Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Le délice d’un bon narrateur rigolo

C’est dimanche et vous savez ce que j’aime faire le dimanche : écrire en mettant en fond des séries un peu légères, idéalement drôles même si je suis un peu chiante en matière d’humour. Du coup, je me dis “tiens, si je vous gratifiais d’un article léger sur un truc que j’aime bien : le narrateur rigolo”.

Le narrateur rigolo

Des séries cultes

Je vais parler ici de deux séries, n’hésitez pas à m’en balancer d’autres dans le genre si vous en avez : Arrested Development et Jane the Virgin. Alors certains ne verront pas le rapport à priori, rapides présentations. A ma gauche, Arrested Development, l’histoire d’une famille riche complètement dysfonctionnelle qui se retrouve sans le sous du jour au lendemain. On a donc une galerie de freaks assez drôles et attachants. Si vous ne connaissez pas cette série, vous en connaissez néanmoins quelques gifs :

Lucile is judging you
George Mickaël est triste

George Mickaël est fatigué

Une télénovela parodiée

A ma droite, Jane the virgin, série que j’aime d’amour et dont je reparlerai une autre fois, je sais pas trop quand. Jane est, comme son nom l’indique, une vierge mais elle se retrouve inséminée accidentellement avec le sperme du beau Rafael. En gros : on a le pitch classique de la telenovela avec un triangle amoureux, une pauvresse qui flirte avec un homme très riche car l’amour transcende les classes sociales… Et, ce qui est merveilleux, c’est qu’ils ont rajouté en guise de paillettes au chocolat sur le tout une sorte de parodie de télénovela. Donc j’adore.

Jane the virgin et son triangle amoureux

Un narrateur rigolo qui pulvérise le 4e mur

Le point commun entre les deux : le narrateur rigolo qui sort un peu de son rôle de narrateur, justement. Et c’est précisément ce qui rend ces séries délicieuses. On pourrait avoir affaire d’un côté à une série familiale à sketches. Pas loin d’un Fête à la maison ou Notre belle famille mais en plus féroce. De l’autre une série romantique. Je pense qu’on doit pas être loin d’Ugly Betty. Mais je dois avouer que je n’ai vu qu’un épisode donc je vais avoir du mal à poursuivre le parallèle. Il n’y a pas une écriture identique. Arrested Development ressemble plus à une sorte de documentaire, le narrateur décrit la situation… de façon assez sarcastique. Alors que dans Jane, il brise les règles du jeu en s’adressant aux personnages (“non, ne fais pas ça”). Ou il démolit le quatrième mur en s’adressant à nous, je me souviens, à propos d’un plot twist “oh wouah… je ne sais pas quoi dire, je suis aussi surpris que vous”. Voire nous spoile un petit peu du genre “à propos de pétrin, voici Petra”. Ok, j’adore la sonorité de cette phrase ! Ou le sublime « regardez comme ils sont mignons ! Mais comme nous sommes dans une telenovela, je suis inquiet, ça va pas durer ». D’ailleurs juste après, vient le rebondissement.

Jane the Virgin, scène de danse

Soudain, tout devient drôle

Et en fait, ça change tout. Je me demande comment adapter ça dans mon écriture. Sur les quatre romans que j’ai actuellement en chantier, j’en ai un écrit sous forme de journal à la première personne. Mais ces personnes n’ont pas forcément un sens de la dérision ultime, vu qu’elles sont impliquées. Je reprends en sous-marin mon projet d’Audrey, là. Mais je veux écrire une vingtaine d’articles avant de lancer quoi que ce soit surtout que j’aimerais trouver un style d’illustration un peu sympa. Peut-être que là, il y a un truc mais sinon… Je trouve qu’il y a quelque chose d’intéressant ici. Un sens du détail qui fait basculer une histoire banale à un bon moment de rire et je veux capturer ça… Peut-être que je devrais envisager un Audrey bis raconté par une autre personne, ça pourrait être amusant…

Ecrire en intégrant un narrateur rigolo

Des petites moqueries qui ne rendent pas le personnage agaçant

En fait, il n’est pas toujours facile d’écrire un personnage dont on peut se moquer sans déraper. C’est tout le problème que j’ai avec certains personnages, surtout féminins, loseuses éternelles. A la Bridget Jones, du genre à ne pas pouvoir descendre un escalier sans chuter si l’objet de leur attention est dans la pièce. Qui envoie des SMS par erreur, qui transpire le “Hihi, je suis maladroite! Je suis une fille comme les autres” (non). Parce que vous savez qui est quand même assez maladroite ? Jane. Et vous savez qui n’est pas agaçante ? Jane.

Jane et Mateo

Va vraiment falloir qu’on reparle d’elle.

Nina

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