Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Des gens qui écrivent bien, il y en a des tas

Et c’est vrai. Dimanche, en traînassant sur Insta, je tombe sur des morceaux choisis de la newsletter de Sophie Gliocas, une jeune autrice qui partage beaucoup de contenus autour de l’écriture. Ce que je prévois de faire depuis environ 5 ans, je crois… C’est fou ma capacité à procrastiner sur certains trucs. Alors que créer un compte de photo Playmo, ça, y a pas eu de soucis. Même si j’aimerais passer l’étape “création de décors” façon diorama mais j’ai pas trop le temps. Parce que j’écris ? Alors non, plutôt parce que je joue à Zelda mais c’est pas le sujet. Donc  aujourd’hui, on va parler de talent d’écriture et de succès… ou pas. Car comme dirait à peu près Sophie, des gens qui écrivent bien, il y en a des tas.

Des gens qui écrivent bien

Ce talent connu et reconnu

Y a ce trou dans mon coeur. J’écris depuis ma plus tendre enfance et j’ai toujours cru que ça serait mon destin. J’ai une facilité là-dessus. Un talent globalement reconnu par mon entourage. A partir de là, il semblait un peu évident que je serai publiée un jour. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Et ça gratte toujours un peu. Je n’arrive pas trop à mettre les mots dessus, finalement. Certes, c’est un échec mais pas tant l’échec du refus que celui de la non-persévérance. Parmi les contenus liés à l’écriture, vous trouverez régulièrement des trucs sur “ce succès planétaire que des éditeurs ont refusé”. Parmi les conseils pour l’édition, on vous dit toujours de ne pas envoyer un manuscrit à tel moment parce que les éditeurs n’ont pas le time. Bref, être édité tient parfois du pur miracle. Un alignement des planètes sinon rien, voyez l’idée ?

L'alignement des planètes

Tout ça pour quoi, au fond ?

Tout ça, je le sais. Et j’avoue même que j’ai pas tant d’énergie à consacrer à ça. Pire, penser à une éventuellement édition me coupe les ailes. Lors du dernier nanowrimo, je me suis éclatée à écrire et puis… et puis c’est passé. Rien écrit depuis janvier parce que je trouve soudain mes idées nulles. Qui voudrait lire ça ? Ca ne tient même pas comme univers. Sauf que ce n’est pas tant ça, la question. Peut-être que mes idées sont nulles, comment les juger sereinement ? La question est de savoir ce que je suis censée faire de mon talent. Dans la fameuse publication de Sophie, il y a un passage qui m’a fait réfléchir “j’écris pour être lue”. Oui… mais moi non, en fait ? Enfin, ça dépend. J’écris des blogs pour être lue, en partie. Aussi pour mettre de l’ordre dans mes idées mais ces écrits sont publics et exposés. Mes fictions, par contre… Oui, j’ai une plume, j’ai aussi beaucoup d’imagination. J’adore me raconter des histoires. Quand je marche, je cherche à mettre des briques en place. Faire rouler le bonbon dans la bouche, comme je disais. En vrai, est-ce que mon but est de raconter des histoires ou de me raconter des histoires ?

Lire sous les draps

Le talent se travaille

Le talent n’est pas si rare. Des gens qui écrivent bien, il y en a des tas. Même des qui n’écrivent pas publiquement et ne le feront jamais. A quel moment le talent devient un métier ? Si on se penche sur l’univers de la BD, par exemple, des gens qui dessinent bien, il y en a des tas, finalement. Même si, en terme de dessin, c’est un peu plus compliqué, la dimension esthétique est plus forte. Je sais que mon mec a déjà abandonné des animés car il trouvait le dessin moche. Ca peut rebuter, indubitablement. Mais voilà, des gens qui maîtrisent suffisamment les bails pour se lancer dans du dessin de haute volée, il y en a un paquet. Surtout que tous ces arts se reposent sur de la technique et surtout de la pratique. Tu peux avoir un certain don au départ, si tu le travailles pas, ça sert à rien. Par exemple, je sais que j’ai une bonne voix et que je chante juste. Mais ne pratiquant pas vraiment, je serai à jamais une chanteuse de karaoké, par exemple. Ce qui ne me dérange pas du tout, j’ai jamais rêvé d’une carrière musicale. Enfin, si, quand j’étais ado et que je me rêvais un peu tout et n’importe quoi. 

Chanteuse de salle de bain

Enjeu : déconstruire le mythe

C’est difficile de déconstruire un mythe. Ce mythe du “j’ai du talent, j’en ferai forcément quelque chose”. Indépendamment de mes réelles envies, finalement. Etre lue m’angoisse, indubitablement. J’ai beau essayer de me faire violence, je n’y arrive pas. Après, je ressentais la même chose pour le chant. J’ai toujours adoré chanter mais pas forcément envie qu’on m’écoute. Finalement… Mais le sujet n’est pas là. Le sujet revient au fait que le talent n’est pas rare et qu’on a aussi le droit de ne rien en faire si c’est ce qui nous convient. Oui, j’aurais aimé vivre de ma plume, c’est même pour ça que je voulais devenir journaliste. Je ne désespère pas d’arriver à faire quelque chose en ce sens, décrocher une pige en data journalisme ou je ne sais quoi. Faudrait certes que je me bouge plutôt que d’attendre toujours que ça me tombe tout cuit dans le bec mais… Dans les jolies histoires, la chance est aussi un facteur, n’est-ce pas ? Dans les romans, c’est même un ingrédient clé, souvent. Idée d’article !

Avoir de la chance

Ce dont j’ai envie

Finalement, la question n’est pas tant le mythe qui s’est construit autant d’un talent que ce que j’ai envie d’en faire. Et si j’ai envie d’en profiter, juste moi, c’est ok. Si j’ai envie de jouer les écrivaines sur un réseau social sans que ça ait des implications par ailleurs, c’est ok. Je me fais contaminer à chaque fois par cette sensation qu’à partir du moment où je parle publiquement de cette marotte, je suis obligée d’en faire quelque chose. Alors que l’écriture, in fine, c’est un peu comme du yoga, pour moi. Ca me détend, ça fait du bien. Et c’est tout ce qui compte. Je ne dois rien à personne et j’ai amplement le droit de m’éclater dans mon coin, sans que ça ait un but autre que de me détendre ou de me défouler. 

Ecrire, c'est bon pour le moral

On va reprendre la plume, alors

Et je vous garantis que dès que j’ai retrouvé mon rythme de croisière au boulot, je vais réécrire sec. Sans me préoccuper de relecture ou quoi que ce soit. Juste pour moi. 

Nina

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