Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Assume ce que tu écris

En ce moment, j’écris. J’ai profité du nanowrimo pour m’y remettre et quel pied. Je n’en suis qu’au premier jet, celui gribouillé en pattes de mouches sur mes cahiers. Un pur régal. Du coup je rouvre un peu mon cahier d’écrivaine avec du contenu frais. Et on va entamer direct sur un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelques temps et qui est un peu épineux : il faut que j’assume ce que j’écris. En gros, si j’ai un personnage sulfureux, faut pas se mettre à bégayer.

Assume ce que tu écris
Feat Reloue

C’est un peu sexy

En vrai, il y a deux niveaux où il s’agit d’assumer. Parlons d’abord du particulier : le personnage sulfureux, donc. Dans mes écrits, il y a souvent des petites scènes de sexe. C’est pas le cœur du truc mais ce sont des gens vivants, ça arrive. Ca ne dure pas trente pages avec des descriptions anatomiques à la limite du gênant. Le comment ils le font, je m’en fous bien. C’est plus le ressenti qui m’intéresse. Ca peut être juste de la joie et de la jouissance, hein. Bref. Sauf que je trouve toujours que la limite entre le pudique et le graveleux est un peu compliquée à trouver et que je ne sais jamais me situer correctement. J’ai écrit plein d’articles sur la scène de sexe, déjà, on passe.

Basic Instinct

Si tu écris un personnage sulfureux, assume-le

Puis y a le personnage sulfureux. Reparlons de Green !, le livre qui n’existe plus. Enfin, il me reste quelques exemplaires à la maison que je voulais disséminer dans les boîtes à livres mais ce rêve-là, aussi, il a été gâché. Le pourquoi est à découvrir dans mon article bilan d’écriture prévu le 28 décembre. Bref, Green !, c’était une romantisation de l’histoire de Chaim Nissim, L’amour et le monstre. Un très court livre où il raconte ses années d’activisme anti-nucléaire et s’y mélange son amour pour une activiste dans une bande habituée aux amours libres. Et le fait qu’il a tiré une roquette sur le chantier d’une centrale nucléaire. On résume : attaque contre un chantier d’usine nucléaire et une militante très libre de ses moeurs : oui, c’est Green ! . Sauf que je suis pas certaine d’avoir réussi à doser le côté liberté de moeurs de Svea, d’autant qu’elle devait servir de Nemesis pour Maja. Et du coup, il est possible que je l’ai pas assumée 100%, celle-là. 

Trouple

Princesse pudique au pays des Harems

Vous savez quelle serait ma pire gêne, je crois ? Que mes parents lisent mes romans, surtout ceux où y a des personnages qui font du sexe. Je sais bien que mes parents ont tout à fait notion que je ne suis plus de première virginité. Mais je suis pas à l’aise avec l’idée qu’ils lisent une scène née de ma plume où un personnage batifole. Est-ce que c’est ridicule de ma part ? Très certainement. Il n’empêche que c’est réel et parfois, je me prends à vouloir un peu censurer les parties un peu sensuelles de mes romans. J’ai la même pour Ezialis, par exemple. Surtout que l’histoire de base, c’était celle d’une jeune fille capturée et balancée dans un harem. Après, y avait des enjeux de pouvoir et tout ça, hein, c’était pas juste la longue narration d’une meuf obligée de découvrir le sexe dans un lieu né des fantasmes masculins, bla bla bla. Finalement, je l’ai élevée au rang de princesse lointaine qui découvre un peu une Cour pas mal grivoise alors qu’elle vient du Nord et que la pudeur, chez eux, c’est une sacrée affaire. Du coup, y a quand même un volet sexy, dirons-nous, et des fois, je me surprends à vouloir laisser tomber en mode “tu mets le curseur trop loin, meuf”.

Pourtant, les autres l’écrivent

Pourtant, j’en ai lu du médiéval, parfois fantastique, avec du sexe racoleur. Game of thrones, évidemment. L’épée de vérité aussi qui, pour le coup, a poussé le curseur bien trop loin en me gratifiant d’une scène de viol collectif à minima par roman depuis le tome 3. Du coup, j’ai fini par lâcher parce que ça va aller, hein. Ou The witcher… la série télé, j’ai pas lu les romans. Et je parle de la saison 01 parce que je suis pas allée au-delà. Bref, pourquoi me censurer alors que je ne suis pas si trash que ça ? Peut-être parce que justement, j’ai pas envie de passer la limite du correct et du plaisant pour me vautrer dans le racoleur et le systémique gratos. Typiquement, dans les derniers opus de Game of thrones, les expériences saphiques de Daenerys et surtout Cersei, j’ai pas compris l’intérêt si ce n’est un auteur qui se fait bien plaisir. Ok, JRR, tu peux triper sur des scènes saphiques mais à la limite, écris-les pour toi ? Ton livre fait déjà 3000 pages, on pouvait se passer de ces scènes-là qui ne servent à rien, au final. Et encore, Ezialis étant censé être une quadralogie, ce tome 1 est bien plus soft que le 2… Mazette.

Cersei Lannister

En vrai, faut assumer toute l’histoire

Mais bon, au pire, une scène de cul, ce sont quelques pages parmi plusieurs centaines. Et mes personnages font bien d’autres choses. Maintenant, parlons du défi ultime… assumer son oeuvre. Et là, c’est costaud de chez costaud, je vous le garantis. J’ai donc publié deux romans en auto-édition et à chaque fois, ça a été un peu la même. Je l’assume à moitié, j’ose pas trop en parler de peur de faire chier les gens avec ça et je minimise direct les potentielles qualités du roman. Avec Technopolis, j’étais limite à dire “non mais je l’ai écrit quand j’avais 19 ans, c’est vraiment niais”. Pardon de déranger, pardon de risquer de vous décevoir, pardon de gâcher votre argent. Littéralement. J’admire ceux qui sont capables de déployer de l’énergie pour promouvoir leur travail sans s’excuser de le faire. En même temps, moi, j’ai posté trois tweets et quatre photos Insta et j’ai réussi à me faire insulter par une pauvre meuf m’accusant de tuer des arbres pour rien. C’est le plus dur dans l’auto-édition, je pense : se faire confiance. Surtout que moi, j’avais fait l’impasse sur les bêta-lecteurs donc je n’avais aucun retour sur Green !. Et évidemment, quand on a un syndrome de l’imposteur qui fait partie de votre ADN, c’est quasi impossible de ne pas flancher. Je pense.

Découragement

Bah du coup, je vais devenir quelqu’un d’autre, ahah

Alors puisque Nina n’assume pas ce qu’elle écrit, on va prendre un autre nom de plume. J’en ai déjà parlé et j’aime bien ce projet. On va quand même faire les choses proprement avec de la bêta lecture et tout mais je vais me créer un autre personnage. Comme ça, si vous n’aimez pas ce que j’écris, ce n’est pas Nina qui vous décevra mais l’autre qui n’existe même pas. Et je vous jure que ça m’a décomplexé l’écriture. J’ai vraiment passé un an sans pondre une ligne. Parce que je me suis plantée sur Green !, parce que mon début d’année a été compliqué professionnellement parlant. Mais là, c’est reparti. En plus, comme je tente une nouvelle méthode dont je reparlerai en 2023 parce que mon planning édito de fin 2022 est déjà blindax, je n’exerce aucune censure. Puisqu’il y aura deux réécritures. Par contre, je me demande si je ne devrais pas investir dans une imprimante, ça me coûtera moins cher. Tiens, idée cadeau de Noël ! Et du coup, je retrouve le plaisir brut de l’écriture : j’écris pour moi et le reste, je m’en fous. Au pire, si c’est nul, c’est mon autre nom de plume qui prendra, ahah. 

Ecrire à la main

Nouveau pseudo pour nouvelle vie

Allez, on formalisera ça dans l’article des bonnes résolutions (mon préféré) mais à partir de maintenant, j’assume ce que j’écris… en m’inventant un nouveau nom. A la fin, je vais me retrouver avec 30 pseudos différents, je vais pas comprendre. 

Nina

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