La semaine dernière, c’était la St Valentin et je me suis dit que j’allais filer deux ou trois articles sur l’amour. Ca aurait eu plus de sens la semaine dernière, me direz-vous mais j’y ai pensé après. Parce que bon, en vérité, la St Valentin n’a jamais fait partie de ma vie. Encore moins depuis que je ne suis plus CM à devoir coller des produits nuls sur des Fêtes. Ouais, pour la St Valentin, offrez un grille-pain à votre moitié. Dieu du ciel… L’amour, c’est un sujet qui m’intrigue fort fort dans l’écriture et on va commencer par un point en particulier : se dire je t’aime.
Je te connais depuis 2 semaines mais je t’aime
Il y a quelques semaines, je m’enfilais les intrigues de Plus belle la vie remontés sur Youtube. J’ai totalement arrêté depuis que je suis à Bordeaux sans aucune raison. Surtout que j’ai une passion presque coupable pour les soaps… et à propos de soap, je vous invite à mater la vidéo de Plot Point sur le sujet qui est top. Parmi les 150 intrigues matées, il y a celle d’Ivan, combattant Tchétchène venu à Marseille sur les traces d’une voleuse d’enfants. Il rencontre en chemin Ninon et voilà-t-il pas qu’après quelques dialogues de “ah, je t’aime pas, t’es un mec dangereux”, “oui bah toi, t’es une fouille-merde”, ça baise. Peu original mais ok. Et quelques épisodes plus tard, c’est parti pour des “je t’aime”. Quoi ? Déjà ? Ca n’a pas de sens.
Le syndrome du je t’aime qui ne veut plus rien dire
Dans mes années de très jeune adulte, je lisais un magazine sympa, Perso. Ils avaient notamment fait un article où une psy analysait différentes séries sur le volet amoureux. Parmi lesquelles Melrose Place. Et la psy de soupirer (à l ‘écrit) : c’est n’importe quoi. Outre le fait que tout le monde a couché avec tout le monde dans cette série, ils se balancent tous des je t’aime toutes les trois minutes. Avant d’aller baiser avec lae voisin.e. Littéralement. Cette psy expliquait que dans cette série, les déclarations d’amour étaient vides de sens puisqu’ils se le disaient tous en permanence. Mickaël pouvait le dire à Jane, Sidney ou Kimberley à trois épisodes d’intervalle. Après avoir un peu ricané, je me suis dit que c’était bien vrai…
En vrai, quelques mots que je dis si peu
Dans ma vie de tous les jours, je ne dis pas je t’aime. Pas au premier degré. Je vais le dire à mon mec quand il aura dit une très bonne vanne ou un truc un peu gênant sur le ton de la vanne. Comme je lui dis que je le désire quand il est en tenue pas sexy genre peignoir et chaussettes remontées au mollet, voyez le genre. Je le dis également quand je fais la niaise. Mais je ne le dis jamais de façon grandiloquente. Et lui non plus. D’ailleurs, un matin, il s’est réveillé sur un rêve où il était question de ça. Et il me dit “nous, on se dit jamais je t’aime mais on n’en a pas besoin”. Oui. Passé mes 15 ans, je n’ai plus eu besoin de cette formule magique parce que je préfère ressentir que l’autre même que de l’entendre. Je préfère lui prouver que je l’aime plutôt que de le verbaliser.
Un je t’aime qui ruine le suspense
Du coup, dans mes fictions, mes personnages ne disent jamais “je t’aime”. Même quand ils s’aiment. Surtout que… dans les fictions, c’est jamais bon signe quand deux personnages se disent je t’aime. Surtout si celui-ci intervient juste avant qu’un personnage aille affronter un danger quelconque. Niveau baiser de la mort, ça se situe là. “Je t’aime, ne meurs pas”. Oups.
L’amour de fiction, ça marche comme des maths
En vrai, c’est compliqué, la dramaturgie amoureuse. Tant de couples sonnent faux dans la fiction. Déjà ceux qui s’embrouillent sur des quiproquos ou des malentendus parce que sinon, y a pas de rebondissement. Ah mais allez vous faire cuire un oeuf, sérieux. Je DETESTE les couples qui implosent parce qu’une personne a foutu la merde et que les membres du couple n’ont pas confronté les versions. De la même façon, je n’aime pas les amours mathématiques. Vous savez, on a le couple Jérôme et Vanessa mais faut les séparer parce que ça fait trop longtemps et que le public est las d’eux. Ok, on va mettre Jérôme avec Souria, la nouvelle du quartier. Mais pour que les gens aiment bien ce nouveau couple, Vanessa va rencontrer John. Tu le vois trop venir, le coup du destin. Chacun.e saon chacun.e. Mathématique.
Un je t’aime pour illustrer la force d’un couple
Mais surtout, la vraie question que je me pose, c’est comment présenter la force d’un couple. Leur intimité. Dans les fictions, les amours sont souvent tonitruantes, nées dans l’adversité… Bah oui, vivre l’apocalypse, ça crée des liens. Dans les fictions, il pleut des coups de foudre alors que dans la vraie vie, un peu moins… Dans la vraie vie, on se rencontre dans des lieux communs, parfois sur des sites ou des applis. On sort ensemble au ciné, au resto. On couche ou pas. Ca tient ou ça tient pas. Les histoires folles sont rares. Même si j’aime bien celle-ci écoutée sur le podcast Passages. Oui, j’adore les histoires un peu folles, ces “coups du destin” que l’on aime s’imaginer. Comment faire comprendre au spectateur ou au lecteur que ces deux là, ils s’aiment plus que tout ? Que leurs sentiments sont sincères. Un je t’aime, ça convainc tout le monde. On dirait pas ça si on ne le pensait pas. Si ?
Sous-entendre plutôt que dire
Sauf que c’est facile. Je préfère tenter une autre voie. Sur les petits gestes, les petits bonheurs, les sourires et regards complices. Enfin, je dis ça, je n’écris pas vraiment sur l’amour… et ce sera l’objet d’un prochain article, héhé.
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