Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Sisyphus, voyager dans le temps pour sauver la Corée

J’ai un petit péché mignon dans les fictions. Enfin, j’en ai beaucoup mais aujourd’hui, celui qui nous intéresse, c’est le voyage dans le temps. Ou la distorsion du temps comme dans Arrival. Sans doute parce que j’ai croisé la route de Terminator très tôt dans ma vie et que ça fait des noeuds au cerveau. Du coup, quand je découvre Sisyphus, une série coréenne à base de voyage dans le temps mâtiné de post-apo… Forcément, je fonce.

Sisyphus : the myth

Une étrange guerrière du futur

Donc l’histoire de Sisyphus : Seo-Hae est une jeune femme évoluant dans un Seoul détruit par une attaque nucléaire. Elle doit retourner dans le passé pour retrouver Tae-Sul et changer le passé pour sauver le pays. Et accessoirement sa mère. A peine arrivée dans le passé, Seo-Hae se fait courser par d’étranges soldats qui la traquent à coup de compteurs Geiger. 

Seo_Hae dans Sisyphus

Et un héros antipathique de prime abord…

Pendant ce temps. Tae-Sul est un gros connard dans un avion. Non mais désolée mais c’est souvent un truc un petit peu agaçant dans les séries coréennes : le héros est d’abord présenté sous un mauvais jour. Un peu comme Vincenzo et Cha-Young. Donc Tae-Sool est dans un avion où il drague salement l’hôtesse après avoir rabaissé le caquet à un passager fort impoli. Ah nan, le prototype du mec qui intervient pour sauver une femme pour essayer, ensuite, de se la taper. Boring. Mais vos inquiétez, ça dure pas car l’avion est frappé par d’étranges trucs qui traversent le parebrise et tue le pilote. Oh oups ! L’avion est en perdition mais pas de panique. Tae-Sul débarque dans le cockpit et code une appli en 2*2 pour récupérer la maîtrise du vol. Quoi ? Ah oui parce que Tae-Sul est une sorte d’Elon Musk. Un peu comme Darius Tanz dans Salvation. Avec le côté comportement excentrique, tout ça.

Han Tae-Sul, le Elon Musk de Sisyphus

Sauver le passé pour sauver le futur

Et c’est justement le petit souci. Tae-Sul nous organise une petite conférence genre un Keynote, voyez, où il annonce sa nouvelle création : une machine quantique qui permet le voyage dans le temps. D’ailleurs, il semble que cette machine soit légèrement à l’origine de la destruction de la Corée. Lors de ce keynote, une créature essaie de tuer Tae-Sul, sauvé in extremis par Seo-Hae qui lui explique alors que des gens qui viennent du futur vont venir pour essayer de le tuer. Mais elle, elle veut sauver la Corée autrement, sans tuer Tae-Sul. Car ce n’est pas la première fois que l’histoire se répète mais à chaque fois, quelque chose change et à la fin, elle espère pouvoir vraiment changer les choses. Elle le sait car elle a trouvé sa tombe dans la Corée dévastée et a lu son journal intime. 

Seo-Hae sauve Tae-Sul

Un scénario qui joue sur les paradoxes temporels

Bon, vous l’aurez compris, c’est compliquééééé. Mais intéressant car la série joue beaucoup sur les paradoxes temporels. Par exemple : un personnage présenté d’abord sous un tour très attendrissant devient un parfait connard car le premier est sa version qui a voyagé dans le temps et a compris ses erreurs. De la même façon, quand Tae-Sul et Seo-Hae sont acculés dans une pièce, piégés par des méchants, Tae-Sul tague le mur en écrivant la date du jour et le fait qu’il a besoin d’aide. Ca fait débarquer des renforts du futur. Il y avait une jolie scène de ce type dans Alice, qui joue aussi sur le voyage dans le temps et la physique quantique. Mais là, toute l’intrigue est basée là-dessus. Seo-Hae sait ce qu’elle doit faire car elle a retrouvé son cadavre et a lu son propre journal. Le mystère n’est donc pas “que va-t-il se passer” mais “comment les personnages vont se trouver dans telle situation”, genre à se marier dans une église alors qu’au début, ils s’aimaient pas. Et que bon, est-ce vraiment le moment de se marier quand on a une apocalypse à arrêter ?

Le mariage de Seo-Hae et Tae-Sul

Une bonne dose d’amour

A propos de cette histoire de mariage, Sisyphus la première série à avoir une histoire d’amour assez exhibée, si j’ose dire. On a droit à plusieurs scènes de baiser, assez inédit dans une série coréenne où l’amour est plus suggéré que montré. Seule Are you human nous avait offert plusieurs scènes de baisers (deux, je crois. C’est déjà plusieurs). Mais cette incroyable exhibition sera expliquée au fur et à mesure de l’intrigue.

Date au parc d'attraction en Corée
Le date au parc d’attraction, le grand classique. Oui, empêcher l’apocalypse n’a pas l’air d’être un taf à plein temps.

Et quelques lapins sortis du chapeau

Sisyphus souffre cependant d’un travers d’écriture qui me rend ouf : le lapin sorti du chapeau. Si je peux accepter quelques astuces scénaristiques à base d’aide providentielle en jouant sur les époques, il y a deux ou trois trucs un peu pété comme, par exemple, l’identité du méchant. Ça, c’est récurrent dans les séries coréennes. Pendant la première partie de la série on te file un grand méchant officiel mais tout à coup, plot twist, tout était géré par un mec que t’as jamais vu. Heu… alors, oui, je suis surprise mais c’est de la triche un peu… 

Le méchant de l'histoire, Sisyphus

Bref, Sisyphus est cool et plutôt bien écrite. Le personnage de Seo-Hae est cool même si un peu trop résistante aux balles à mon goût. A la limite de l’increvable. L’évolution de Tae-Sul est intéressante aussi et l’univers post-apo est plutôt bien pensé. Mais elle se perd parfois dans son propre univers. Toujours compliqué, les voyages dans le temps. 

Nina

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