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Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Panique à Los Angeles

Aaaaaaaaah, les téléfilms catastrophe ! Ce sont presque mes préférés. Parce que, nous allons encore le voir, ce genre de production est ultra-codifiée. Aujourd’hui, penchons-nous donc sur Panique à Los Angeles. Vous avez aimé Le pic de dante et volcano ? Vous allez adorer Panique à Los Angeles !

Panique à Los Angeles, téléfilm

Une explosion en guise d’amuse-bouche

Après une accumulation de cartes postales angevine sur fond de musique de fort mauvaise qualité, on se retrouve dans un espèce de loft plein de djeunz qui font la fête. Alors que ça s’amuse bien, une énorme explosion au dehors. Des espèces de météorites détruisent peu à peu les immeubles alentours ? Mais que se passe-t-il ? En guise de réponse, un panneau “quatre heures plus tôt”. Oh ok, je vous l’annonce, on va avoir droit une loooongue exposition. Non mais quand on vous balance une scène du milieu au début, sans aucun contexte, juste pour appâter, je vous garantis que l’écriture générale n’est pas bonne. Voyons voir.

Explosion dans Panique à Los Angeles

Une si longue exposition

Quatre heures plus tôt, on démarre donc sur… une explosion. Ah au temps pour moi, ça commence direct dans le… ah non, en fait, ça sert juste à introduire les personnages. Je vais abréger : on a John, le papa reporter à los Angeles qui couvre, justement, l’explosion à l’origine indéterminée. Cathy, la maman qui débarque justement à L.A avec ses enfants : Brooke, meuf semi populaire gentille et Derek, ado geek. Oui, niveau ados, la soeur jolie et le frère geek, c’est la paire la plus archétypale du monde. Ce petit monde se rend chez Margot, amie de jeunesse de Cathy, blindax qui a une télé géante, une piscine et boit du vin dès potron-minet. Margot est la maman de Markus, espèce d’ado DJ connu. Elle va filer des passes à Brooke pour un mix privé dans un loft. Youpi !

Le calme avant la tempête

Première secousse

Alors que les deux mères ambitionnent de se pochtronner, Derek, très à l’aise dans cette maison qui n’est pas la sienne, allume la télé pour mater les infos. Oh bah pile pour le reportage de John Papounet sur l’explosion. Oh mais que se passe-t-il ? Cathy Mamounette remarque que son vin vibre dans un pur hommage à Jurassic Park. Hé oui, c’est un séisme. Tout le monde se réfugie sous la table. Derek est blessé… Enfin, vu qu’on voit rien, il a dû se piquer sur un bout de verre. La télé revient et les présentateurs détaillent d’une voix assez neutre qu’il ya eu un séisme. merci guys.

Panique Los Angeles : John reporter

Dispersion des personnages

Bref, c’est la fin de journée, tout le monde s’éparpille. Brooke à son concert VIP avec ses copines… attends, quoi ? L’histoire, c’est que Cathy et les petits vivent dans l’Iowa et Cathy est moyenne chaude pour venir vivre à L.A… Alors d’où Brooke a des copines sur place ? Peu importe. John Papounet arrive, Cat et lui parlent de “papiers à signer”. Alors il me semble qu’ils parlent de divorce mais John claque un smack à sa femme qui ne semble pas perturbée. Alors soit l’actrice est nulle, soit les papiers à signer concernaient une sortie scolaire ? Bon, John Papounet part avec Derek au musée d’histoires naturelles pour rencontrer un auteur que l’ado adoooore. On a droit à des scènes de spleen de Cathy face à une Margot très insouciante, Derek et Papounet au musée, Brooke et Markus…

Panique à Los Angeles : les personnages

Ingrédients pour films catastrophe

Et enfin, au bout de 26 minutes (VINGT-SIX), ça pète dans tous les sens. Là, on va pouvoir analyser la recette type des films et téléfilms catastrophe 

Petite liste non exhaustive

  • La destruction : ça pète dans tous les sens. Du feu, de la fumée, des immeubles en miette, des personnages qui se retrouvent dans les gravats et l’obscurité car ils étaient dans la seule pièce sans fenêtre.
Mauvais éclairage
Ah oui, je l’ai pas dit mais globalement, on voit RIEN dans ce téléfilm
  • Le(s) blessé(s) à sauver : ici Margot qui a la jambe en steack hâché mais ça va, Cathy lui fait un garrot et c’est parti… Même si je soupçonne Cath de pas trop aimer sa copine. parce qu’on a clairement vu que la piscine est derrière la maison et les voitures devant mais ça n’empêche pas Cathy de traîner Margot au bord de la piscine pour rejoindre une voiture. bon en vrai, c’est juste pour nous montrer la piscine qui bout…
Destruction : Los Angeles
  • Les périples : les personnages se cherchent et sont en mouvement donc ça se tourne autour pendant une heure avec le décès des mobiles, histoire de rajouter à la confusion. Enfin, les réseaux sont pas si morts vu que Derek filme la catastrophe avec son téléphone pour l’envoyer à la chaîne de papa sans trembler.
John et Derek dans Panique à Los Angeles
  • La télé : enfin, les médias. Ici, on a droit à une sorte de CNN local dont les studios sont très certainement dans un bunker : la ville est détruite mais eux, ça va. Pourtant, ils sont bien à L.A puisqu’ils ont eu le tremblement de terre eux aussi. Par contre, ils sont quand même super réalistes comme personnage : la ville pète de partout ? C’est forcément du terrorisme ! Sérieux, à chaque apparition, ils expliquent qu’ils ne savent pas ce qu’il se passe mais que c’est peut-être du terrorisme. Par contre, l’idée de relier ça au séisme qui a eu lieu moins de 4h plus tôt… naaaaaan ! Autre moment magique : suite au séisme, ils reviennent à l’antenne et invitent leur audience à envoyer leur témoignages et vidéos en utilisant un hashtag. En vrai, j’aurais pu écrire un article juste sur la partie journalistique tellement elle est géniale.
Les médias dans les films catastrophes
  • La nuit : dans les films catastrophe, le climax a souvent lieu de nuit parce que ça fait plus peur. 
  • Les loubards : corollaire du point précédent, y a toujours un moment où les gentils héros un peu perdus tombent sur un ou deux loubards qui ne leur veulent pas du bien. Parce que tenir 1h30 de “y avait un volcan sous Los Angeles et il a pété”, faut broder un peu. Bref, Brooke et Markus se font tirer leur caisse et ça va les ralentir dans leur quête pour retrouver le reste des protagonistes.
La nuit dans les films catastrophe
  • L’explication scientifique : alors pour le coup, on nous a épargné le classique du scientifique qui avait prédit la catastrophe mais que personne n’a écouté parce que c’était trop fou son histoire, quand même. Là, c’est Derek qui explique rapidement les quelques phénomènes liés à l’éruption genre la pluie de cendre et de petits cailloux. Et la télé prend le relais à la fin “ouais, en fait, on savait pas qu’il y avait un volcan sous Los Angeles alors on pouvait pas savoir qu’il risquait d’exploser”. Alors certes mais… dans quel univers on ne connaît pas la situation des chambres magmatiques ? 
  • La réplique : quand les héros se croient safe, on relance les FXs! 
Un volcan à Los Angeles !
  • La mort : Ah oui, dans un film catastrophe, il faut tuer les gens ! Le souci ici, c’est qu’il y a peu de personnages : la famille de John et Cathy et celle de Margot et Papa de Markus (si son prénom a été dit, je ne l’ai pas entendu). Du coup, qui qu’on tue ? On va commencer par Peter. Peter ? Oui, l’auteur aimé de Derek. Ah oui, on en est tellement à avoir peu de personnages qui comptent que John annonce à son fils que l’auteur est mort avec toute la compassion dont il est capable. Je ? Mais on s’en fout, en fait. Bon, un autre mort ? Allez, le papa de Markus ! Mais il nous en faut un en fin, juste avant le sauvetage final…
La mort dans Panique à Los Angeles

L’ultime sacrifice

Et c’est John Papounet qui se sacrifie car y a plus de place dans l’hélico qui venait récupérer la famille sur un container alors qu’ils étaient encerclés par la lave qui sortait par toutes les fissures de la ville. Et tout le monde est triste, même Cath (les papiers, ça devait vraiment être une sortie scolaire). Tous les autres s’en sortent, même Brooke l’asthmatique. Vous savez, ce genre d’asthme dont les crises ne se déclenchent que pour un climax.

Panique à Los Angeles
Les acteurs sont quand même vraiment aux fraises

Un peu de fantaisie

Panique à Los Angeles est un élève appliqué qui suit la recette à la lettre. A deux fantaisies près. D’abord le nombre de personnages identifié, incroyablement bas, limitant de faits les scènes larmoyantes et sacrifices héroïques. Autre curiosité : un survivaliste qui poppe tout à coup avec ses chevaux (Markus et Brooke avaient besoin d’un moyen de transport). Et sa splendide punchline “oui, je suis survivaliste. Et pour les gens comme moi, avoir raison, c’est pas une bonne nouvelle”. Pow pow pow ! 

Panique à Los Angeles : survivalisme

Bref, Panique à Los Angeles n’est pas le meilleur des téléfilms catastrophe mais il est honnête et remplit le cahier des charges. Dispo sur M6 replay actuellement.

Nina

3 réflexions sur « Panique à Los Angeles »

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