La vraie question. J’ai donc décidé, pour ce nanowrimo 23, de me lancer dans une rom com à caractère politique. Soit une députée Renaissance qui s’encanaille avec un député LFI, en gros. On a les kinks que l’on peut. A l’heure où j’écris cet article, j’ai écrit 15 650 mots soit 27 pages. Je suis à environ 40% du rendement que je souhaitais atteindre mais je n’en suis pas trop fâchée. Le souci, en fait, c’est que j’ai très peu de culture de rom com… Et je sens un peu la limite de l’exercice.
A la base, j’aime pas les rom com
Je l’ai souvent dit, ici ou ailleurs, j’aime pas trop trop tout ce qui est comédie romantique. Essentiellement parce que c’est mièvre et cousu de fil blanc. La dernière rom com que j’ai regardée, c’était “A tous les garçons que j’ai aimés”, essentiellement parce que je m’attendais à autre chose. J’essaie de temps en temps, de m’intéresser au genre. J’ai regardé Plan Coeur et ça m’a saoulée de fou. Même si, je dois le reconnaître, la fin était surprenante. Complètement stupide mais surprenante. J’ai entamé une autre série, aussi, L’amour presque parfait. A la fin du premier épisode, je sautais sur mon canapé en hurlant tellement c’était nul, cliché, et abusé. Déjà, il faut que l’héroïne aille consulter un neurologue d’urgence. Une telle maladresse, à un moment, c’est pathologique. Je m’étais jurée de regarder cette série, crayon à la main, pour en faire une série d’articles et… ah ben tiens, bonne idée, je vais caler ça dans mon gros agenda.
Le prince est un peu un trou du cul
A une époque, j’ai lu quelques romans chick litt qui finissaient invariablement en love story toute jolie… alors que ça démarre généralement avec le mec qui se comporte comme un véritable trou du cul. C’est peut-être moi qui ai la mauvaise définition du prince charmant, je dis pas, maaaaaiiiis… Déjà, dans ma sexy rom com à moi, le “Prince”, il est charmant. Je veux dire au sens propre du terme. Je vais bien être attentive à ce qu’il ne la brusque jamais et soit respectueux de son consentement. D’ailleurs, j’ai failli chuter dès le premier baiser. Que je n’ai pas encore écrit. Oui, est-ce que 27 pages sans baiser, c’est pas un peu trop ? Parce que là, le seul émoi, ce fut une balade en scooter où leurs cuisses se sont frôlées. Caliente, caliente.
Quand doit intervenir le premier baiser ?
Donc j’écris. J’ai entamé un rapprochement entre mes deux personnages et j’ai déjà prévu comment ils allaient finit par coucher ensemble. Mais il me faut un premier baiser entre temps. Oui parce que mon héroïne, elle est en couple, à la base. Elle peut pas virer sa culotte au premier frôlement de cuisse venu, ça doit aller un peu crescendo. Il me faut donc, à minima, une première scène de baiser. Comme ils sont quand même un peu chien et chat parce qu’opposants politiques, je m’étais dit “ah oui, ils font un débat politique où ils s’écharpent un peu et ils continuent en coulisses et là, ils s’embrassent”. Non, carton rouge ! Pas tant parce que c’est cliché. C’est une rom com, on peut jouer la carte des conventions. Même si j’ai rien prévu sous la pluie, damned. Ca ne peut pas être lui qui impose ce premier baiser selon les règles que je me fixe. Merde, merde. Alors, que faire ? Le souci, c’est que j’ai finalement assez peu de ficelles narratives dans ma boîte à fictionologue car… je ne consomme pas de rom com.
Une touche de coquinerie
Alors évidemment, je pourrais nuancer avec les romans un peu plus coquins de type After ou Beautiful Bastard que j’ai lus. Et assez détesté, pour être honnête. Y avait Les Héritiers aussi. Encore un roman que j’ai lu parce que j’en attendais tout autre chose. Après tout, dans ma rom com à moi, il y aura du cul. J’ai pas encore idée d’à quel niveau je vais le doser. Et là, je me dis qu’il faudrait aussi que je lise tous ces merveilleux romans qui sont toujours un peu limite avec le consentement, avec de jeunes vierges qui jouissent au bout de 32 secondes de pénétration. La sacro-sainte pénétration, même. Ah tous ces romans passionnants qui m’attendent dans la vie, ai-je vraiment envie de perdre du temps avec ça ? Ou alors, je chope les versions audio et j’écoute ça en marchant ou je ne sais quoi. Tiens, je vais dépenser mon prochain crédit Audible là-dessus, pour voir. Ca peut être marrant.
J’ai pas les codes
Bref, j’ai pas les codes. J’ai quelques clichés mais je n’en ai pas les codes. Et ça commence à me gratter de me pencher un peu dessus. Même si ce genre de films ou de séries m’ennuie, je peux en faire des articles, devenir une spécialiste (en carton) du genre. Ca ne servira pas à grand monde mais pourquoi pas. Parce que voilà, moi, je sais pas comment déclencher ce premier baiser entre deux personnages qui ne sont pas censés s’apprécier avec au moins une qui n’est pas disponible. Oui, j’écris le roman selon son point de vue à elle et j’ai pas du tout décidé si lui avait quelqu’un dans sa vie ou pas. Essentiellement parce que je n’ai pas décidé de la fin “amoureuse” de mon roman. J’ai la fin du volet politique mais le reste… Oui, parce que même si elle a l’air de se faire chier dans son couple, mon héroïne, j’essaie de faire en sorte que son mec soit pas un gros con qui se ferait légitimement larguer à un moment. Autre cliché de rom com, je trouve. Non, lui, il est juste un peu pédant et elle le compare un moment à une pantoufle. Mais sinon…
Je suis partie à l’aveuglette
Est-ce que ça se sent que je me suis lancée dans ce projet sur une impulsion liée à mon épuisement total face à l’actualité et à tous ces crétins qui nous gouvernent ? Bon, en attendant, je vais reprendre mes petits écrits. Va bien falloir qu’ils s’embrassent, ces deux-là.
