Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Réécrire son œuvre : Neon genesis Evangelion

Pendant notre virée japonaise, j’ai été très étonnée de voir Evangelion partout. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d’une série animée japonaise de la toute fin des années 90 que j’avais adoré pour cause de robot géant, mysticisme chelou et ambiance poisseuse. On suit Shinji, jeune ado lambda qui se retrouve pilote d’une Eva (les robots géants) car son père est directeur de la Nerd, consortium militaire chargé de défendre un Tokyo futuriste face à l’attaque des anges, des créatures mi-étranges, mi-degueulasses. Oui, si vous avez vu Pacific Rim, vous avez un peu idée du truc. Bref, la série m’avait fort plu, les oav pas du tout. Mais au Japon, je remarque une forte hype et surtout le personnage de Kaworu en tenue de pilote EVA et une jeune fille totalement inconnue.

Evangelion Rebuild, les 4 pilotes

Un reboot réservé aux fans

Ils ont fait un reboot ! À peine rentrés en France, j’exige donc de voir. Il s’agit d’une série d’OAV qui sort au rythme d’un tous les deux ans environ. Le prochain devrait sortir cette année d’où un Shinkansen aux couleurs de l’Eva 1. Et je fus un peu désappointée de rater ça. L’histoire ? Presque la même au début à quelques nuances près. Genre maintenant, la mer est rouge à cause du sang des anges. Ces derniers sont conçus en 3D qui jure un peu avec le reste du décor. Mais ce qui me dérange le plus, c’est le manque d’introduction total des personnages. Je connais l’univers Evangelion donc je vais peut-être dire une connerie mais je ne vois pas comment une personne qui n’a jamais vu la série originale peut s’intéresser à ce reboot. Les personnages sont littéralement bombardés dans l’histoire. « Hé, regarde, y a Rei ! Et Misato ! Et voilà Asuka ! ». C’est du pur fan service. Ils pourraient quasiment tous être interchangeables. J’en veux pour preuve la fille inconnue, la 5e pilote d’Eva, Mari. J’ai dû aller sur Wikipedia* pour récupérer son prénom ! En plus, elle n’apporte rien, c’est juste le double d’Asuka. Non mais vraiment : étrangère, tête brûlée très sûre d’elle, une relation ambiguë avec Shinji. Enfin pour les 2 mn et 3 lignes de texte qu’ils échangent. C’est totalement Asuka ! Même sa scène d’intro est faite pour nous montrer que c’est la même ! On voit une femme casquée combattre et j’étais là « ah, voilà Asuka… mais pourquoi elle pilote l’EVA 05 ? ». Ce n’est que quand elle enlève son casque qu’on découvre que ce n’est pas Asuka mais une fille dont on ne nous donne même pas le prénom. Elle sert juste à mettre un combattant en plus dans le combat final du 4e épisode.

Shinkansen Evangelion

On n’a pas le temps de creuser

Pourtant, il y avait de bonnes idées comme remplacer Toji (4e pilote EVA dans la série originale) par Asuka dans l’EVA contaminée … Bon, ça aurait été mieux si la relation entre eux deux avait été un peu plus creusée. Mais bon, vous allez me dire, on est sur des OAV, on a moins de temps. Oui mais on en prend pour intégrer Mari « Asuka like » alors que son personnage ne sert quasi à rien. C’était intéressant aussi de plus travailler la relation Shinji-Rei, surtout quand on sait qui est Rei en vérité…

Evangelion Rei & Shinji

Réécrit-on toujours la même histoire ?

En fait, sur le papier, je trouve intéressant de reprendre un univers et de rebattre les cartes pour raconter l’histoire différemment. Bon, là, je n’ai pas adhéré à ce nouveau résultat mais je trouve la démarche audacieuse. A mon humble niveau, je suis en train de réécrire Technopolis, le roman de mes 20 ans en changeant pas mal d’éléments. Et je commence déjà à me dire que sur le roman de Maja que j’ai toujours pas relu (mmm…), faudrait peut-être revoir la fin… enfin, réécrire un truc que je trouve bancal. Et c’est là que je me demande : existe-t-il réellement un point final ? Vous allez me dire que oui, quand on a publié une œuvre (ou réalisé une série), nous avons un produit fini. Oui sauf que… est-ce qu’on ne passe pas nos vies à réécrire encore et encore la même histoire ? Pour ma part, je n’arrête pas d’écrire des dystopies avec pour décor de fond une ville futuriste. D’ailleurs, c’est assez faux de parler de décor de fond, la ville fait entièrement partie de mon histoire. Elle est le cœur du système. Augura et Neocittà ne sont que des versions rebootées de Technopolis… enfin, surtout Neocittà, Augura a été imaginée avec mes connaissances plus poussées sur l’urbanisme écologique.

Tokyo - Evangelion

Ces thèmes qui nous hantent

Mais malgré moi, j’en reviens toujours à ces mêmes thèmes, ces mêmes questionnements. Comment on tombe en résistance ? Parce que peu importe le décor, l’époque.. ça reste mon sujet principal. Je peste parfois quand je tombe sur des romans qui me rappellent le précédent de l’auteur. Un peu comme Victoria Hislop ou, dans une moindre mesure, Frank Thilliez. Mais est-ce parfaitement conscient ? Pour certains, je pense que oui, il y a une « recette » du succès sans nul doute mais les autres ?

Evangelion

Je vais remater la série

Bref, tout ça pour dire que j’ai envie de revoir Evangelion, la série originale dont je vous remets le générique qui met de bonne humeur, je trouve :

* En vrai, elle n’apparaît pas dans Wikipedia, j’ai retrouvé son prénom sur le wiki dédié à Evangelion, en fait…

Nina

Un commentaire sur “Réécrire son œuvre : Neon genesis Evangelion

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