Pendant mes vacances de Noël, je suis allée fureter dans la bibliothèque maternelle pour me faire un petit plein. Hop, un Frank Thilliez, le “Je suis Pilgrim” que je n’ai pas commencé et donc Tant que dure ta colère d’ Asa Larsson. Que j’ai pris par accident car on était pressés et j’ai cru que c’était un auteur islandais. Du coup, j’ai cru que j’allais lire une histoire islandaise, j’étais de retour en Suède. A Kiruna, précisément.
J’eus lu beaucoup de polars suédois…
Kiruna, je connaissais. Pas personnellement mais c’est aussi là que se déroulait la série “Jour polaire” dont je vous parlerai peut-être un jour, tiens. Je suis toujours un peu circonspecte par rapport aux polars suédois. J’ai adoré Millenium, j’avais aimé le premier opus des Camilla Läckberg, j’étais moyen convaincue par Viveca Sten. En cause dans mes légers agacements : ce que j’appelle le “syndrome Julie Lescaut”. Genre dès qu’il se passe un truc dans le bled, il y a forcément un lien avec l’héroïne de l’histoire. Ericka sympathise avec une voisine qui vient de débarquer ? Celle-ci sera forcément liée au prochain meurtre. Et pompon sur la Garonne côté Läckberg, Ericka se met systématiquement en danger comme une idiote. Le pire, c’est que pendant tout le roman, son mec, policier de son état, n’arrête pas de dire
“Non mais tu restes à la maison, tu vas pas renifler la merde, hein ?
– Non,non…”
Et bien dans le dernier quart du roman, de façon systématique, notre amie Ericka se retrouve menacée de mort par un meurtrier ou un membre de la famille de ce dernier qui veut “enterrer” le secret. Ca, c’est plus le syndrome “Charlotte Valandrey dans Cordier juge et flic”. Aucun souvenir du prénom du personnage mais j’ai l’impression qu’elle passait son temps à se faire kidnapper ou menacer de mort. Et si ce n’est Erika, c’est sa soeur. Donc du coup, je ne vais pas si facilement vers les polars suédois.
Pas trop de syndrome Julie Lescaut
Et donc ici ? La petite histoire : Wilma et Simon décident de plonger sur l’épave d’un avion oubliée mais sont assassinés. On va donc suivre l’enquête menée par Rebecka, la procureure, Anna-Maria, la policière… et Wilma. Son fantôme. Puis tous les impliqués. Ce qui fait qu’on en sait long dès la moitié du roman. Le reste du temps va consister à exposer les raisons des incriminés et surtout la fin de l’enquête avec Wilma qui guette. Et point positif, gros point positif : les morts ne sont pas liés à Rebecka. Encore moins à Anna-Maria donc on sort du syndrome Julie Lescaut. Alleluïa ! Finalement, la proximité des morts, de leur famille et des criminels liés à leur décès… ben ce sont les morts eux-même. Wilma en l’occurence
Un dénouement un peu tiré par les cheveux
Alors, ce roman est bon. Oui. Mais juste bon, en fait. Pas plus. Un délicieux polar avec une ambiance glaciale comme on aime, moi tout du moins, mais… en fait, on s’en fout un peu des morts et des criminels. Il est possible que je n’ai pas commencé par le meilleur, j’ai bien compris par quelques périphrases que ces personnages s’étaient déjà croisés auparavant, on fait référence à des éléments du passé des policiers et de la procureure sans entrer plus dans les détails mais il manque quelques notes de bas de page pour savoir quels sont les romans que j’ai ratés. En fait, à l’arrivée, on ne comprend pas bien les causes du meurtre. On s’attend à des révélations de dingue, le roman nous pousse en ce sens mais… c’est un pet de mouche pas vraiment sensé. Du coup, c’est sûr que c’était pas la peine de nous faire languir pour savoir qui était le tueur ou la tueuse vu que le pourquoi est totalement abusé. J’insiste : si la motivation des personnages n’est pas solide, le roman retombe comme un soufflé…
Donc ce roman : c’est oui, il se lit vite, parfait pour les vacances… mais un peu tendre, encore. Je ne me précipiterai pas sur le prochain opus.