Situation : me voici dans un avion enfermée pendant 8h. Le temps de traverser l’Atlantique et de piquer un peu au sud. J’ai des munitions : 2 Society, 2 Néons, un Philosophie magazine, un mag sur le Japon. Et une solide propension à m’endormir dans les transports. Mais au bout de 2h, alors qu’on nous sert notre pitance, je cède : allumons l’écran et regardons un film. Et comme il s’agit de passer le temps, prenons un bon blockbuster des familles : Independence Day : Resurgence.
C’est pas le même film que le premier ?
Alors je vous raconterais bien le film… Mais ça ne sert à rien car c’est quasi le même que le premier. Sauf qu’ils ont remplacé Will Smith. Qui n’avait sans doute pas envie de se ridiculiser là-dedans alors que le mec a quand même joué dans le très critiqué Suicide Squad. Ils l’ont remplacé par Jessie Usher que vous avez pu voir dans… hmmm… rien de très connu, je crois. Mais comme notre bon Jessie n’est pas trop charismatique, on lui adjoint le mec de Miley Cyrus dans la vraie vie aka Liam Hemsworth. Un sidekick rigolo que tu as envie de frapper comme tous les sidekicks rigolos, en fait. Parce que je sais pas dans quel univers vivent les scénaristes mais ils confondent beaucoup “drôle” avec “t’es tellement lourd, mec, tu veux pas fermer ta gueule 2 mn”. De vraies sulfateuses à punchlines en espérant qu’une ou deux fasse effet. Là, non. Y a aussi une Chinoise pour faciliter l’exportation du film et la fille de l’ex Président, chiante de perfection et d’une voix française assez agaçante. Ah oui parce que même si l’histoire est peu ou prou la même avec la reprise limite plan par plan de certaines scènes du 1er et un côté “oh, les méchants sont encore plus méchants”, on est surtout là pour “tuer le père”*.
Le choc des générations
On retrouve peu ou prou 2 générations dans ce film : les anciens qui se sont illustrés durant la 1ère guerre des extraterrestres et leur progéniture et associés. Du côté des “vieux”, certains passent pour un caméo : Vivica A. Fox, la copine de Will Smith dans le 1er opus, doit apparaître environ 5 mn dans le film pour un rôle globalement inutile. Bill Pullman va se sacrifier pour éviter à sa fille de le faire. Le scientifique dont j’avais totalement oublié l’existence sort du coma pour finalement crever, et Connie… ah non, en fait, c’est pas elle mais bordel, comment suis-je censée les différencier, sérieusement ?
Point je confonds les actrices
Déjà que je viens de découvrir que Connie n’était pas jouée par Mary-Louise Parker alors que j’en étais persuadée. Mary-Louise Parker que je confonds très régulièrement avec Sally Field quand je ne suis pas sûre de la date du film que je suis en train de mater. En fait, Connie était jouée par Margaret Colin, connue pour son rôle de maman de Blair Waldorf dans Gossip Girl. J’étais persuadée que c’était Sally Field, bordel… Et c’est une pro-vie donc on la déteste. Voilà.
Et une french actrice
Bref, il n’y a guère que Jeff Goldblum qui survit avec son père, aidé par Charlotte Gainsbourg… Wait ! What ? Oui, Charlotte Gainsbourg joue dans Independance Day : resurgence. Alors qu’elle avait refusé Terminator 4 parce qu’elle trouvait le film trop mauvais. Je pense qu’elle commence à salement galérer dans sa carrière US. Mais bon, elle joue juste l’intérêt amoureux vite fait de Jeff Godblum, elle parle de cercles régulièrement et voilà. Les vieux meurent pour laisser symboliquement la place aux jeunes qui se font tous des bisous dans le désert à la fin. Comme le 1er.
Refaire un film à l’identique
Et on arrive à ce qui commence à me crisper un peu dans cette mode des suites/reboots. Parce que je suis désolée mais j’y vois plus un reboot qu’une suite. Cf Star Wars 7, Terminator Genisys ou Jurassic World. On reprend des fondamentaux, on copie/colle les scènes iconiques et “tatan”, on te dit que c’est un nouveau film. Sauf que non.
Un intérêt très faible pour ces films
J’ai détesté Independence Day : resurgence, idem pour Jurassic World. Que j’ai pas fini car mon avion a atterri avant la fin et j’ai pas cherché à voir ça. Je me suis endormie devant Star Wars 7 et Terminator Genisys… Et j’ai trouvé le casting raté, sérieusement. Non mais juste, je mets ça là, vous allez comprendre :
Cheeeeeeeeeee.
Je sais très bien ce qu’il va se passer
Ce qui me saoule dans ces films, c’est que je ne peux pas être embarquée dans l’histoire. Je sais parfaitement où on va : aux mêmes scènes que la version d’origine. Pour Star Wars, c’est systématique : le 1er opus d’une trilogie tue le mentor du héros d’une nouvelle ère trouvé dans un désert. Et encore là, dans le 7, la notion de mentor est très relative vu que je ne suis même pas sûre que notre héroïne du désert et son mentor de service se soient même adressés la parole. Dans Terminator Genisys, on assume le truc à mort en rejouant carrément la première scène du un mais en gros : poursuite, poursuite, on casse un gros building. Genre une prison, un immeuble de bureau, un hôpital. Poursuite, poursuite. Un accident de transport tue le gros méchant mais en fait non. Fin dans une usine ou endroit assimilé. La menace a disparu… ou peut-être pas. Tatatantatan.
Quel plaisir à regarder ça ?
Du coup, pourquoi regarder ces films ? Pour les acteurs ? Alors dans les 4 cas, non. Soit la jeunesse est mal identifiée par le public, soit ce sont des “sous acteurs”. Genre Bryce Dallas Howard n’est pas Jessica Chastain. Même si, en vrai, moi, elle me fait plus penser à Christina Applegate mais en rousse. Soit des vieux acteurs qu’on a aimé dans le film d’origine et qui viennent faire un coucou… même si je mets pas mal d’espoir en Carrie Fisher sur la suite de Star Wars, j’espère qu’elle va botter des culs. J’aime bien Carrie Fisher, cette femme a l’air très drôle. Eventuellement pour les effets spéciaux, on peut mesurer les progrès faits entre la version 1 et la “suite/reboot”. Mais j’ai pas trouvé ça très impressionnant. Mais… je n’aime pas voir un film dont je devine la fin sans même réfléchir. J’ai envie d’être surprise. Bousculée. Regarder une histoire pour son intérêt propre et pas juste chercher les clins d’oeils, caméos et repompages. Je ne suis pas opposée à la reprise d’une histoire ou d’une franchise. Mais il faut que ça apporte quelque chose de plus. Et là, c’était pas le cas.