le sujet ?

Coup de foudre

Chroniques de l’ennui

Ce confinement s’étale à l’infini et il est vrai que même les auteurs et autrices les plus prolixes n’ont rien de particulier à en dire. Je veux dire… à part disserter sur l’ennui et la recherche d’une quelconque routine. Enfin, ça, c’est pour les Bourgeois. Dont je suis, évidemment. Mon quotidien est parfois ennuyeux mais je ne vis pas le moindre drame. J’ai de la nourriture à profusion, surtout que je cuisine avec passion. Des soupes, des gâteaux de pain perdu, des framboisiers vegan… Je peux sortir dans le jardin, donc, m’enivrer des douces odeurs printanières. Et la santé est là, hors érysipèle (qui est désormais de l’histoire ancienne). Mon quotidien en confinement est juste ennuyeux car il ne me tracasse pas. Je suis même pas encore en chômage partiel… Je suis à l’abri du besoin, quel qu’il soit.

L'ennui

Le confinement n’est pas qu’une histoire cool

Alors, c’est sûr que pour ceux qui vont faire la queue pendant des heures aux distributions alimentaires, qui vivent à cinq dans trente mètres carrés. Qui n’ont pas le matériel informatique adéquat pour permettre à leurs enfants de faire l’école… et évidemment les malades, ce confinement n’a rien de romantique, d’inspirant. Pas de soirées endiablées de balcons à balcons, pas de tennis de toit à toit, pas de drague via drone, pas d’histoire d’amour, d’amitié, de vie en communauté, rien.

Isolement

Un temps suspendu… pour angoisser

Non, le confinement n’est pas un truc cool. On peut se dire que c’est un temps suspendu pour soi, l’occasion rêvée pour lire, faire du yoga, des arcs-en-ciel en perle hama, de la méditation ou je ne sais quoi. Sauf qu’on sait tous que c’est juste un temps d’angoisse et qu’on en a marre de pas savoir quand on récupérera notre vie. La dernière fois que j’ai eu une parenthèse de deux mois dans ma vie, c’était quand je me suis fait opérer du genou. Mais je savais quand même quand je finirais par rentrer sur Paris reprendre ma vie. Là…

Une star en béquilles

Mais mon imagination galope

Mais c’est pas pour autant que mon imagination est à l’arrêt. Vendredi, j’imaginais donc que ce papa et cette maman qui se parlaient tomberaient peut-être amoureux et je suis partie loin dans mon histoire. J’aime romantiser, que voulez-vous… Non parce qu’on le sait que l’amour à l’heure du coronavirus, c’est compliqué, il y a des dizaines d’articles dessus. Mais personne ne pense à l’infidélité. Quand le confinement a débuté, on en a ri avec Victor “ah ben on est sûrs qu’on n’a pas d’amant.e.s, hihi”. Mais c’est vrai, est-ce que les infidèles ont mis en place des stratégies pour se voir ou se parler malgré tout ?

Romantiser les rapports entre personnes

Double interdit

Il existe je ne sais combien de romans ou de films sur l’adultère. Pourquoi ? Parce que les personnages franchissent des limites, bravent l’interdit. C’est excitant. Là, avec le confinement, ça nous fait un double interdit ! De façon toute personnelle, je trouve que c’est compliqué l’adultère dans le cadre d’un couple strictement monogame. Je veux bien, pour la fiction, que quelques petits détails passent à la trappe mais quand je vois la liste des mensonges et risques de faire une gaffe, quelle flemme ! Mais là, ce double interdit, ça me rend folle, tant de sentiments à exploiter ! Même si, en vrai, nos libidos sont claquées au sol, comme disent les jeunes. Alors que c’est le printemps et qu’on devrait avoir des bourdons dans la culotte.

Un amour caché

Je serai la témoin de cet amour secret

Finalement, y a peut-être un roman de confinement. Très petit bourgeois, comme la plupart des films d’adultère. Je ne suis pas certaine que ce soit ma came. Mais en attendant, étant off tous mes vendredis jusqu’à l’ascension, je vais m’appliquer à faire un tour dans le jardin pour surveiller mes personnages…  

Nina

3 réflexions sur « Peut-on romantiser le confinement ? »

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