C’est le mien ! Non, je plaisante. J’aime bien parler de narration mais se faisant, j’occulte un sujet crucial : ce qu’un roman doit susciter chez le lecteur. J’en ai parlé quelquefois en rapport à la violence, au manque d’empathie envers le lecteur. Je sais ce qui peut rendre un roman épidermique mais à l’inverse, c’est quoi un roman réussi ? Et bah, très bonne question.
Ce roman que je veux pas lâcher
La réponse facile : le roman qu’on n’arrive pas à lâcher. Et qu’on n’arrive pas à terminer. L’exemple qui me vient en tête, c’est la saga de l’amie prodigieuse où je pouvais pas m’arrêter de le lire et j’ai été salement déprimée quand je suis arrivée aux dernières pages et que je savais que j’allais quitter bientôt les personnages. J’avais eu un peu pareil avec la bicyclette bleue même si la fin du 3e opus m’avait un peu lassée avec tous ces personnages baladés par un hasard qui tombe vraiment trop bien.
Alerte curiosité titillée
Mais il y a un autre genre de roman réussi. Peut-être le genre que je préfère. Celui qui titille ma curiosité. Il y a le niveau 1 de la curiosité, celui qui me donne envie de voyager. Mais ça, je peux l’avoir des romans dans des romans que j’ai moyen bof aimé comme Adultère de Paulo Coelho ou La puissance des ténèbres d’Anthony Burgess. Même Le symbole perdu de Dan Brown m’a donné envie d’aller découvrir Washington alors que le roman n’était pas très bon.
Un roman qui m’intrigue
Mais abordons le niveau 2, celui où j’ai envie d’en savoir plus. En ce moment, sur ma liseuse, je lis une dystopie. Pour changer. Une histoire des abeilles de Maja Lunde. Je connaissais déjà cette autrice dont j’avais lu Bleue dont j’étais pas super satisfaite. Même si c’est drôle parce qu’elle s’appelle Maja comme le personne de mon roman Green ! et une partie de l’intrigue se passe dans le Bordelais, là où je veux partir vivre. Et les personnages viennent d’Argeles, dans les Pyrénées-Orientales, à côté de St Cyprien où j’ai passé toutes mes vacances d’enfance. Je ne sais pas quoi faire de cet empilement de hasards mais j’avais envie de l’évoquer.
J’ai déjà appris des trucs
Alors pourquoi je considère que Une histoire des abeilles est un roman réussi alors que j’en suis qu’à la moitié et que je vais peut-être détester la fin ? J’ai deux raisons à avancer. La première, c’est que ça me donne envie d’apprendre plein de trucs sur les abeilles. Et j’ai déjà appris des choses, sur les ruches, notamment. Moi j’y connais rien en ruches, à la base. Et j’ai une connaissance très limitée sur la pollinisation, aussi. Pour moi, le pollen, c’est juste le truc qui me fait éternuer.
Je me reconnais dans ce que j’imagine de l’autrice
Et puis y a autre chose. Je ne connais pas Maja Lunde. Déjà, moi, je croyais qu’elle était Suédoise… Mais je devine un truc à travers Bleue et Une histoire des abeilles. J’ai peut-être tort, notez, mais j’aime bien imaginer ça. Maja me paraît être du genre à entendre une nouvelle et décide de creuser, creuser. Il y a quelques années, on nous expliquait que les abeilles disparaissaient et que nous allions donc suivre, rapport au pollen, tout ça. Et c’est précisément ce que raconte le roman avec des histoire de pollinisation. Je suis tellement persuadée que ça a titillé la curiosité de Maja et elle a vite développé sa petite histoire dans sa tête. Est-ce que je projette ma propre façon d’imaginer un roman ? Peut-être. Est-ce que ça ferait un bon article ? Franchement, ouais. Mais ça m’exalte car à chaque page, je vois Maja en train de faire des recherches. Et ça me plaît
Un roman qui te suit même quand tu le lis pas
Du coup, je n’ai pas encore fini ce roman et la fin est toujours importante pour moi mais je l’ai aimé. Fort. Alors que l’histoire est pas si palpitante, je vois les rebondissements arriver à des kilomètres à la ronde, je suis plongée dans cette histoire d’abeilles. Tellement qu’hier, quand je suis allée me promener faire des photos de fleurs, je me suis appliquée à faire une jolie photo d’abeille quand une a pointé son nez, avec respect. Un roman réussi, c’est une histoire qui te hante même quand tu as fermé ton livre ou ta liseuse. Et ça, ladies & gentlemen, c’est mon défi !
2 réflexions sur « C’est quoi un roman réussi ? »