Un an sans écrire ou presque. J’ai arrêté d’écrire fin novembre 2021, peut-être début décembre parce que le déménagement. Mais une fois installée en Gironde, je n’ai pas repris. J’ai été minée par l’échec total de Green !, l’échec de l’écriture de Technopolis 2. J’en était arrivé à la conclusion que ce que j’écrivais n’intéressait personne donc autant faire autre chose. Après, il est possible que j’ai pas été aidée par mon job d’ici qui, surfant sur les restes d’anciens burn-out et de destruction de ma confiance en moi, m’a totalement ravagée. Et justement, ça va mieux. Je suis bien installée, ma formation data a reboosté mon ego car j’ai réussi à faire des trucs. Novembre arrive et je suis au chômage. Aucune raison de ne pas se relancer avec le Nanowrimo !
On est partis avec cinq romans !
1er novembre, je m’installe donc à mon bureau créatif, un stylo plume en main, devant un cahier. Et oui, j’ai décidé de tout écrire à la main désormais car la retape est déjà une première réécriture. J’ai décidé d’écrire cinq romans en même temps histoire de varier les plaisirs. Et si y en a un qui finit dans une impasse, et bah, il m’en reste quatre autres. Je suis donc partie sur Les enfants d’Ella, Musical Orchestra School Academy (c’est un nom de code), Kat du Québec, Ellis et Ezialis. Oui, j’ai un problème avec les prénoms en « is ». Parce que l’héroïne d’Augura que je dois relire depuis environ mille ans s’appelle Iris, aussi. Bref, on part sur une heure d’écriture par jour pour voir.
Ce qui compte, c’est le plaisir du moment
J’ai pris ça au sérieux, étudiant le décorum pour un pur moment de plaisir. Je m’allume des bougies. Certes électriques mais ça fait de la douceur. J’écoute de la musique classique. Au début, j’écoutais des bruits de nature ou de cheminée mais ça a fini par me saouler. Là, j’ai rajouté la bouillote, mon plaid et un petit verre d’eau chaude. Oui parce que j’ai pas toujours envie de boire une boisson chaude excitante et qu’un verre d’eau chaude, ça fait tout à fait le job. Parfois, je regarde par la fenêtre pour voir les mésanges et les rouges-gorges mener leur petite vie de piaf adorables. Oh, un chat passe ! Next step : déménager mon diffuseur d’huile essentielle pour exalter tous mes sens.
Un moment d’écriture méditatif
Et ça m’a fait un bien de fou. Là, j’ai divisé en deux fois une demi-heure pour en faire un peu le matin, un peu le soir. J’ai noté que diviser les tâches me rendait plus susceptible de me lancer. Je veux dire, j’ai pas toujours une heure devant moi. Une demi-heure, c’est plus simple à trouver. Je fais pareil pour le sport et les langues. Bon, le sport, du coup, j’ai tendance à ne faire que la demi-heure du matin et les langues, j’ai lâché l’affaire mais quand même. Ma demi-heure ou heure d’écriture a des vertus méditatives, je trouve. Durant un temps donné, je suis face à face avec mon imagination et je lui donne corps. Je gratte le papier avec mon écriture improbable. Des fois, je cale un peu mais globalement, mon écriture est plus fluide que quand je me calais deux heures sur un même roman « pour atteindre les 2000 mots pour la session » et que je séchais un peu sur l’histoire à raconter. D’où un Technopolis II où à la fin, le moindre personnage nommé veut le pouvoir et Oceany barbote en pleine dépression. Allonger la sauce pour atteindre son quota de mots, peu importe la qualité.
On lâche l’impératif de performance
L’avantage d’écrire à la main, c’est que mon seul quota est horaire. J’avais prévu de vous dire pour cet article combien de mots j’avais écrit sauf que j’ai retapé une session et demi d’écriture. 2715 mots. Mais on s’en fout. Pas de performance, en fait. Je me cale du temps et sort ce qui sort. Des fois, j’écris beaucoup, parfois peu. Parce que je suis moyen inspirée, parce que y a les oiseaux dehors, parce que mon chat veut rentrer/sortir/manger, me dort dessus. Quand le temps est fini, je pars faire autre chose. Et ne plus avoir la performance d’un nombre de pages ou nombre de mots à atteindre, c’est libérateur. J’écris en fonction de mon énergie, sans me forcer.
Un écrit codé ou presque
Mais surtout, l’écriture manuscrite a un formidable pouvoir : personne ne peut me relire ! Ce que j’écris en premier jet est entre moi et moi. Aucune petite souris indiscrète ne peut venir lire par-dessus mon épaule. Merci mon écriture toute moche déchiffrable uniquement par votre servitrice, ahahah ! Ca libère d’un poids, ça aussi. Si j’ai une phrase maladroite, que je galère un peu, personne ne le saura jamais. J’écris les choses telles qu’elles me viennent en sachant que c’est un premier jet. Il y en aura au moins deux autres avant la bêta-lecture. Enfin si je m’accroche jusque là car curieusement, une fois avoir écrit les premiers mots, ça me hype moins de retaper. La flemme, ma pire ennemie, ahah !
Une libération
Bref, cette méthode me libère. Je suis contente d’avoir pris la vague du Nanowrimo juste pour ça. Certes, c’est double taf et le double, je ne le fais pas pour le moment. Mais au fond, qu’est-ce qui compte le plus ? Ecrire ce que j’ai envie d’écrire ou rendre une copie propre que peu de gens liront ? Voilà.
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