Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Les antagonistes flamboyants

Je me demande toujours ce qui fait une bonne oeuvre de fiction : le héros ou l’héroïne ou son/sa antagoniste ? Sans doute un mélange des deux mais regardez comme certaines oeuvres ont traversé le temps grâce à leur méchant. Genre Star Wars qui nous évoque Dark Vador bien avant les Han Solo, Luke ou Leïa. Je pourrais vous en citer d’autres mais cet article n’est pas une rétrospective, c’est une réflexion sur les antagonistes.

Dark Vador un des plus mythiques antagonistes flamboyants

Pas de grandeur sans un antagoniste charismatique

Quel serait le charisme d’un héros sans un grandiose antagoniste ? Ce méchant qui incarne le mal à la perfection ? Batman serait-il Batman sans le Joker ? Superman sans Lex Luthor. Bon, pas le Lex de Jesse Eisenberg par contre. Luke sans Dark Vador? Doublement rien, pour le coup… Le rival doit être puissant pour qu’on ait peur pour le héros, qu’on puisse croire qu’il y ait un risque de défaite. Voire de décès. C’est même souvent une critique qu’on peut faire à certaines oeuvres. Si le héros est trop fort vs un ennemi un peu nul, ça n’a aucun intérêt. C’était LA raison pour laquelle j’avais laissé tomber Pilgrim. Ou la raison aussi pour laquelle j’ai arrêté les Dan Brown, avec son héros qui est en perpétuel danger de mort mais s’en sortira toujours. Parfois de façon malhonnête d’ailleurs. Exemple dans le Symbole perdu, pourquoi le méchant qui bute tout le monde de façon totalement gratuite ne tue pas le héros quand il en a l’occasion ? Ca m’a propulsée violemment hors du bouquin. Bref, si je trouve qu’un héros trop puissant est agaçant (y a Darwin Minor aussi), un antagoniste trop flamboyant peut être problématique car on va l’exploiter au-delà du raisonnable.

Negan, un antagoniste au top
Pour le coup, Negan est un méchant intéressant car derrière sa cruauté se cache une rigidité morale… alors certes assez alternative mais il a un code de conduite et s’y tient.

C’est pas parce que l’antagoniste est joué·e par un grand nom du cinéma qu’il faut en abuser

Je trouve ce cas particulièrement dans les oeuvres filmiques. Pour être précise, cet article m’a été inspiré par la saison 1 de American Horror story. Plus précisément le personnage de Jessica Lange. Je reparlerai peut-être de cette série mais en gros, en regardant, j’avais l’impression que les scénaristes n’ont pas su quoi faire du personnage incarné par l’actrice. Ils lui ont écrit bien plus de scènes que nécessaire… Rendant son personnage absolument insupportable. Un peu comme Viola Davis dans Murder, je ressens tellement le côté “ohlala, on a chopé une grande actrice, faut en abuser !”. Je reviendrai sur Murder une autre fois parce que c’est pas le sujet aujourd’hui. Et j’ai trouvé que le personnage de Jessica Lange, Constance, était too much. Too much dans le sens “on la voit beaucoup trop par rapport à ce que l’on sait de ses motivations. Et on s’en fout, du coup”.

Constance dans American Horror Story

Un bon méchant doit quand même avoir une motivation, hein…

Non parce qu’un bon méchant, c’est pas juste un personnage incarné par un·e interprète charismatique. Il faut aussi qu’il ait un peu de profondeur. Personne n’est juste méchant, le Mal doit être motivé. C’est là, d’ailleurs, le grand échec de la trilogie 1.2.3 de Star Wars : l’histoire d’Anakin est pétée. On nous donne des éléments pour nous expliquer la transformation d’Anakin. D’abord la colère à la mort de sa mère. Ok, ça passe. Sa peur panique de perdre la femme qu’il aime. Moui… Même si je n’ai jamais compris ce qu’Amidala foutait dans cette relation vu que le jeune homme est très problématique et qu’elle le sait. Et du coup… il choisit le camp du mal qui est censé protéger sa compagne ? Aucun sens. Non, vraiment Anakin/Dark Vador fonctionnait mieux en général cruel marchant au pas. Dans American Horror Story, c’est exactement pareil. On sait pourquoi Constance tourne autour de la maison et ses liens avec d’autres personnages mais… On s’en fout. Elle fait quelques liens avec deux ou trois personnages mais après… Surtout, elle prend toute la place. Elle devient le personnage principal alors qu’elle n’a pas vraiment de but dans cette histoire. Elle est juste une présence un peu bizarre…

Jessica Lange dans American Horror Story

Quand l’antagoniste est le vrai héros du film

Alors pourquoi pas, hein, faire du méchant de l’histoire le vrai personnage clé de l’histoire. Dans les années 80, l’antagoniste était souvent l’élément central de l’histoire. Il donnait même son titre au film : Terminator, Alien, Predator. On a eu Dracula plus tard. Je parle plus du film que du livre car dans le livre, il n’a pas de réelle motivation… et si vous n’avez pas vu le film, le fossoyeur de films a une petite vidéo intéressante pour vous… Et sans doute plein d’autres exemples. Cependant pour qu’on puisse rentrer dans le récit, il faut que les motivations de l’antagoniste soient claires, qu’on puisse s’intéresser à son sort. Et parfois (souvent), j’ai l’impression qu’on se contente de donner quelques super pouvoirs au méchant. On se dit que ça suffira d’en faire un personnage qui fait réagir… Un peu comme le méchant de Avatar. Ca en devenait grotesque à la fin tellement il était surpuissant. Ca aurait drôle au 2nd degré mais ça n’en était pas… Alors oui, c’est sûr, on flippe un peu pour les héros vu que l’autre a l’air un peu immortel. Mais c’est de la triche.

Le méchant très très méchant d'avatar

Bref, je crois que le sujet des antagonistes mériterait une petite série d’articles… ou pas ! Je verrai.  

Nina

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