Ceux qui passent régulièrement par ici le savent, j’aime lire. Je ne le fais pas assez à mon goût car j’écris aussi, je dors, parfois, je travaille, surtout. Mais j’essaie de me ménager quelques instants de lecture, histoire de m’évader un peu, découvrir une histoire à la cool et parfois, je suis troublée… Ce livre, là, il ressemble trop à ce que j’écris… possiblement en mieux.
Mais ce livre ressemble tellement à ce que je suis en train d’écrire !
J’ai exactement ressenti ça en lisant deux livres La cité d’un côté et La zone du dehors de l’autre. Je vous avais dit que j’en avais pas fini avec ce roman. Parce que pendant sa lecture, même si je sortais parfois du récit à cause du style, je me disais “mais… c’est quand même pas mal Augura”. Ma dystopie du bonheur. Evidemment, il n’y a pas à chercher si loin pour comprendre : nous avons les mêmes influences dystopiques. 1984 notamment, parfaitement, assumé par Damasio avec un clin d’oeil limite trop appuyé en début de roman qui se passe en 2084. A ça, je rajouterais Le Meilleur des mondes. Même si l’influence est plus forte pour Technopolis dans mon cas. Est-ce que les dystopies se suivent et se ressemblent ? Forcément, il y a des socles communs. Peu importe comment on va jouer la partition. Sauf que là, y a quand même pas mal de proximité entre mon histoire que j’écris depuis pas loin d’un an et tout à coup, tu te poses la question : est-ce que j’ai pas un peu tort de persévérer, vu que c’est déjà fait ?
La déclinaison de toujours la même histoire
Et bien pas forcément. D’abord, comme dirait Joseph Campbell dans Le héros aux mille et un visages, toutes les histoires sont des déclinaisons d’un même mythe, le monomythe. J’ai pas lu le livre et je suppose qu’on peut y apporter mille et unes nuances. Mais dans les faits, les histoires ont toujours une structure similaire. Une romance, c’est A et B qui se rencontrent et qui s’aiment, avec ou sans péripéties. Ca peut finir bien, ça peut finir mal. Mais ces histoires n’ont pour but que de raconter le lien entre A et B, resserré ou distendu par la vie. Ca marche pour les amitiés, d’ailleurs. Je suis en train de lire la saga prodigieuse d’Elena Ferrante, on est complètement là-dedans. Pour les thrillers, polars and co, tout amène à la résolution de l’enquête via la collecte d’indices, souvent encouragés par quelques rebondissements. Une dystopie n’a de sens qu’à partir du moment où les personnages qui la subissent prennent conscience de ce qui ne va pas et décident de réagir. Et d’ailleurs, si j’enlève la dimension “société futuriste”, finalement, il n’y a pas tant à voir. Cerclon I est sur un satellite de Saturne, Augura est sur Terre, le leader de la révolution, Catpt, est un intellectuel qui pérore beaucoup alors que dans Augura… ben ce qui est censé faire office de leader de la révolution est Iris, une femme qui n’agit que dans son intérêt propre. Sans mentir à qui que ce soit sur le sujet, et refuse d’endosser un costume trop grand pour elle.
Un vieux rêve de roman « chipé » par une autre autrice
Et la Cité, alors ? Là, pour le coup, j’étais dégoûtée en le lisant car j’y voyais une histoire que j’avais en tête depuis bien quinze ans et que je n’ai jamais écrite parce que pas le temps. Ca me rend ouf quand on me pique mes idées sans savoir que je les ai eues. Non mais à une époque, j’envisageais de faire des vidéos sur ce blog en coupant mon bla bla par des extraits de séries ou films… Un peu comme tous les gifs qu’on utilise désormais pour illustrer nos tweets. Mon idée, là, je l’ai eue en 2011, j’avais téléchargé plein de séries TV pour isoler mes petites vannes. Notamment les Xena que j’avais entrepris de mater pour écrire un jour un article. Mais au bout de 6 épisodes, j’ai laissé tomber. Et du coup, j’envisageais un roman un peu épique assez inspiré de Angel Sanctuary une nouvelle fois. J’avais écrit un roman un peu inspiré déjà, qui a dû disparaître dans les limbes informatiques. Mais c’était nul donc bon… Je ne savais pas trop comment l’articuler et là, en lisant la Cité, j’ai lu ce que je n’avais jamais réussi à mettre correctement sur pied.
Ca me stimule l’écriture
Du coup, j’ai eu une folle envie de reprendre cette histoire, celle d’Emma que j’ai envisagé un temps de nommer Iris avant de le refiler le prénom à la meuf d’Augura. Il faut savoir que j’ai une certaine obsession pour les prénoms. Je pourrais créer un roman juste pour coller un prénom… Ce que j’ai fait dans Uchronia vu que je m’étais réveillée avec le nom de l’héroïne qui se répétait en boucle dans ma tête. Ou créer un roman juste parce que j’avais envie de mettre le nom dans le roman. J’ai donc déjà écrit 12 pages de Taylor Rent… Mais j’ai son histoire, me resterait qu’à l’écrire. Quand j’aurai fini un de mes romans. Parce que oui, l’envie d’écrire vient souvent de la lecture d’un roman ou le visionnage d’une série…
Inspiration ou plagiat… Un sujet intéressant à voir une prochaine fois.