Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

De l’importance de la bêta-lecture

Ecrire est un chemin que l’on accomplit souvent seul. Depuis que j’ai entamé ce périple d’auto-édition, je me plains souvent de me sentir un peu toute seule à porter ce projet à bout de bras. Mais je l’ai un peu cherché cette solitude, préparant mon projet dans la solitude de mon chez moi, tissant mon histoire à l’abri des regards. Du coup, quand j’annonce que Green ! est enfin disponible, tout le monde s’en fout vu que personne ne l’attendait. Et cette histoire me permet de mesurer quelques erreurs. Dont celle de m’être passée de bêta-lecture.

La bêta-lecture de son manuscrit

Ecrire pour soi, c’est bien mais…

Alors loin de moi l’idée de faire de mes bêta-lecteurs des futurs acheteurs de mon roman. Evidemment que si tu m’aides à fignoler une histoire aux petits oignons, je t’offrirai le produit final. Vu que c’est à peu près la seule rémunération que je peux promettre. Et une pâtisserie ou deux si on ne vit pas loin l’un.e de l’autre. Revenons à Green ! pour expliquer pourquoi j’ai eu tort d’agir toute seule dans mon coin. D’abord, il est impossible d’avoir du recul sur son propre travail, une quelconque objectivité. L’histoire que j’ai écrite, c’est une histoire qui me plaît, à moi. C’est déjà pas mal mais à partir du moment où tu décides de la publier, faudrait s’assurer que ça tienne la route pour les gens qui ne sont pas dans ma tête. Bah oui, certaines choses qui me paraissent évidentes ne le sont pas forcément pour une personne qui va découvrir l’histoire. D’où la bêta-lecture

Lire Ulysse de James Joyce
Exactement ma tête quand je lisais Ulysse de James Joyce, ahahah.

Une écriture au feeling

Ensuite, on n’est pas à l’abri d’une maladresse ou d’une redondance. Ca, pour le coup, ça correspond à ma façon d’écrire. Quand j’écris, j’ai un début, quelques péripéties au milieu et une fin. A une époque, je prenais soin de faire des trames mais depuis que j’ai ce nouveau boulot de l’enfer, j’ai perdu toute organisation. Sans doute une question de temps et du fait que la toxicité de ma boîte me rajoute une charge mentale que je n’avais pas super envie de gérer. J’écris en général le week-end, deux milles mots et quelques sur chaque roman selon le tempo suivant : Taylor Rent, Et la Terre s’ouvrit en deux, Uchronia et Technopolis V2. Et comme j’ai terminé Uchronia ce week-end (omagad), je vais le remplacer par… je suis pas encore décidée. Il m’est donc déjà arrivé d’écrire un dialogue ou une scène… que j’ai déjà écrite et que j’avais oubliée. Ca m’est arrivé récemment dans Ezialis où j’ai écrit deux passages d’un même chapitre à quelques semaines d’intervalles. Ezialis doit se préoccuper d’un personnage qui n’avait pas encore été évoqué… et interroge par deux fois sa voisine de table à ce sujet. Moi, j’ai écrit ça à des semaines d’écart, j’ai oublié mais à la lecture, c’est littéralement séparé de deux ou trois paragraphes. C’est plus l’histoire d’une princesse qui épouse un prince lointain et doit comprendre les moeurs de sa nouvelle contrée, ça devient l’histoire d’une princesse qui a un Alzheimer sacrément précoce ! 

Une princesse orientale

Attention aux circonvolutions

Mais surtout… écrire un roman, c’est une sorte de road trip. On prend une route, on choisit des embranchements. On connaît le point de départ et, généralement, la destination. Tout le reste, c’est l’aventure. Et il peut arriver que l’on passe par de sales ornières. A la fin, on est contents d’en être sortis mais si on considère que la lecture, c’est être le passager de l’écrivain, on peut être vraiment agacé par ce bringue-balage, au point de devoir ouvrir la fenêtre pour vomir… Je me perds dans ma métaphore. On perd parfois nos lecteurs dans des circonvolutions qui vont juste l’agacer. Par exemple, en ce moment, je développe une passion certaine pour les séries coréennes. J’en ai vues des rigolotes et des plus sérieuses mais on en reparlera. Si j’aime beaucoup leur narration, il y a un truc qui m’agace et qui m’avait fait lâcher les telenovelas, par exemple. Il y a trop d’intrigues annexes. Tellement trop. Chaque épisode dure une heure et y a des trucs, on s’en fouuuuuuut. Par exemple, je viens de terminer The good detective que j’ai bien aimé. Le dernier épisode, c’est la résolution de plusieurs intrigues et au moins deux fois, j’étais en mode “ah oui, c’est vrai, y a cette histoire, j’avais oublié”. Ca m’a pas empêché d’aller au bout mais j’étais contente que ça se termine. 

Are you human ?

Des avis qui me font un peu douter

Pourquoi je parle de bêta-lecture tout à coup ? Et bien parce que je commence à recevoir des avis. Plutôt bons dans l’ensemble. La forme a été validée par tout le monde, style fluide donc c’est cool sur ce point. Mais… en synthétisant : la première partie est géniale, la suite moins, certaines répétitions sur les tergiversations de Maja… et Svea manque de nuance. En vrai, sur le personnage de Svea, ça a toujours été ma crainte. Parce que j’étais pas certaine et le fait que ça tombe pile dessus, hey… Du coup, j’hésite. Et si je réécrivais Green ! ? Quoi après tous les efforts fournis pour en vendre… assez peu finalement. La question est en suspens car… je ne sais pas. Et c’est là que les bêta-lecteurs peuvent me conférer de la force, me dire que si, ce roman que nous avons conçu ensemble, il tient la route. Quelle belle histoire !

La puissance de la bêta-lecture

Une histoire qu’on va bâtir ensemble !

Du coup, à partir de la semaine prochaine, je vais m’atteler à la relecture et réécriture d’Augura. On en reparlera. En attendant, si vous voulez être bêta lecteur, manifestez-vous ! Ca devrait tomber pile pour l’été et je m’engage à envoyer des formats imprimés pour ceux qui veulent. Bêta-lisez-moi à la plage, hihi !

Nina

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