En ce moment, je suis dans un mood “Corée”. J’essaie d’apprendre la langue sur Duolingo, outil qui ne me paraît pas super adapté. Je mate quelques films et surtout, je me suis remise aux séries. Enfin, je me suis remise à une série. The penthouse, sous-titre “war in life”, série qui m’attirait d’abord pour son esthétique baroque. Je suis hyper sensible aux vibes architecturales, c’est ce qui m’avait fait lancer Minuit au Pera Palace. J’adore les esthétiques de The umbrella Academy ou Snowpiercer film puis série, même si j’ai jamais dépassé la saison 01. Mais avec The penthouse, je ne m’attendais pas à tomber dans une telle fureur.
Des gens très riches se vautrant dans le luxe
L’histoire. A Seoul, des gens très riches et puissants vivent au Hera Palace, un immeuble extrêmement prétentieux de tant d’étages qu’il est au moins aussi haut que la N Seoul Tower. A son sommet, des statuts ornées d’or et en son coeur, une magnifique fontaine avec une statue d’ange. Dans cette tour vit le gratin du gratin : Joo Dan-Tae, président d’un gros holding et son épouse Soo-Ryeon, Seo-jin, cantatrice célèbre et directrice d’une école d’art ainsi que son époux Woon-juk. On a aussi un avocat et son épouse ainsi qu’une femme dont le mari vit à Dubaï. Tout ce petit monde a des enfants particulièrement exécrables, tous en lice pour rentrer dans l’école de chant de Seo-jin.
Les enfants doivent réussir à tout prix
La réussite des enfants étant cruciale, Seo-jin embauche une jeune étudiante, Anna Lee, pour donner des cours de maths aux enfants. Et c’est là qu’on va découvrir la première fracture sociale puisqu’Anna est bolossée de fou par les enfants de riche qui la trouvent trop pauvres pour mériter le moindre respect. Outre Anna, c’est Bae Ro-na qui s’en prend plein la gueule par Je-Ni, fille de la dame qui a son mari à Dubai. Les deux sont en lice pour entrer à l’école de Seo-Jin. Ro-Na est extrêment douée en chant mais pauvre, ses chances sont fortement compromises. D’autant qu’elle est la fille de Yoon-Hee, ancienne rivale de Seo-jin, qui a tout perdu après un concours de chant ou Seo-jin lui a tranché la gorge. Mais elle a survécu, oui.
Les pauvres sont bolossés par principe
Bref, les riches sont horribles, les pauvres s’en prennent plein la gueule. Au concours d’entrée, les juges sont complètement corrompus. Ro-Na est donc éliminée au profit d’Eun-Byeol, la propre fille de Seo-jin qui a quelques soucis de gestion de stress. Par contre, surprise, une certaine Min Seol-a est classée première. Personne ne sait qui sait mais surprise, c’est en fait Anna Lee, une orpheline. Qui se retrouve donc immédiatement harcelée par ses camarades car pauvre et orpheline, la honte. Ils font des vidéos horribles d’elle pour la faire exclure mais Seol-A a une arme : une vidéo de Seo-Jin en train de batifoler avec Dan-Tae, le président qui n’est pas son mari. Manifestement, en Corée, l’infidélité, c’est le pire truc que tu puisses faire pour le déshonneur. Pire qu’être orpheline (?).
Une chute du 47e étage
Malheureusement, en quelques jours, Min Seol-A se fait pas mal d’ennemis. Alors qu’une fête bat son plein, Soo-Ryeon prend l’ascenseur et assiste, impuissante, à la chute de Seol-A du 47e étage. La jeune fille passe à travers la double verrière et termine sa course dans les bras de l’ange de la fontaine. Sauf que Soo-Ryeon venait de découvrir qu’en réalité, Seol-A était sa fille biologique et elle décide de la venger.
Une série complètement barrée
Ca vous paraît compliqué ? Là, j’ai juste résumé les trois premiers épisodes. Y en a 20 dans la première saison, 13 dans la seconde, 14 dans la troisième. A l’heure où j’écris cet article, j’ai quasi fini la saison 02 et… je suis totalement accro. C’est génial. C’est la quintessence de l’enfant qu’aurait eu le soap opera et la télénovela. Y a même des scènes de baiser, ohlala. Cette série est folle pour deux raisons : d’abord, c’est un contre-kems permanent. Les personnages ont toujours trois ou quatre coups d’avance les uns sur les autres. C’est vraiment
“Ahah, j’avais prévu ta réaction !
– Mais moi aussi, j’avais prévu que tu prévoierais et j’ai donc couvert mes arrières.
– Mais avais-tu prévu que je prévoierais que tu prévoierais que je prévoierais et donc que j’avais un coup d’avance ?”
Je vous jure, à chaque scène, t’es là “oh non, le gentil va se faire avoir” mais non car le méchant est précisément tombé dans son piège, hin hin hin. Et par dessus tout ça, les personnages sont complètement furieux. A un niveau dément.
Des personnages qui hurlent en permanence
Parce que si vous aimez le calme et la volupté, vous allez être vite fatigués par The penthouse. Les acteurs hurlent en permanence. Surtout les femmes, notamment Seo-Jin, la Reine de cet univers tordu. C’est rigolo parce que de temps en temps, elle martyrise un peu sa fille en mode “ne mange pas d’ail, c’est pas bon pour tes cordes vocales” mais la meuf hurle en permanence. Je suis pas experte en cordes vocales mais il me semble que c’est pas top top, hein… Outre les cris, les personnages sont somme toute horribles. Quand ils découvrent le corps de Seol-A sur la fontaine, leur premier réflexe est… de tout nettoyer et d’aller jeter le corps ailleurs pour ne pas gâcher la soirée. Par contre, j’aimerais savoir comment ils ont réparé la verrière, ce n’est jamais expliqué…
Les pauvres s’en prennent plein les dents
On a déjà vu dans à peu près toutes les séries coréennes que la fracture sociale et la corruption est un sujet essentiel pour eux. Là, on est à un niveau sans aucune subtilité. Lors du concours d’entrée à l’école, nous avons donc les deux pauvrettes, Ro-Na et Seol-A. Forcément, on veut qu’elles soient prises, les autres étant tous méchants et horribles. Ce qui est assez phénoménal, ce sont les riches qui n’arrêtent pas de dire aux pauvres “tu te prends pour qui ? Ne sois pas effrontée ! Tu n’as pas honte ?”. Mais honte de quoi ? D’être pauvre ? T’as 16 ans, ton seul mérite, c’est d’être sortie du bon utérus… Du coup, tu prends forcément le parti de Yoon-Hee, secondée par Soo-Ryeon qui semble penser que la meilleure vengeance, c’est de coller une pauvresse dans les pattes des richous. Okayyyyyyy.
Un méchant infernal
Evidemment, dans tout soap ou telenovela qui se respecte, il faut un grand méchant. Ici, ce sera Joo Dan-Tae. Oui, Dan-Tae, je ne trouve pas ça hyper subtil. Père tyrannique et violent, infidèle, il a une poignée d’hommes de main qui vont un peu casser la gueule à qui l’emmerde. Et encore, dans la saison 01, il est relativement soft. Follement possessif, il fera abattre le fiancé de Soo-Ryeon alors qu’elle était enceinte de lui et se démerdera pour se débarrasser de l’enfant que celle-ci attendait. Min Seol-A. Il vit très mal la distance que prend Soo-Ryeon au fur et à mesure de la série, se montrant de plus en plus violent avec elle. S’il ne lève jamais la main sur elle, il doit avoir un budget vaisselle assez élevé vu qu’il aime fracasser assiette et verre contre un mur pour montrer qu’il n’est pas content.
Un peu d’humour dans beaucoup de drama
Après, comme toute série coréenne qui se respecte, on a les personnages volontairement un peu décalés, un peu ridicules. Comme l’avocat, son épouse et celle qui a le mari à Dubaï qui forme une sorte de trio de la lèche. Car selon où se situent leurs intérêts, ils n’ont aucun mal à retourner leur veste. Idem pour Ma Du-ki, professeur avide et particulièrement obséquieux de l’école de Seo-jin. Ce qui donne un rythme assez étrange entre scènes dramatiques et petits sketches complètement barrés. Ah oui parce que ça chiale beaucoup dans The Penthouse. Notamment les trois personnages principaux, Soo-Ryeon, Seo-jin et Yoon-Hee.
Des mères tigresses
Car The Penthouse est surtout une histoire de femmes. De femmes souvent bafouées, aux prises avec des hommes violents ou peu aimants. Yoon-Hee est veuve mais on sait que son mari était infidèle. Yoon-Hee qui a connu un grand chagrin dans sa jeunesse puisqu’elle a perdu son grand amour, Yoon-Cheol… Oui, le mari de Seo-jin. Seo-jin qui a une liaison avec Dan-Tae, le mari de de Soo-Ryeon. Double triangle amoureux ! Et il n’est pas impossible qu’il y ait une tension entre Dan-Tae et Yoon-Hee à un moment et Soo-Ryeon développe une relation ambigue avec un homme… qui n’est autre que le frère adoptif de Seol-A. Alors certes, c’est un peu “troublant”, mais toujours moins que la tension amoureuse dans la série Alice où le héros tombe quand même amoureux de la version jeune de sa mère. Ah, les voyages dans le temps… Bref, ces trois femmes essaient de mener de front leur vie de femme, leur vie de travailleuse et leur vie de mère. Car ce qu’elles sont prêtes à faire pour le bien de leur gosse est carrément au cœur de la série.
Ils n’ont oublié aucun ingrédient
Bref, si vous aimez les soaps barrés, il faut que vous regardiez The penthouse. Y a même des histoires de sosie, de morts qui sont pas morts… et de verrières qui se réparent toutes seules. Les personnages sont horribles mais certaines storylines vous font les pardonner, c’est assez dingue. Notamment Seo-jin, horrible garce froide et implacable dans la saison 01 qui est fortement fragilisée dans la saison 02. D’ailleurs, je sais pas ce qu’ils ont changé dans le maquillage de l’actrice mais son visage a l’air tellement plus doux dans la saison 02. Bref, je suis accro et une fois que j’aurai tout consommé, je vais devoir partir en quête d’un nouveau soap coréen. Parce qu’ils sont au-delà des mots.