Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

L’amour et le monstre, roquettes sur Creys-Malville de Chaïm Nissim

J’ai tendance à privilégier les romans, en terme de lecture. Mais je sors parfois de ce sentier tout tracé pour goûter à de nouveaux ouvrages. Après un reportage de Society cet été évoquant Chaïm Nissim et, notamment, son activisme contre la centrale nucléaire de Creys-Malville. Avec, en point d’orgue, un tir à la roquette sur la dite centrale. Oui, rien que ça. Mesdames et messieurs, partons à la découverte d’une poignée d’activistes écologistes qui se battent pour leurs convictions. Voici L’amour et le monstre, roquettes sur Creys-Malville du député écologiste suisse Chaïm Nissim.

Roman l'amour et le monstre, roquettes contre Creys-Malville de Chaïm Nissim

En mode confessions romancées

J’avais très envie de lire ce livre. Mais difficile de se le procurer car plus édité. Je commande une première fois, il n’arrive jamais. Je commande sur une deuxième fois et il met quasi 3 semaines à débarquer. A un moment, je me même suis dit “wooooh putain, il a été intercepté, je suis fichée S maintenant !”. Humour, humour. Enfin, ce petit ouvrage de 140 pages se retrouve entre mes mains. L’amour et le monstre est assez difficile à définir comme objet. Est-ce une confession romancée ? Un récit autobiographique ? J’y vois vraiment une sorte de plaidoyer pour la cause et la façon d’agir. Expliquer comme on passe de l’occupation d’un terrain où doit être construite ladite centrale à une attaque en règle à la roquette. Il y a des questions sur la (non) violence militante, les rapports humains entre ces personnes convaincues d’agir pour le mieux, un peu d’amour et de sexe aussi. Et même quelques considérations sur le nucléaire.

La centrale nucléaire de Creys-Malville, Superphénix

Une histoire d’actions militantes

L’amour et le monstre se dévore. Ca fait pas mal de temps que je me pose des questions sur l’action à entreprendre pour faire changer les lignes. Ce livre reprend pas mal de ces interrogations. Comprenez bien, je ne dis pas que je vais aller dynamiter demain des pylônes électriques, bien sûr, mais ça prouve par l’expérience qu’une même cause peut engendrer beaucoup de désaccords entre ses défenseurs. Nissim fait partie d’une branche activiste non-violente : dans toutes leurs actions, ils essaient de ne pas blesser d’humains. Leurs actes visent les infrastructures et non des individus. Ce qui peut leur valoir d’être traité de lâches par des groupuscules bien plus violents. Nissim nous invite à découvrir des petits moments de vie de ce groupe. Entre liaisons, missions ratées, missions réussies, l’euphorie du succès, la méfiance vis à vis de ce groupe qui leur file un lance-roquette, le questionnement, le doute… Et cette vérité : si ça a fonctionné et qu’ils ne se sont jamais fait prendre, c’est sans doute qu’ils faisaient à peu près n’importe quoi et ont eu de la chance.

les étoiles noires de Starmania, version 94
Alors oui, il n’est pas impossible que mon « intérêt » pour l’activisme soit né de Starmania…

Une discrète liaison

J’avoue cependant être restée un peu sur ma faim sur l’aspect “amoureux” du roman. Car la liaison entre Nissim et “Chloé” n’apparaît qu’épisodiquement dans le roman. Un clin d’oeil de ci de là. C’est certes pas le cœur du récit et Nissim reste finalement fidèle à sa propre histoire en ne rajoutant pas de flon flons à une aventure qui n’a pas été si forte et incroyable que ça. Juste une liaison entre deux adultes qui se battent pour une même cause.

Deux femmes s'embrassent devant des militants de la manif pour tous

Un petit livre à dévorer

L’amour et le monstre m’a inspirée. Beaucoup. Non, toujours pas pour faire péter des trucs mais pour écrire… Parce que là, on va arrêter de niaiser et s’y mettre pour de vrai. Si si ! En attendant, n’hésitez pas à essayer de vous procurer ce court roman, il y a vraiment des choses intéressantes dedans. Et ça fait furieusement écho à ce qu’il peut se passer aujourd’hui à Notre Dame Des Landes ou même dans les manifestations, Nuit debout… Et ça remet à jour sur l’histoire de nos centrales nucléaires que, pour ma part, je connais très mal.

Nina

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