Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Basic Instinct : ce sont mes premiers émois qu’on assassine !

Avant, quand j’avais la télé, je me laissais à regarder négligemment les films proposés. Voilà qu’on annonce la deuxième partie de soirée : Basic Instinct. Ouais, super ! Ce film a marqué mes premiers émois sexuels et je ne l’avais pas vu depuis 15 ans. Allez, régalons nous un petit coup, revenons à ce tendre âge où j’avais ressenti un truc bizarre dans ma culotte.

Une jolie culotte

Oh mais ça m’excite un peu tout ça

Mon premier visionnage, j’avais 13 ans. Oui, j’ai bien vu Basic Instinct à 13 ans, c’était en centre aéré où on nous avait appris cette année-là à mettre une capote car le sida, c’est mal. Ce qui est vrai, hein. C’était un peu la partie pratique puisqu’à 13-14 ans, on représentait une vraie bombe atomique hormonale. Bref, ce jour là, j’avais découvert que regarder des gens baiser même pour de faux me faisait un peu chaud dans le bas ventre et que j’avais même un truc qui palpitait un peu par là. Hou !

Coulée de lave

C’est pas ouf en fait…

Donc j’étais calée devant mon écran avec une bonne tisane nuit calme. Je suis tellement rock n’ roll par moments ! Et je regarde Basic Instinct. Mes yeux s’écarquillent, ma bouche s’ouvre. Non, je ne suis pas excitée mais perplexe. C’est quoi cette merde ? L’intrigue tient sur une feuille de PQ, l’image n’est pas soignée. En fait, sortie de Sharon Stone qui est sublimement érotique dans ce film, il n’y a pas grand-chose à retenir. Verhoeven a pris un film de cul classique avec son menu habituel. On y retrouve des scènes de baise classique, à deux mais aussi lesbianisme et triolisme. Ne manquent les passages sexuellement explicites. Même si on a droit à un plan de la chatte de Sharon Stone qui déclarera n’avoir pas été au courant de ce plan avant de le voir sur grand écran. Je veux bien la croire. N’importe quelle actrice AB vous dira que le duo mini robe moulante et absence de culotte accroît le risque de voir son intimité exhibée sur écran sans que ça soit volontaire.

Basic Instinct, un thriller torride

Un peu simpliste, finalement

Bref, y a pas grand-chose qui retienne l’attention au deuxième visionnage mis à part la musique, peut-être. Les scènes de cul paraissent soudain plus soft, pas super bien exécutées et mal filmées. Pas toujours très utiles. J’ai vu également Showgirls du même réalisateur. Le film le plus inutile de l’histoire du cinéma américain même si certains crient au génie depuis quelques années. Un classique chez Verhoeven. Finalement, Verhoeven filme sans doute ses propres fantasmes mais le problème c’est qu’il ne soigne rien. Le personnage de Catherine Tramell est, sur le papier, un défi de taille pour un réalisateur. Manipulatrice, nymphomane et psychopathe, les possibilités sont infinies. mais non, on montre Sharon Stone sans culotte, on scandalise et on ramasse la tune à la fin. Mouais…

Catherine Tramell dans Basic Instinct

Un film pas si trash, finalement

Mais ce qui m’a un peu turlupinée, c’est que ce film ne me paraît pas exceptionnellement trash, in fine. Evidemment, il est difficile de comparer le contexte de mes 13 ans où je ne connaissais à peu près rien au sexe (mais je savais comment mettre une capote) et ma pré-trentaine où je… Enfin, j’ai plus d’expérience quoi. A l’époque, le cunni par exemple me paraissait une pratique un peu dépravée. Alors qu’aujourd’hui, je n’arrête pas de dire que c’est un excellent préliminaire et que faut arrêter de le zapper. Mais du coup, je me demande. Ce film reste-t-il un monument de provocation pas vraiment égalé ou a-t-on fait à ce point plus trash depuis qu’il nous paraît bien fade et que voir une chatte en gros plan ne nous fait même plus réagir ? C’est moi qui ai grandi, la société qui a changé ou les deux ? J’arrive pas à savoir.

Basic Instinct, une héroïne bisexuelle

C’était donc ça, mon premier émoi ?

Il n’en reste pas moins que je me suis sentie volée de mon premier véritable émoi sexuel, cette sensation qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. Tout ça pour un film tout pourri. Quelle déception.

Nina

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