Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

La parodie, un média parfait pour étudier les clichés

Tiens, et si je vous parlais de mon réveillon ? Après tout, on est fin février, ça fait sens. A peu près. Donc pour le réveillon, on a eu une petite envie de madeleine. Au menu de notre soirée, une petite dilogie des années 90 dont on avait tous les deux un excellent souvenirs : Hot shots ! . Enfin, on avait un excellent souvenir comme dans “on se souvenait qu’on a bien rigolé devant” mais on se souvenait vaguement d’une ou deux vannes. Je me procure les deux films et c’est parti pour trois bonnes heures de parodie.

Hot shots ! ou l'art de la parodie

J’aime l’humour absurde

Je suis très cliente de cet humour absurde Y a-t-il un Pilote dans l’avion (le premier) ou Y a-t-il un flic ? (le premier). Alors que j’aime pas trop les Monthy Python et je comprends vraiment pas pourquoi. Ce que j’apprécie particulièrement dans ces films, c’est l’aspect parodique. J’adore la parodie. C’est même un peu comme ça que je traite les téléfilms. Enfin traitait mais passons. J’aime tordre de façon sarcastique pour souligner les biais de genre. Et j’aime ce genre pas uniquement dans les films. Je me souviens d’un court roman parodique Et si c’était niais qui m’avait fait marrer. Alors la parodie a un énorme inconvénient : si tu ne connais pas le matériel de base, la vanne, elle te passe bien par-dessus la tête. Mais elle a aussi un énorme avantage pour les passionnés de narration comme moi : c’est une grille de lecture.

Ramada et Topper dans Hot shots !

Un petit bingo ?

Il existe différentes grilles de lecture à dimension humoristique. Je pense par exemple aux bingos. Vous avez notamment le bingo des films de Noël, je suppose qu’il doit en exister pour les comédies romantiques, les films de zombie. Et vous avez le film parodique façon Hot shots ! qui reconstruisent des histoires en rejouant n’importe comment des scènes cultes. Franchement, j’ai découvert Top Gun y a quelques mois et j’ai détesté. C’est assez symptomatique de cette virilité toxique des années 80. Mais si, le côté “ah oui, c’est une tête brûlée mais c’est le meilleur donc bon…”. Moi, j’appelle ça un trou du cul narcissique et immature mais dans les 80s, ça s’appelait “rôle principal masculin”. Et c’est assez drôle de voir ces personnages évoluer dans un univers pas mal crypto-gay. Genre la scène de beach volley ou les petits culs nus des vestiaires. Hot shots ! souligne pas mal ce trait, le côté séducteur nul de Topper, sa rivalité pourrie avec le beau gosse blond de service qui ne sert qu’au scénario. Et encore, dans Hot shots !, je la trouve carrément mieux justifiée que dans Top gun.

Une bonne façon de connaître les clichés

En fait, j’aime la parodie… bon d’abord parce que ça me fait rigoler. Mais aussi parce que c’est un très bon mémo de ce qu’il faut éviter de faire comme cliché quand on écrit une histoire. Y avait un sketch très drôle de Studio Bagel sur le sujet avec les clichés de comédie romantique matinées d’actions avec sa bonne dose de quiproquo. Et la parodie, c’est la version filmique de Jérôme Niel et son cliqueur, là. Ah alors le héros, il est beau gosse, il faut qu’il chope. Ah, il faut une scène de sexe smooth avec une belle musique, suggestive mais pas exhibitionniste. Même si dans Hot shots !, la scène de cul s’inspire bien plus de Neuf semaines et demi. Que je n’ai jamais vu, tiens. Narrativement, Hot shots ! est un bon élève avec une progression classique : situation de départ, élément modificateur, action, élément modificateur, résolution. Y a quand même une histoire de guerre, un complot, des industriels véreux, un homme traumatisé par l’histoire de son père et une histoire de cœur. En fait, Hot shots !, la première fois que je l’ai vu, je crois que je n’avais vu aucun des films parodiés et j’ai quand même beaucoup ri. Parce que les références sont un peu plus subtiles qu’un Ready Player One par exemple. Je ne sais pas.

Hot shots parodie Star Wars

Faire ses gammes plus rapidement

Bref, pour faire ses gammes en matière de narratologie, le mieux est encore de regarder, lire ou écouter des fictions et prendre des notes. Mentales, vous êtes pas obligé de sortir votre cahier et écrire les choses. Mais la parodie est aussi une bonne façon de repérer les clichés les plus grossiers, les plus hilarants. Un peu le livre Profil du gros bouquin à lire pour le bac… J’adorais ces bouquins, faudrait que j’en prenne à la bibliothèque, ce sont des puits de savoir, en vérité. Et je vais me pencher un peu plus sur les parodies parce que ça me fait vraiment rire et que je serais bien incapable d’écrire un truc aussi bien vu. Je crois.

Hot shots ! De l'humour des 90s

Ah et pour ceux qui poseraient la question : ça n’a pas vieilli Hot shots !, je recommande. 

Nina

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