Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

De la taille du chapitre

Mais dites donc, ça fait longtemps que j’ai pas jasé écriture pure, moi. C’est parce que je vais trop au cinéma, allez savoir. Ou que j’écris pas autant que je le souhaiterais pour des raisons de déprime ou de maladie. Youhou… Mais allez, on va remonter la pente parce que le printemps arrive et qu’il est temps d’aborder un sujet… franchement pas important. Mais qui m’interroge donc c’est parti, parlons taille de chapitre. 

La taille du chapitre

Mon récit n’est pas arithmétiquement équilibré

On se pose au bureau. On allume les petites bougies électriques, le diffuseur d’huiles essentielles, la bouillote calée dans le dos, le châle sur les épaules, le thé qui embaume la pièce. Les écouteurs sont mis dans les oreilles, je lance ma playlist “classique” et je me lance dans l’écriture. Aujourd’hui, je vais raconter les histoires de Kat du Québec surtout que je suis arrivée à la fameuse scène du premier baiser entre mes protagonistes. C’est un peu émoustillant. Bon, voilà, la scène du premier baiser est passée, chapitre suivant. Random aventures, chapitre suivant. Ah mais attend, il est pas un peu court mon chapitre, là ? Ca me fait cinq pages manuscrites, ça doit faire deux ou trois pages tapées. Le chapitre précédent, il doit faire le double voire le triple, le temps qu’ils se tournicotent un peu autour. C’est pas très équilibré, tout ça. Mais est-ce bien grave ?

Et voici le premier baiser
Quelle idée de s’allonger sur la rue pour s’embrasser

Oups, j’ai oublié de chapitrer !

Dans l’absolu non, bien sûr. Des livres avec une succession de chapitres longs puis courts, j’en ai croisé des dizaines. Mon vrai problème, pour être honnête, c’est que je ne chapitre pas tant que ça. Pas assez devrais-je dire. Ce qui peut entraîner un effet “je comble parce que je dois arriver jusqu’au point suivant”. Ca m’est arrivé sur la primo écriture de Green !. J’arrive à la partie “Luka”. Luka doit passer par plusieurs points pour mon histoire. Premier point ok. Deuxième point, ça coule, ça va. Par contre le troisième point est plus loin. Réaction normale d’une écrivaine concentrée : fin de chapitre. Chapitre suivant : le troisième point. Mais moi, je suis une écrivaine souvent dans la Lune. Surtout que Green !, je l’ai écrit peu ou prou dans le métro et le RER. Donc écrire cinq ou dix minutes dans le métro, presque autant dans le RER avec marche entre les deux, bon… C’est pas étonnant que je perde le fil. Mais du coup, j’essayais de relayer mon point 2 et mon point 3 en racontant des trucs tellement inintéressants. Luka n’était pas très épanoui dans sa vie, t’as compris lecteur ? Vraiment, tu as compris ? Vraiiiiiiiiiment ? Parce que regarde, il est pas très heureux, là. Regarde, pfiou, la routine, métro-boulot-dodo, c’est pas la joie. Toi aussi tu n’ennuies dans la vie ? Parce que Luka, vraiment oui. Tu l’as ?

Luka s'ennuie dans sa vie

Je visualise pas

Non mais même moi, j’en ai marre. J’ai eu la même avec Oceany qui tombait lentement dans la dépression pendant que tout le reste des personnages complotait pour obtenir le pouvoir. C’est étrange comment j’ai perdu le réflexe des chapitres. Je pense que c’est lié au média puisque ce que j’écris à la mano n’a pas d’existence sous mes yeux. Dans le sens où j’écris sur des carnets petits formats donc je perds vite de vue le “chapitre XXX” et je ne sais pas mesurer la longueur du texte et ce fameux “chapitre XXX” et là où j’en suis. Déjà parce que je n’ai pas une écriture très régulière. Ensuite, là, je mélange tous mes romans. Un jour, j’écris Les enfants d’Ella, le lendemain Music Orchestra School Academy, le surlendemain Kat du Québec… J’en ai 6 en tout, j’ai déjà expliqué cette nouvelle “technique” d’écriture. Alors que quand j’écrivais sur ordinateur, j’avais une méthode très arithmétique pour découper un chapitre : toutes les six pages environ. Tout à fait arbitraire comme nombre de page, je sais pas pourquoi je suis partie sur 6. Vu que j’ai décidé de cette norme quand j’étais ado, c’est sans doute parce que je suis née le 06 avril. Ca pisse pas plus loin que ça mais… ça marche pas si mal en fait.

De la taille du chapitre

Oui mais toutes les péripéties ne se valent pas

Là, j’écris un peu au kilomètre, le premier jet à la mano. Que j’ai toujours pas retapé. C’est fou comme mon plaisir d’écriture est juste dans la mise à l’écrit des histoires que j’ai dans la tête et plus rien ne m’intéresse derrière. Je coupe donc mon chapitre un peu selon ce qu’il se passe. Par exemple, au tout début du nanowrimo, je me lance. Une heure par jour. Première heure sur Les enfants d’Ella, je n’ai pas terminé de planter le décor. Première heure sur Music Orchestra School Academy, idem. Kat du Québec… ah, j’entame déjà le chapitre 2 ? Du coup qui est trop gros ou qui est trop mince ? Sauf que le contexte n’est pas le même. Dans ce premier jet des enfants d’Ella, je dois détailler un monde futuriste à travers une action. Dans Music Orchestra School Academy, mon personnage principal, Livia, arrive à la fameuse académie et il y a force de détails sur la description du lieu à travers son ressenti. Alors que Kat, fallait juste que j’explique pourquoi sa pote et elle s’inscrivaient à la batucada car c’est là qu’elle va rencontrer Albert. Je vais pas faire 150 pages sur Kat et Sanaa qui vont au forum des associations. 

Forum des associations

Couper, relier

Lors de la réécriture de Green !, j’avais retravaillé le chapitrage pour revenir à mes 6 pages environ. Un peu plus souple car il fallait de la cohérence tout de même. Même si, finalement, je ne fais plus de “scène” comme par le passé, séparées par des ****** . Les chapitres se font par un bloc mais… parfois, tu peux couper les scènes qui servent à rien car tu voulais juste relier le point C et le point D alors que non. Coupe et passe au chapitre suivant. C’est bon, on a compris. Mais je trouve que ce ratio des 6 pages est intéressant pour le lecteur ou la lectrice. Parce que personnellement, ça me saoule les chapitres de 30 pages quand je dois couper au milieu. Actuellement, je lis Le monde de Rocannon d’Ursula Le Guin, un roman somme toute très court. Mais tu vas avoir un chapitre de 10 pages et le suivant en fait 50. Et je ne lis pas 50 pages par session vu que je lis juste avant de me coucher et que je m’endors rapidement. Du coup, je glisse mon marque-page dans le roman et le lendemain, je cherche à quel paragraphe je me suis arrêtée… Déjà que je lis pas vite pour cause d’assoupissement, si je dois relire les paragraphes deux fois pour retrouver mes petits, je suis pas prête de terminer…

S'endormir en lisant

Chacun fait ce qu’il veut, en vrai

Bref, la taille du chapitre, y a pas de règles. Mais en m’imposant une taille relativement standard, peut-être que ça va me tendre la perche pour supprimer des scènes inutiles qui ne servaient que de relais. Car ok, on avait bien compris que Luka était peu épanoui, inutile d’en faire dix pages, merci. Inutile de faire des pavés pour ne rien dire… un peu comme cet article, finalement.

Nina

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