Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Les démons, super terrain pour la fiction

Ou pas. Aujourd’hui, on va encore se payer quelques clichés et on va parler démons. J’ai toujours bien aimé ça, les histoires de démons. Depuis ma fin d’adolescence où je lisais plein de mangas à base d’anges, de démons, de plumes qui volent… ça me chauffe, ces trucs là. Ca fait même genre 20 ans que j’ai une idée de roman sur le sujet mais j’ai jamais pris le temps d’écrire… Bon, peu importe. Aujourd’hui, on va parler de démons à travers deux séries : Lucifer et Ange ou Démon.

Un démon manga

Deux séries très différentes…

Alors on va présenter très rapidement ces deux séries parce que c’est pas tant mon sujet.

  • Lucifer : série lancée un peu par hasard pour son potentiel nanardesque mais c’est globalement pas mal. Beaucoup d’humour plus ou moins fin, des personnages pas trop mal foutus. Et une certaine connaissance de la démonologie puisque les personnages sont, pour la plupart issus de la mythologie démonologique… Je sais pas comment appeler ça. Bon, après, pas mal de trucs n’ont rien à voir mais y a une volonté de présenter un univers cohérent. Mais drôle.
Lucifer
  • Ange ou démon : A ne pas confondre avec Anges et démons de Dan Brown parce que rien à voir. Ici, je vous parle d’une petite série espagnole. L’histoire en très bref : une jeune lycéenne devient un ange et croise la route de vilains démons pécheurs. Ils se font la guerre pour deux ou trois âmes. En gros. Je vous cache pas que cette série, je l’ai surtout regardée parce qu’il y avait un joli monsieur (au rôle assez nul, ceci dit) et la peau de l’héroïne était d’une telle perfection que je voulais la toucher du bout des doigts.
Valeria, ange ou démon

Détricotons !

Un seul péché capital…

La luxure ! on va commencer par ce qui, à mon avis, excite l’imagination des scénaristes : la luxure. Le sexe, la décadence, le libertinage. Sur ce point, sans doute aucun, Lucifer s’en sort très bien. Le personnage est présenté comme lubrique, sans aucune limite ni préférence sexuelle. Enfin, il est très hétéro mais on nous fait comprendre qu’il mord parfois l’autre côté de la pomme. Cependant, la sexualité de Lucifer est plutôt légère, grivoise. Il n’y a aucun enjeu particulier derrière. Lucifer est un jouisseur, il jouit point. Le personnage de Mazikenn est encore plus libérée avec une bisexualité totalement assumée, un sadomasochisme digne des plus grands maîtres. C’est le surgissement d’un éventuel sentiment amoureux qui la trouble.

Lucifer et Mazikeen

Le sexe, c’est maaaal

Dans Ange ou Démon… Ciel ! Le sexe est sale. Ni plus ni moins. Au début, Valeria flirte avec Damien, un lycéen de son âge qui fréquente les démons. Ce qu’elle ne sait pas. Dès qu’elle est un peu excitée, elle glisse vers l’obscurité. Quand elle finit par coucher, elle vrille et devient une énorme connasse. Heureusement, elle se ressaisit… Pour appuyer le message, le gang des démons passe son temps à jouer les dépravés “ohlala, on aime le sexe, la sexualité, tout ça. On est torrides”. Les personnages ont tellement le diable au corps qu’une des démones, Iris, marche en déhanché… L’actrice galère et on dirait juste qu’elle boîte, c’est assez rigolo. La scène du pseudo exorcisme avec la belle actrice brune qui saute sur le prêtre est assez drôle, aussi… Cependant, malgré leur grand libertinage, ils ont une forte tendance à l’hétérosexualité… et à la monogamie. Uh ? Par contre, spoil : Valeria sauve l’âme de Damien et ils recouchent ensemble. Dans une scène très pure, y a même des ailes d’anges… Ok, vous avez pas réfléchi à votre propos.

Ange ou demon, Valeria et Damien
On dirait tellement Twilight…

Les démons, c’est le mal

Mais surtout les démons, c’est le maaaaaal ! Oui, on va pas parler des autres péchés capitaux car ils ne sont pas du tout exploités, seule la luxure excite les scénaristes. Un peu comme dans un téléfilm nul… De façon générale, depuis Se7en, l’utilisation des péchés capitaux n’annonce jamais rien de bon. Bref. Comme je disais, les démons sont des méchants vilains, ils sont le Maaaaaal. Et là, encore, Lucifer va faire preuve d’une grande nuance. S’il est froid et implacable, Lucifer n’est jamais méchant et il agit toujours dans un but précis. Il n’est pas le Mal, il punit le Mal. La nuance est énorme et parfois, la série sort de la pure comédie pour flirter justement avec la nature profonde de Lucifer, ses raisons d’agir, ses failles narcissiques…

Lucifer les yeux rouges

Je suis méchant parce que… je ?

Côté Ange ou démon, ils sont juste bêtes et méchants. Une façon de mettre en avant leur démonité (?), c’est le rire. “Oh non, Alexia est morte… ahahahah ! Bien fait pour cette pouffiasse !”. Je…? Ils sont méchants et cruels mais à un point stupide. Par exemple, ils s’agressent souvent les uns, les autres. Dans une scène franchement hilarante, la petite fille du gang attrape la fameuse Alexia par les cheveux et la traîne sur plusieurs mètres. Parce qu’Alexia n’obéit pas bien. Les rôles sont inversés ensuite et Alexia claque le couvercle du piano sur les doigts de la gosse pour qu’elle obéisse. Avant d’expliquer à Iris que c’était une pouffe et qu’elle ne mérite pas Damien. Oui, cf ma remarque sur la monogamie. Bref. Pour récupérer des âmes, ils doivent pousser des humains à commettre des horreurs. Suicide, adultère, meurtre… Une petite fille de 6 ans est poussée à tuer sa mère, tranquille. Par contre, la jeune fille poussée à se prostituer a chaud pour son âme alors que le mec qui la viole, lui… Je vais pas m’apesantir sur le viol dans cette série mais son traitement est très problématique.

Les démons de Ange ou démon

Les démons, ça peut être marrant mais attention aux clichés

Synthèse. Nous avons deux séries qui partent sur un terrain très tarte à la crème. L’un sous l’angle de la comédie, l’autre sur celui du drame. Mais curieusement, c’est bien le premier, Lucifer, qui respecte le plus son propos. Jouant des clichés pour des effets humoristiques, la série dessine un bestiaire démoniaque plus profond qu’il n’y paraît. Je ne dis pas que la série est parfaite mais sur ce plan, on a un bon élève qui a compris comment jouer dans les clichés et l’autre qui se vautre complètement dedans. Parce qu’être maléfique, c’est pas juste mettre du rouge à lèvres et se lécher les doigts de manière suggestive en lançant un rire sardonique. Parce que quand tu rates tes méchants en les ridiculisant, tu vides juste ta série de son intérêt. Ne reste plus qu’un joli acteur au rôle nul et une fille à la peau d’albâtre. 

Nina

3 réflexions sur « Les démons, super terrain pour la fiction »

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