J’avais peur de ne rien avoir à dire dans ma catégorie de désir de réécriture mais finalement… Et ça me permet de parler de séries, films ou livres dont j’aurais eu un peu de mal à tirer un article correct ou intéressant. Je veux dire, j’aurais pu tirer à boulet rouge sur Invasion Los Angeles en mode “ohlala, il était fatigué Carpenter, c’est quoi, ça ?” mais franchement, on s’en fout. C’est plus intéressant de souligner les bonnes idées (mal exploitées) que juste se moquer. Et aujourd’hui, on va parler de Dark, série allemande qui avait fait son petit buzz à sa sortie. J’étais passée à côté à l’époque, peu convaincue par la saison 1. Puis j’ai tout revisionné récemment, pensant qu’il s’agissait d’une dystopie (non) et je… je sais pas.
Des enfants disparus au cœur de la forêt
Bon, l’histoire, pour ceux qui seraient passés à côté, comme moi. Dans la ville allemande de Winden où les cheminées de la centrale nucléaire surplombent une immense forêt, un enfant a disparu. Exactement comme il y a 33 ans. Le policier en charge de l’enquête, Ulrich, est le frère du disparu d’il y a 33 ans et s’obstine à ne voir aucun parallèle entre les deux affaires. Jusqu’à ce que son fils disparaisse à son tour au coeur de la forêt.
Une histoire de paradoxes temporels
Mais Dark n’est pas une série policière. Car le spectateur sait où est Mikkel, l’enfant disparu : en 1986. Car oui, Dark parle de paradoxe temporel. La ville de Winden est coincée dans un cycle temporel de 33 ans, répétant inlassablement la même histoire. Car les générations se mélangent. Ainsi Mikkel, coincé en 1986, va grandir là-bas et devenir le père de Jonas, ami de son frère Magnus et surtout amant de sa soeur Martha. Jonas qui va également enquêter sur les disparitions et grâce à des messages laissés par son père, il va découvrir la vérité. Notamment qu’il est amoureux de sa tante mais passons.
Reste concentré sinon tu vas rien comprendre
Bon, je résume un peu comme je peux car c’est compliqué. Compliquéeeeeeeeee même. J’ai lâché Dark dans mon premier visionnage car j’avais du mal à suivre. Bon, déjà, les voyages dans le temps, c’est quand même pas si simple. Surtout quand on plonge la tête la première dans les paradoxes. Non parce que je vous parle de Jonas qui est le fils du petit frère de sa copine mais ça, c’est l’entrée. On a aussi Charlotte qui se révèle être la fille d’Elisabeth… qui est elle-même la fille de Charlotte. Oui, Charlotte est la mère de sa propre mère. Bon, déjà, accrochez-vous pour comprendre l’arbre généalogique surtout que…
Beaucoup trop de gens concernés
Y a trop de personnages et ils sont éparpillés sur plusieurs périodes, chacunes espacées de 33 ans. Donc non, on ne peut pas prendre les mêmes acteurs. Il y a un côté certes assez jouissif à jouer à qui est qui quand Mikkel arrive en 86 et se retrouve à l’école avec la génération de ses parents mais très vite, on nous en rajoute des couches et des couches. Mais qui est cet étranger qui se promène en ville avec sa capuche ? Ah mais c’est Jonas quasi quinqua. Et ce vieux monsieur à la face cramée que Jonas entreprend de combattre ? Ah, toujours Jonas. Par-dessus ça, on nous rajoute une dimension parallèle qui va permettre de nous créer plusieurs Martha à travers les âges et un étrange individu qui existe en trois époques, que l’on reconnaît grâce à un bec de lièvre…
Tout ceci est rigoureusement scientifique
Par-dessus tout ce merdier, on a un charabia scientifique. Ah tiens, idée d’article, ça, je le note. Je vais faire une recherche sur mon blog avec “idée d’article”, je dois en avoir oublié la moitié. Donc Dark ne nous lâche pas juste “ah oui, y a un passage entre le passé, le présent et le futur dans les souterrains de la centrale nucléaire”. Nah. Y a une explication scientifique. Surtout qu’en fait, pour voyager dans le temps, y aura plusieurs machines à travers la série. Mais oui, il y a une explication scientifique furieusement tendance, vous allez voir. C’est un trou de ver ! Comme dans Interstellar, oui. Faudrait que je me penche un peu sur cette histoire de trou de ver, ça peut être intéressant. Bref, ce trou noir est créé grâce à la combinaison du Boson de Higgs et du césium utilisé par la centrale nucléaire. Ah oui, ça, on peut cracher sur le désamour des Allemands sur le nucléaire mais au moins, ça nous donne une fiction intéressante.
Le potentiel que je perçois
Car oui, on pourrait croire que j’ai pas aimé Dark mais en vrai, c’est plus complexe que ça. Cette série m’a insatisfaite comme Messiah ou Lost car j’y ai entrevu un potentiel de fou pile dans les thématiques que j’aime. Oui, j’aime les trucs un peu mystiques. Et sur Dark, je rajoute un reproche très spécifique. J’ai cru à un volet dystopique dans la saison 02 suite au cliffhanger de la saison 01 mais on ne saura pas grand chose du futur. Alors que moi, ça m’intéressait de fou. En fait, j’aurais adoré Dark avec quelques personnages en moins et, à la limite, en recentrant sur Martha et Jonas, sortes d’amants maudits du temps, qui s’aiment et se haïssent selon la version d’eux-mêmes qui entre en scène. Complicado, ok. Mais à ce niveau-là, si on enlève pas mal de personnages, ça pouvait passer. Et même, leur amour est carrément passé au second plan sur la saison 02 ! On n’y voit que très peu Martha alors que c’est censé être le coeur de la série, finalement.
Une série qui colle à la peau
Mais ça fait un mois environ que j’ai terminé le visionnage de Dark et je reste obsédée. Déjà par la BO qui contient des morceaux fabuleux. Déjà le générique Goodbye d’Apparat et surtout The pioneers, remixé par M83, que j’ai littéralement écouté en boucle les jours suivants. M’aidant un peu à donner de l’intensité à une sorte de romance que je dois intégrer dans Les enfants d’Ella. Dont j’ai toujours pas entamé l’écriture. Mais note pour moi-même : toujours écouter les BO des séries et films, y a de ces pépites… Et la série est également visuellement très travaillée et assez belle. Je ne sais pas si je recommanderais le visionnage de Dark dans l’absolu parce que je peux absolument comprendre qu’on s’y perde, qu’on lâche l’affaire. Moi-même… Mais ça m’a trop marquée pour que je n’en fasse absolument rien. J’ai envie d’écrire cette histoire de paradoxe temporelle, de boucle mais avec moins de personnages… et plus de post-apo.
Un titre écouté en boucle pas encore assez de fois
Et je vais relancer une nouvelle fois The pioneers parce que je crois que je suis encore plus obsédée par cette musique que par la série. Et rien que pour ça, je suis ravie d’avoir regardé les quatre saisons.
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