Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Je est un autre

Ohlala ! Est-ce parce que y aura pas d’épreuve de philo cette année que je me sens obligée de prendre la relève ? Hé non car ici, on ne parle pas philosophie mais écriture. Il y a quinze jours, j’ai dit que le journal intime, même de confinement, c’était pas mon truc. A peine avais-je balancé ces mot sur la toile que j’ai eu une épiphanie. Si, je vais l’écrire mais en faisant sauter la censure est en l’enrichissant. Puisque je décide que je est un autre, je ne vais pas écrire ma vie. Mais sa version romancée accolée à une autre personne, une autre identité. Un peu comme Nina…

Joli journal intime

Le drama du porte-manteau

Pour que vous compreniez mon piapia, partons d’un exemple. Quelques semaines ou jours avant le confinement. Début décembre, mon pôle change d’open space. En pleine grève donc le truc se fait un peu à l’arrache. Le souci, c’est qu’il nous manque quelques fournitures genre des multiprises et, surtout, des porte-manteaux. Nous avons un porte-manteau à quatre portants pour 12 personnes. Les calculs sont pas bons. Donc je fais une demande pour deux porte-manteaux, j’en obtiens un. A partir de là, quand j’arrivais le matin, parfois j’avais de quoi accrocher mon manteau mais parfois… toutes les places étaient prises. Alors ça m’agaçait un peu (sensation d’être la bonne poire de service) mais en vrai, c’est pas si grave. Sauf que j’ai eu envie de garder cette histoire pour écrire un personnage au bout du rouleau qui pète un câble parce qu’iel n’a pas la place pour sa veste sur le portant. 

Porte-manteau arbre

Futile mais délirant

Ca paraît vraiment futile cette histoire de porte-manteau, surtout qu’on va bientôt fêter notre mois officiel de confinement. Cette histoire n’a aucun intérêt en soi. Je l’aurais jamais écrite dans mon journal intime si j’en tenais encore un. Parce que c’est le genre de truc, sur le coup, ça me saoule un peu mais j’y pense très vite plus. Mais dans mon optique de journal “je est un autre”, je peux délirer dessus et, peut-être, récupérer des paragraphes entiers de ma prose pour la glisser quasi tel quel dans un roman.

Copier/coller

Bad romance

Autre élément : la romance. Pour ceux qui tombent ici par hasard, je suis donc dans une relation monogame avec Victor. Un gars chouette que j’ai choisi de garder, même après un mois de confinement. Donc neuf fois sur dix, quand j’écrivais mon journal intime, j’avais rien à dire sur le sujet. Il n’y a pas de “han, je craque sur le mec du pôle d’à côté qui a la décence de pas accrocher sa veste au porte-manteau”. Même si ça n’empêche pas que des fois, j’ai des pensées rigolotes, des “ah, si j’étais célibataire”. Genre remarquer que quand je suis emballée dans mon plaid, le beau gosse de l’open space me frotte le dos en me faisant la bise. Dire que mon meilleur atout séduction, c’était le plaid, qui l’eut cru ? Alors en vrai, les deux personnes impliquées dans cette histoire sont parfaitement monogames et y a tellement rien que je l’aurais pas écrit dans mon journal intime classique. Mais c’est rigolo.

Je veux çaaaaaa

Mille histoires d’amour

Et même, je pourrais écrire toutes les romances que je perçois, que j’invente, parfois. Je vois de la romance partout, tout le temps. Je crois que les gens tombent amoureux. Pas de moi mais entre eux. Ca aussi, il faudrait que je l’écrive. Je n’aime guère les histoires d’amour fictionnelles, essentiellement parce que c’est toujours cliché. Mais peut-être pourrais-je faire quelque chose de tous ces fragments que j’imagine. Ou pas.

Collage amour

Comme une voix off

Mais vu comme ça, je me dis que le récit de ma vie peut être utile. Même le rien peut être le début d’un roman de type “ma vie était nulle et chiante jusqu’à ce que…”  Ecrire ma vie comme la voix off d’une série. Alors ce sera peut-être une série nulle, je dis pas. Mais ça va peut-être entraîner ma plume à des récits plus quotidiens sans pour autant être dans une succession de phrases plates. Non parce que mes récits du jeu ressemblaient à peu près à ça : “Aujourd’hui… Sinon… Sinon…”. La pauvreté de la langue à son maximum. 

Une vie nulle

Encore un truc qui va capoter ?

Car le journal intime reste une forme de récit intéressante, cf Dracula. Un des romans que j’écris prend cette forme-là, d’ailleurs. Du coup, à voir à quel moment je cale cette écriture mais en partant du principe que je est un autre, je fais sauter le verrou de l’autocensure polie et je peux donner chair à un personnage un peu plus fantasque que moi. Choisir un nouveau prénom d’alter ego. Nina, Audrey, Coline ou Cecilia ? Je ne sais pas mais dès qu’on sort de là, je tente le coup. Oui, en ce moment, j’ai le temps mais tout ce que j’ai à dire s’étale sur tous mes blogs tant ce sont des réflexions et des récits “ à partager”. Bon, encore un truc qui ne verra jamais le jour… Et pourtant, je crois que ce serait un trésor inestimable d’idées, de petites phrases et même d’articles de blogs ! 

Nina

5 réflexions sur « Je est un autre »

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