Enfin il paraît parce que j’ai moyennement vu le rapport. Comme j’ai déjà fait mon bilan écriture 2022 la semaine dernière, on va se poser devant la télé. Hop, un mug de matcha latte, quelques sablés de Noël, lançons un chouette programme. Non, pas un téléfilm de Noël, je déteste ça. Plutôt une série coréenne. Depuis The Penthouse, je suis à la recherche d’un soap aussi barré et quand je vois le pitch de Little Women, je crois avoir trouvé ma came. Surtout que l’acteur qui jouait l’effroyable Joo Dan-Tae revient ici dans le rôle d’un politicien cruel. Parfait, parfait.
C’est l’histoire de trois sœurs pauvres
L’histoire ! On suit l’histoire de trois soeurs pauvres en Corée. Les deux aînées, Oh In-Ju et Oh In-Kyung travaillent dur pour pouvoir offrir à leur petite soeur Oh In-Hye de quoi partir étudier aux Etats-Unis. Cependant leur mère, cupide, vole l’argent pour rejoindre leur père, prisonnier aux Philippines pour des dettes de jeu. Les trois soeurs vont alors vivre différentes péripéties les mettant aux prises à des personnes très riches. Et pas très bien intentionnées. Voire carrément psychopathes. Chacune se débat par ailleurs avec ses propres problèmes. In-Ju est la paria dans son bureau comptable et n’a qu’une seule amie, Jin Hwa-Young. In-Kyung a quelques soucis au travail car quand elle flaire une histoire juteuse, une collègue rivale révèle son alcoolisme. Et enfin la jeune In-Hye, gravement malade, devient amie avec Park Hyo-Rin, fille de Won Sang-Ah, une capitaine d’industrie et de Park Jae-Sang, candidat à la mairie de Seoul.
Vous reprendrez un peu de lutte des classes ?
Alors on va retrouver la base de nos fictions coréennes : la lutte des classes. In-Ju est écrasée par les puissants de son entreprise. In-Kyung est méprisée par sa collègue qui est bien plus aisée qu’elle et In-Hye est complètement possédée par la famille de Hyo-Rin qui la coupe peu à peu de ses soeurs. La pauvreté va être au coeur de l’histoire puisqu’il faut soigner In-Hye qui risque de mourir. In-Ju récupère une très gosse somme d’argent volée par Hwa-Young mais se retrouve menacée par des gens puissants et peu scrupuleux. In-Kyung accepte de renouer avec sa vieille tante, très riche. Et la famille de Hyo-Rin veut à tout prix payer les soins pour avoir une belle histoire à raconter pour l’élection de Jae-Sang . Bref, il est question d’honneur, de famille, de glace très chère et de chaussures bon marché. Oui, on a un bref passage Azouléen avec un capitaine d’industrie obsédé par les pieds qui veut offrir de belles chaussures à In-Ju et une apparition de l’acteur qui jouait Vincenzo en vendeur de chaussures de luxe.
Et la traditionnelle lichette de corruption
Evidemment, que serait une fiction coréenne sans histoire de corruption. Surtout qu’on a Jae-Sang dans la course à la mairie de Seoul, gros marchepied politique apparemment. C’est In-Kyung qui est sur ce front-là puisqu’elle se transforme en journaliste lanceuse d’alerte, épaulée par Jong-Oh, le joli voisin de sa tante visiblement très amoureux d’elle. Mais si In-Kyung est en frontal direct sur cette histoire, les dramas des trois soeurs vont se croiser. Puisqu’en vérité, plus que Jae-Sang, c’est Sang-Oh, la vraie méchante, une riche héritière qui se rêvait actrice et manipule tout le monde pour créer son petit théâtre. Et elle veut un peu tuer les sœurs régulièrement aussi, essentiellement parce qu’elle s’ennuie. Autant les séries coréennes n’aiment pas beaucoup les riches, souvent perçus comme capricieux et insensibles, là, on atteint un niveau inégalé. D’ailleurs le générique (très cool) joue sur le thème de la maison de poupée et c’est vraiment ça. Sang-Oh est une insupportable marionnettiste.
Une délicate orchidée
Autre point qu’on retrouve épisodiquement dans les séries coréennes : les fleurs rares et les beaux arbres en intérieur. Ici, on va avoir toute une enquête autour d’une petite orchidée bleue très rare qui ne pousse qu’en parasitant un arbre. Arbre qui pousse chez Sang-Oh ! Elle utilise donc la fameuse orchidée pour droguer les gens ou signer des meurtres. Cet immense arbre chargé de fleurs n’est pas sans rappeler celui de l’Hotel del Luna. Et y avait aussi un arbre intérieur dans le superbe duplex de Dan-Tae et Su-Ryeon dans The Penthouse. J’ai bien envie d’en avoir un moi aussi, maintenant.
Accidents de voiture, guerre du Vietnam et presque romance
Et comme dans toute série coréenne, il y a plein d’accidents de voiture qui font le tri dans le cast. Vraiment, y a pas une série où un personnage ne se retrouve pas impliqué dans un gros carambolage, souvent provoqué pour lae tuer. Faudrait que je me renseigne sur leur mortalité routière, ça a l’air quelque chose. Il y a également une histoire de guerre du Vietnam avec des soldats coréens. J’ai trouvé ça intéressant car j’ignorais totalement que des Coréens s’étaient battu là-bas. Même si, à la réflexion… Cependant, j’ai découvert que la série était interdite au Vietnam car elle présentait le pouvoir communiste sous un jour défavorable… Y aussi des tensions amoureuses mais qui restent toujours fort pudiques. In-Ju est protégée par Choi Do-il, un beau gosse un peu mercenaire pour Jae-Sang et Sang-Oh qui a l’air douteux mais quand même… Mais on aura droit qu’à quelques regards entendus et des sourires, rien de plus. Heureusement qu’In-Kyung et Jong-Oh finiront par se faire un petit bisou. Quoi que les méchants ont une libido bien prononcée et j’ai l’impression que c’est une constante. Mmm…
Un bon K drama
Alors vous allez me dire, c’est quoi le rapport entre Little Women et Les quatre filles du Dr March, à part le titre ? Oui, en anglais, Les 4 filles, c’est Little Women. Alors oui, on a des soeurs sacrificielles pour leur jeune soeur malade et l’histoire du voisin amoureux mais après… je l’ai lu y a fort longtemps, au collège ou au lycée, mais j’ai pas souvenir d’une folle qui veut tuer tout le monde, de fleurs mystérieuses qui droguent ou que Jo était alcoolique. Mais mes souvenirs peuvent me tromper. Néanmoins, si je taquine un peu, je trouve cette série vraiment pas mal. Pas aussi intense que The Penthouse mais tout à fait dans la veine d’un Vincenzo ou de Are you Human avec toujours cette fracture sociale démentielle et des riches horribles. Et assez peu de scènes humoristiques.
