Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Le support fait-il l’oeuvre ?

On dirait un sujet de dissertation de philo. Celle qu’on fait en devoir surveillé en terminale quand on débute, quoi. L’autre jour, en me baladant sur Instagram, je vois un dessin style BD sur Orgueil et préjugés de Margaux Motin, je crois. Et je me souvins avec un peu de nostalgie de ces petites BD en fin de Je bouquine qui présentaient une oeuvre littéraire majeure. Et y a certains bouquins que j’aurais préféré lire ainsi. Mais ne perd pas t-on un peu (beaucoup) de l’essence d’une oeuvre en la changeant de support ?

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(Alors du coup, oui, c’était Margaux Motin mais ce n’était pas Orgueil et Préjugés)

Les grandes classiques en BD, ça passe mieux

Alors il est vrai que Je bouquine m’a fait acheter Madame Bovary, Les travailleurs de la mer, Eugénie Grandet… Des livres entamés alors que j’avais entre 13 et 15 ans et que je n’ai jamais finis. Enfin, Eugénie Grandet, je crois que oui mais je n’ai aucun souvenir… Parce que les BD donnaient vraiment envie mais surtout… Il ne s’agit pas juste de support, en fait. On n’est pas dans un débat “papier ou liseuse et quid du livre audio ?”, non, je parle d’adaptation, en fait. Pourquoi j’aimais bien ces BD et pas du tout les romans ? Parce que ça m’épargnait les longues parties de description avec lesquelles j’ai encore du mal aujourd’hui… Question de goût. Mais du coup, si on sabre de grandes parties des mots qui ont constitué l’oeuvre, est-ce qu’on peut encore parler d’oeuvre ?

Au bonheur des dames
Ah et Au bonheur des dames, aussi ! Ca me donne envie de le reprendre (la lecture)

Adaptation audio et expo immersive

La question se pose aussi sur l’expo Klimt à l’Atelier des Lumières. Alors puisque vous ne me demandez pas mon avis sur cette expo, je vous le donne en 2*2 . J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Parce que je me sentais un peu “volée” dans mon expo vu que je ne pouvais choisir combien de temps j’admirais une oeuvre. Mais finalement, j’ai été attrapée. Donc oui, c’est cool mais pour moi, ce n’est pas une expo mais une performance. Idem pour les interprétations radiophoniques de livres. Je vous conseille l’adaptation de La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker diffusée sur France culture. Je la trouve magistralement interprété. Mais une fois de plus, on sabre les mots. Contrairement à un pur livre audio, par exemple, je suis en train de découvrir. Et évidemment les adaptations cinématographiques qui peuvent parfois franchement prendre quelques libertés avec le matériel de base. Mais du coup, en terme d’oeuvre, est-ce toujours la même ou carrément une nouvelle ?

L'expo Klimt à l'atelier des lumières

Connaît-on l’oeuvre si on la découvre autrement ?

Et question corollaire : peut-on se targuer d’une connaissance d’une œuvre si on l’a découverte par un support plus « abordable » ? Point de snobisme de ma part ici, je suis cette adolescente qui aurait adoré avoir la BD de Mme Bovary en entier car le style de Flaubert la rebutait. Il faudra que je retente, j’ai réussi à lire le Rouge et le Noir très facilement une fois adulte et même les deux premiers volumes de A la recherche du temps perdu. J’ai même envie d’écrire un roman autour du personnage d’Odette… enfin, mon interprétation de ce personnage là mais j’ai déjà trop de choses à écrire pour le moment. J’ai vraiment adoré l’adaptation de la vérité sur l’affaire Harry Quebert par France culture et je voudrais récupérer plein de ce type d’adaptation. Si vous avez quelque chose à ce sujet là… et je parle d’adaptations, pas de livres audio, j’ai pris un abonnement Audible, déjà. Et du coup, c’est là, la vraie question : qu’est-ce qui fait une oeuvre ? Son fond ou sa forme ? Pour en revenir à Le rouge et le noir que je n’ai lu que récemment, j’avais vu il y a quelques années l’adaptation de TF1 avec Carole Bouquet et Judith Godrèche et je connaissais donc les grandes lignes mais une connaissance de l’oeuvre… pas vraiment. J’ai pas un grand souvenir de cette adaptation, à part la fin, mais il me semblait que certaines thématiques étaient un peu squizzées…

Le rouge et le noir téléfilm TF1, Carole Bouquet

Une histoire reste une histoire, indépendamment du support

Mais finalement, est-ce si grave que ça ? Je veux dire certains romans, tableaux, symphonies… ne sont certes pas abordables avant un certain âge. Ou tout du moins avec un certain bagage culturel. On peut trouver les thématiques du Rouge et le Noir ou Mme Bovary absolument passionnantes mais être rebuté par le style littéraire de leurs auteurs. Alors oui, toute adaptation fait perdre toute la forme d’une oeuvre originale. Mais quand on raconte une histoire, est-ce que l’on souhaite que nos interrogations, nos récits, nos témoignages soient partagés au plus de personnes possibles ou est-on résolument attaché à ce que les gens découvrent l’histoire à travers nos mots et seulement eux ?

La peinture par numéro
Parfois, j’ai envie de me remettre à la peinture par numéro, à propos de connaissance d’oeuvre…


Et bien… je sais pas, j’avais juste envie de poser la question

Nina

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