Depuis que je suis abonnée à Netflix, ma vie est remplie de séries, documentaires et parfois même de films. Une bulle fictionnelle qui a ses avantages et ses inconvénients. Le souci avec Netflix, c’est que la plateforme est faite pour binger. Le bon comme le mauvais. Même si je peux dire assez fièrement qu’on s’arrête souvent après le premier ou deuxième épisode. Genre Tribe of Europa, Les rivières pourpres… Et puis, y a les trucs nuls qui t’accrochent quand même un peu comme Plan coeur dont j’ai regardé toute la première saison ou Salvation. Et là, j’ai des choses à dire.
Alerte météorite meurtrière
J’avais un peu parlé de Salvation en évoquant Darius Tanz, sorte d’Elon Musk du pauvre. Ah oui parce que la subtilité, vous oubliez de suite. Mais à la limite, pourquoi pas. Je vous raconte rapidement l’histoire. Y a une météorite qui fonce droit sur Terre et y a des chances que tout le monde crève. Personne n’a rien remarqué sauf un geek fort joli. Qui aura donc droit à sa love story avec une fille qui aurait carrément pu jouer dans 50 nuances de Grey. Le jeune homme va donc prévenir Darius Tanz et nos deux compères vont prévenir le Pentagone. Jusque là ok, je vois le truc. Surtout que notre El… Darius, il a une super fusée qui peut servir d’arche dans le ciel, tout ci, tout ça. Et puis, sans que je comprenne le pourquoi du comment, ça a dérapé. Mais genre dérapé vénère.
La Russie entre dans la danse
On va avoir en gros une gu-guerre entre services secrets russes et américains. Tout le monde est au courant de la météorite mais tout le monde fait genre que non. On est à CA d’une guerre nucléaire, c’est la merde. Bon, faut dire que les Etats-Unis sont assez chauds pour envoyer une bombe faire péter une partie de l’astéroïde, le reste allant défoncer la steppe russe. Un milliard de morts mais qu’est-ce qu’un milliard de morts si on peut en sauver 6 milliards d’autres, hein ? Mais, ça, c’est juste l’entrée mes amis !
Et un complot gouvernemental aussi
Parce que y a un complot au coeur du gouvernement avec le Vice-Président qui empoisonne peu à peu la Présidente pour prendre sa place. D’ailleurs, paf, elle fait un AVC en plein direct, ohlala ! Elle meurt mais en fait, non, c’était un stratagème. Le Vice-Président s’enfuit mais il a des sbires en place dont l’assistante de la Présidente qui couche un peu avec le mec désormais ex de l’héroïne. Héroïne qui tue la meuf et à la fin, c’est son père qui est agent secret de la CIA qui se dénonce à sa place. Mais Darius est devenu Président entre temps donc il le gracie. Vous rajoutez ça un complot de riches corrompus qui veulent récupérer l’arche, un groupe d’activistes vénères qui veulent je ne sais plus quoi et y a une secte à un moment. Et à la fin, l’astéroïde, c’est… alors on sait pas vu que la saison 02 s’arrête sur un cliffhanger et que la série a été annulée. Mais je pense que c’était un vaisseau extraterrestre.
Une série politico-technologico-apocalyptique ?
Donc en résumé, Salvation, c’est quoi ? Une série de course contre la montre contre un cataclysme mâtiné de relents de guerre froide, de super technologie avec une IA à qui on parle à voix haute pour lui commander des trucs… Ah tiens, un article pour Dystopie, ça, je note. Y a des fusées, des bombes nucléaires, des complots politiques à rebondissement, des espions de la CIA et du KGB, une secte, des activistes de type un peu anarchistes et des histoires d’amour en folie. Sérieusement, y a quatre personnages et demi et tu sais très bien qu’un personnage masculin ne peut parler à un personnage féminin sans que ça fornique. Ce qui implique au passage les ruptures les plus pétées de l’histoire. Genre la meuf du geek qui le quitte en criant parce qu’il a osé dire qu’il ne fallait pas croire Darius à 100%. Mais… calme-toi ? Bref, c’est quoi ce bordel ?
Mets pas toutes tes idées dans la même histoire
Ecrire, c’est avoir 1000 idées. C’est plutôt pas mal en soi. Sauf qu’à un moment, tu peux pas tout mettre dans la même histoire au risque de perdre l’histoire principale. Là, à un moment, ils sont sur leurs histoires politiques à deux balles à base de “c’est toi le Vice-Président, non, c’est toi. Et puis, je vais démissionner d’abord ! Ah non, finalement”. Et j’étais là “quelqu’un se souvient de la météorite qui est censée annihiler la Terre dans quelques jours où vous vous en foutez ? ». Non parce que je suis pas sûre que débattre de l’identité du Vice-Président d’un pays qui n’existera plus dans quelques jours, ce soit vraiment pertinent. Et la série n’arrête pas de se perdre dans ce genre de circonvolutions obscures. On nous empile des couches de scénars dans tous les sens. Pour te faire avaler ça, on fait des personnages des sortes de boules à pâte à modeler à façonner selon les besoins. A la fin de la saison 02, je me suis demandée : mais ça veut me raconter quoi, Salvation ?
Que retenir ?
Alors voilà la leçon d’écriture à retenir de tout ça. Racontez une histoire. Vous pouvez faire vivoter quelques trucs à côté mais ne commencez pas à appâter le chaland avec une histoire d’arche spatiale pour ensuite partir sur un complot politique dénué de sens. Vous voulez écrire une histoire politique à rebondissement… bah écrivez une autre histoire. Surtout qu’à tout mélanger, vous risquez de ne satisfaire ni les amateurs d’histoires d’arche spatiale (moi, par exemple, j’ai quand même maté The 100 et Ascension), ni les amateurs de séries à intrigues politiques à rebondissements improbables (pas vraiment moi). Parce que pris individuellement, ces histoires auraient pu m’intéresser. Notamment la secte des Derniers jours, là, et le simili Extinction-Rébellion aussi. Mais là, Salvation, c’est juste un gloubi-boulga indigeste et franchement pénible à avaler.
5 réflexions sur « Salvation, la série qui oubliait bien trop souvent son sujet »