Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Ecrire le quotidien : India Desjardins, Judith Duportail ou Roxane Gay

Helli hello ! Qu’avez-vous lors de ce doux week-end de trois jours ? Pour ma part, je suis partie en Normandie pour un frichti belle-familial. J’espérais qu’on aurait le temps d’aller sur la baie de Somme voir les phoques mais ce fut trop la course. J’ai des désirs simples, oui. Vous allez me dire que ma vie, on s’en fiche un peu et que je peux bien aller voir les phoques en Normandie, votre vie n’en sera pas changée. Et c’est vrai. Sauf que mon sujet du jour, c’est l’exercice d’écrire le quotidien et j’ai envie de vous parler de trois autrices lues récemment : India Desjardins, Judith Duportail et Roxane Gay.

Une jolie librairie

Dessiner des tendance à partir de son quotidien

India Desjardins, je vous en ai déjà parlé sur Mister Big et les amours toxiques. Depuis, j’ai lu “La mort d’une princesse”, sorte de petit roman quelque peu autobiographique dans la pure veine Carrie Bradshaw. Mais une Carrie Bradshaw montréalaise, workaholic et abstinente. Judith Duportail, j’avais écouté Miss Paddle y a quelques années et j’ai lu L’amour sous algorithme, récemment. Enfin, Roxane Gay, j’ai lu “Bad féministe” et j’ai eu une révélation. Dans ces différents écrits, il y a un récit du quotidien, des pensées pas toujours profondes ni retravaillées mais qui ont un certain intérêt. Pour moi, en tout cas. Déjà parce que je suis toujours preneuse de culture générale. Mais surtout, j’aime cette écriture qui peint le portrait d’une époque, d’un phénomène… juste en partant du quotidien, finalement.

Ecrire au je pour du docu ?

Il me semble que ce type d’écriture est à la base l’apanage des Américains mais comme j’ai la flemme de vérifier, je vais me contenter de présumer. Ces espèces de docu-réalité ou de fiction pas si fictionnelle. Comme Candace Bushnell, la créatrice de Carrie sus-citée. C’est étonnant de partir sur un essai qui se décline à la première personne du singulier. Ce n’est pas une habitude française, il me semble. Mona Cholet le fait, aussi. Et je trouve ça tellement plus puissant et immersif. Car ça crée un lien direct entre l’écrivaine et nous. Ça casse le côté descendant d’un auteur ou autrice collant des vérités plus ou moins discutables de façon neutre. Enfin “neutre” car l’objectivité, hein…Ce n’est plus un (pseudo) sachant qui s’adresse à un lecteur ignare, on est vraiment plus sur un ton de discussion. C’est comme si tu prenais un café avec une amie qui s’est passionnée d’un sujet et t’en parle. En admettant ses propres limites. C’est carrément écrit dans le titre pour Roxane Gay.

Histoires d’errances intellectuelles

Et d’ailleurs, une partie de leur écriture concerne pas tant le sujet que les errances intellectuelles autour du sujet. Ou des difficultés à obtenir des informations, comme pour L’amour sous algorithme. Et la pérégrination intellectuelle me paraît limite plus intéressante que le sujet en soi. Comment on doute, on fait des liens, on se renseigne. Comment on peut changer d’idée, aussi. Je crois que la construction intellectuelle d’un savoir, d’une opinion, c’est limite ce qui m’intéresse le plus. A noter que ces écrits sont tous le fait de femmes. Est-ce que les hommes écrivent aussi leurs doutes, remises en question… ? Vraie question, hein.

Quand tu doutes

Et si j’écrivais les miennes ?

Et ça me donne envie de tester ça. Je disais la semaine dernière sur Dans mes petits carnets que mon écriture fictionnelle devenait de plus en plus égoïste. Je me raconte une histoire à moi. Parce que ce que j’aime dans l’écriture, c’est quand les pièces se mettent en place et que le récit est cohérent du début à la fin. Tout le reste, bof. Mais j’avais nuancé en disant que j’avais quand même une impulsion et la voici. Je veux écrire sur le quotidien, comme ces autrices. Ce que je fais depuis bientôt 18 ans sur mes blogs, me direz-vous. A la grande époque des Vingtenaires, j’avais été contactée pour écrire un livre. Un livre des vingtenaires. Et j’ai pas écrit en partie parce que je voyais pas trop quoi dire. Mais au vu de ces livres, je comprends soudain ce que j’aurais pu faire.

Ecrire le quotidien

Ecrire un peu carré

Alors ça me motive. Ca me motive sur deux points. D’abord l’écriture, évidemment mais surtout sur le côté documentaire. Je vais écrire comme quand j’étais au lycée, en philo. Mes disserts ressemblaient à ça. “Alors je pense que… et d’ailleurs, Descartes, il pense pareil que moi. La preuve que j’ai raison. Maintenant, je démontre l’inverse.” Et ça me branche. Pas sur les histoires de fesses ou des histoires de vingtenaires vu que j’ai 40 balais mais j’ai tellement de sujets sur lesquels papoter. Et avoir une bonne raison pour me pencher sur des sujets qui m’intéressent, comment dire. Dans mon métier, on appelle ça du win win. Cependant, ne croyons pas que c’est une écriture facile, surtout pour moi qui adore les digressions. Va falloir être un peu carrée, carrée.

Se documenter correctement

Une bonne excuse pour se renseigner

Moralité de tout ça ? Hé bah je vais continuer à lire ce genre d’autrices pour commencer. Et je vais m’autoriser à écrire quelque chose de documentaire mais au je. Parce que mon vécu a une valeur, quoi qu’on en pense ou en dise. Mon expérience n’est pas une généralité mais un point de départ pour une réflexion, pour creuser un sujet. Parce qu’il existe tant de ressources en France qu’on ne connaît pas. 

Ressources documentaires

Mais bon, après, je dis ça, vu que je suis en pleine période de procrastination et/ou de Powerpoint art, autant vous dire que c’est comme ma BD, ça va surtout exister dans ma tête.

Nina

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