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Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Celebrity, rififi chez les influenceuses coréennes

Je trouve qu’on n’utilise pas assez le mot rififi alors qu’il est bien rigolo. Quoi, encore une série coréenne à décortiquer ? J’ai que ça à faire de mater Netflix ou bien ? Bah oui, je suis au chômage. Donc je compulse un peu au hasard et voilà que je tombe sur Celebrity, une série sur les influenceuses. Ah super, un univers dans lequel j’ai travaillé… y a 14 ans. Oh crap ! Mais en vrai, ce que j’ai lancé, c’est surtout… Gossip girl version coréenne. Donc avec de la vengeance et plein de plot twists de fou.

Celebrity, un drama coréen sur Netflix

L’ascension de Seo A-Ri

L’histoire. Seo A-Ri est une jeune démonstratrice de produits beauté. Un jour, elle croise par hasard Min-Hye, ancienne camarade de lycée qui l’adorait. Car A-RI est une jeune désargentée dont le père a fait faillite. Mais au lycée, c’était une star promise à un bel avenir. Elle devait même faire ses études à Harvard. A-ri laisse Min-Hye croire qu’elle est toujours une socialite et la voici invitée à une soirée guindée avec la Gambin Society, un gang d’influenceuses à plusieurs centaines de milliers d’abonnés. Aspirée par la popularité de Min-Hye, A-Ri va exploser,  dépassant le million de followers. Ce qui va follement énerver la Gambin society et notamment Chae-Hee, soeur d’un grand entrepreneur coréen. La rivalité entre ses jeunes femmes va aller très loin. D’autant que dans l’ombre, un compte étrange confie quelques secrets à A-RI pour descendre les influenceuses de Gambin… Avant de finalement se retourner contre elle.

Celebrity, la guerre des influenceuses

Un univers qui me laisse froide de base

Personnellement, l’influence, je m’en fous. C’est pas du tout un univers qui m’attire. Je suis très peu d’influenceuses et je ne connais pas du tout les dramas. J’en vois passer sur Twitter mais vu que j’ai pas toute l’histoire, je m’en désintéresse vite. Je suis toujours sidérée dans l’énergie que certains investissent dans le hating. Et le fait que ça leur confère une certaine popularité. C’est l’un des sujets de la série, d’ailleurs. A-Ri se lance sur Instagram sans en avoir les codes et commet quelques gaffes. Elle est également choquée d’être victime de plusieurs attaques plus ou moins calomnieuses, des gens prêts à tout pour la faire disparaître. Des réseaux, en tout cas. On apprend dès le début de la série que la Gambin s’en est pris à une de ses anciennes membres car “elle avait dit du mal d’elles dans leur dos”. Car chacune de ses demoiselles a sa propre marque de vêtement, de cosmétiques ou encore d’accessoires de yoga. Donc perdre sa visibilité, c’est faire faillite, littéralement. La série parle également de cyberharcèlement à travers les différents “rise and fall” d’A-Ri. 

Celebrity dans l'univers des influenceuses

Fashionistas

Un autre thème fort dans la série, c’est la mode. C’est quelque chose de très présent dans les séries coréennes où les apparences sont cruciales. Notamment les chaussures même si, pour une série sur la mode, Celebrity en parle très peu, finalement. Lors du premier épisode, A-Ri se rend à la soirée guindée avec une robe Yves Saint-Laurent “empruntée” par sa mère à une cliente de sa teinturerie. Les marques sont name droppées tout au long de la série. On a même droit à une scène de défilé Balmain ! Pour le coup, cette série est un peu la quintessence de tout le bling-bling qu’on a généralement dans les séries coréennes. Avec des silhouettes et des looks très travaillés dès qu’on parle de gens aisés. C’était d’ailleurs hyper marqué dans The Penthouse où la progression sociale de Yoon-Hee est totalement soulignée par sa garde-robe.

Celebrity, une série pleine de mode

Un prince charmant assez nul

Autre point très littéral dans Celebrity : le prince charmant. Dans chaque série coréenne, il y a le bel homme très riche, souvent de très bonne famille. Convoité par les femmes de son rang, il va irrésistiblement craquer pour une jeune femme désargentée. C’est très marqué dans Are you Human, The glory, Remarriage and desires… Dans The Penthouse aussi avec Bae Ro-Na, gamine désargentée violemment harcelée à l’école mais qui fait fondre le coeur du beau Seok Hoon. Aka le beau gosse ultime de l’école de musique qui est très riche. Ici, le beau gosse riche qui a du coeur s’appelle Jun-Kyung, il est président d’une immense entreprise de cosmétiques. Petit chassé-croisé amoureux et à un moment, il convie A-Ri à dîner chez lui. Et elle n’aime pas du tout son ostentation. Pour dire, quand il rentre, sa servante doit se jeter à ses pieds pour lui retirer les chaussures pendant qu’il marche. Puis il explique à A-Ri qu’il est appelé le “faiseur de princesses” car son truc, c’est de sortir avec des filles moins riches et d’en faire de véritables princesses. A-Ri fait donc la seule chose censée : elle se barre.

Seo A-Ri et Jun-Kyung, une romance nulle

Une histoire d’amour en guise d’ascenseur social

Mais évidemment, Jun-Kyung est le prince de service. Donc finalement… Et ça, ça me bute à chaque fois. J’en avais parlé pour Remarriage and desires, on voulait à tout prix coller l’héroïne au riche beau gosse de service alors qu’il était un gros trou du cul. “Oui mais elle va le changer grâce à la pureté de son coeur”. Non, y a des mecs très bien qui n’ont pas besoin d’être changés, prenez l’excellence d’entrée de jeu. Et ce côté prince charmant est assez drôle quand on y pense. Dans les séries coréennes, on explique que la richesse rend les gens mauvais. Même les petites héroïnes sympas genre A-Ri ou Yoon-Hee pètent un câble dès qu’elles accèdent au sommet et deviennent méchantes et cruelles. Tous les riches sont des ordures sauf… le prince charmant de service. Alors que souvent, il ne traite pas très bien l’héroïne en plus. Finalement, il n’y a guère que dans Mine où l’happy end consiste à libérer les deux héroïnes de leur prince charmant en mousse. Et pour le moment, je n’ai pas encore vu de série où c’est la femme qui se met en couple avec un mec désargenté. L’ascenseur social amoureux ne fonctionne que dans un sens.

Un baiser dans une série coréenne

Une narration parfois complexe

Autre point que j’ai vaguement souligné jusqu’à présent mais les séries coréennes adorent les narrations déstructurées où on mélange le présent et le passé en mode “mais comment en est-on arrivé là ?”. A la base, j’aime plutôt bien ce type de narration même si je trouve que les séries, notamment américaines, en abusent pas mal depuis quelques temps. Y a toujours un épisode par saison qui reprend cette structure-là. The walking dead le fait souvent aussi. Et souvent, avec les séries coréennes, tu as du mal à savoir où tu te situes dans la trame narrative. Et ça spoile, en plus. Genre, on sait de suite que “BBB_fashion” qui donne plein d’infos à A-Ri pour l’aider à triompher de la Gambin society va se retourner contre elle. On le sait dès le premier épisode alors que ce revirement a lieu aux trois-quarts de la série… Tiens, idée d’article la perturbation chronologique, je note.  

Seo A-Ri, star des réseaux sociaux

Drooooooooogue

Celebrity propose un autre sujet très peu vu jusqu’à présent dans les séries que j’ai regardées : la drogue. On avait déjà un personnage drogué dans The glory, Sara, qui était l’artiste donc y avait un côté “c’est pour son processus créatif”. Là, A-Ri se retrouve en salle privée de discothèque avec trois membres de la Gambin dont l’insupportable Chae-Hee et tout le monde se défonce… sauf A-Ri qui se demande un peu ce qu’elle fout là. Une des influenceuses essaie de la détendre à base “roh, ça va, genre t’as jamais rien pris pour te détendre ?”. Bon, évidemment, ça va mal tourner mais je trouve le point drogue intéressant avec la confrontation entre celle qui n’en a jamais pris et les influenceuses qui trouvent ça normal. A noter également que, comme Sara, Chae-Hee finit par se teindre les cheveux en blond. Donc dois-je en conclure que les Coréennes peroxydées sont toutes droguées ? En tout cas deux droguées dans deux séries différentes qui finissent avec la même coiffure, je sens qu’il y a un cliché. 

La drogue chez les influenceuses

Une bonne initiation aux dramas coréens

En bref, j’ai bien aimé Celebrity. Je dirais même que si on me demandait le nom d’une série pour commencer les dramas coréens, je choisirais clairement celle-ci. Déjà parce qu’elle est un peu plus courte que les autres, seulement 12 épisodes, et qu’elle contient l’essentiel des ingrédients des dramas coréens. Et l’influence, on connaît ici aussi et les gens adorent bitcher sur elles donc vraiment, ils ne seront pas trop dépaysés. 

Nina

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