Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

La fille du train de Paula Hawkins

Et non de Frank Thilliez comme j’ai cru au départ, j’ai dû mélanger deux affiches. Je voulais à tout prix lire La fille du train de Paula Hawkins. Du moins avant la sortie du film avec Emily Blunt. Histoire de savoir si j’allais dépenser 10 € pour le voir au cinéma ou non.

Couverture la fille du train de Paula Hawkins

Une passagère obsessionnelle

L’histoire ! Rachel est une pauvre fille. Alcoolique invétérée, elle prend tous les jours le train pour Londres pour faire semblant d’aller travailler puisqu’elle n’a pas osé dire à sa coloc qu’elle avait été virée. Tous les jours, elle passe devant la maison d’un couple qu’elle ne connaît pas. Mais sur qui elle projette un vécu? La maison du couple est mitoyenne de celle de Tom et Anna… à savoir son ancien mari et sa nouvelle compagne. Mais un jour, la femme du couple qu’elle observe à travers la fenêtre du train disparaît. Et Rachel croit savoir quelque chose…

selfie dans la vitre du train avec vue sur Paris et la Tour Eiffel
Oui, je voulais faire une photo du paysage, ça donne un autoportrait chelou. Mais qui va bien pour l’article du coup

Un roman à trois voix

Ce roman parle à trois voix, féminines. Rachel, donc, Anna, la nouvelle compagne de son mari et Megan, la femme qui disparaît. On navigue un peu dans le temps, on apprend l’histoire par bribes. Rachel, alcoolique dernier stade, sait qu’elle était sur place le soir de la disparition de Megan. Elle sait qu’elle a vu quelque chose mais aucun souvenirs. On suit donc Rachel en quête de sa mémoire et qui part peu à peu sur le chemin de la rédemption. Mais aussi les aventures de Megan un an avant et les pensées de la desperate housewife en chef, Anna, qui n’est qu’amour pour son mari. Et donc haine pour l’ex-femme alcoolique qui vient souvent les emmerder quand même.

intersections, rails qui se croisent, chemins de fer

Un suspense bien dosé

Alors est-ce que j’ai aimé ce roman ? Oui, carrément. Paula Hawkins réussit un tour de force : elle me rend Rachel presque sympathique alors que je n’aime pas les héros faibles qui retombent dans leurs travers. Je veux dire, je supporte pas trop le côté “youpi, aujourd’hui, nouvelle vie, je fais des efforts. Je me sors de mon alcoolisme (ou Dieu seul sait quoi) et… Oh non, il pleut, je replonge. Adieux !”. C’est sans doute parce que j’ai mes propres travers et que j’ai parfois du mal à être rigoureuse sur certains trucs (coucou les régimes) mais ça me saoule de lire ça, en fait. Là, pour le coup, l’alcoolisme de Rachel est un ressort narratif mais un ressort plutôt malin finalement. Ca justifie pas mal de rebondissements mais la ficelle n’est pas trop épaisse même si je mentirai en disant que je suis tombée de ma chaise à l’heure des révélations…

Tag sur un vieux train "orgasme rarement simulé", street art

Une plume appréciable mais un certain manque de neutralité

J’aime la plume de Paula Hawkins qui n’en fait pas trop. C’est peut-être parce que, moi-même, j’aime les trains et j’adore broder des histoires avec quelques fils attrapés à droite à gauche. J’aurais pu tout à fait être Rachel, la fille qui, chaque jour, essaie d’apercevoir ce couple inconnu dans une maison du bord de la voie pour m’inventer une histoire sur eux. Collecter précieusement les pièces du puzzle de leur vie. Enfin, je pourrais être Rachel sans la canette de gin tonic. J’aime bien le gin tonic mais en canette, brrrr. Le seul reproche que je pourrais faire sur ce roman, c’est le parti-pris assez évident de l’autrice pour Rachel; Même si elle est décrite comme quelqu’un d’assez destructeur. Et, en contre-champ, une Anna hautaine et parfaitement détestable. Oui, ce personnage est le seul point raté du roman… et ça tombe bien, il n’est pas le plus important.

Beau coucher de soleil un peu nuageux sur des fils électriques dans une gare

Du coup, va falloir que j’aille au cinéma, moi…

Nina

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