Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

La feuille de route de l’écrivaine

Sur un tableau ardoise aimanté, une forêt de post it avec parfois un seul mot écrit dessus. Quelques photos accrochées par des magnets et des gribouillages à la craie avec des flèches un peu partout. L’écrivaine admire ce cadre qui n’a de sens pour personne d’autre qu’elle. Sous ses yeux s’étale la feuille de route de son roman, son ossature.

Un tableau pour écrire ses idées
Je rêve de ce tableau, pour de vrai

Je suis une mauvaise élève…

Et cette écrivaine, ce n’est pas moi. Quand je débute l’écriture, la seule feuille de route qui m’accompagne, c’est une feuille volante avec le nom des personnages.  Oui parce que pardon mais quand votre héroïne principale s’appelle Maja Lagerkvist, vous appréciez d’avoir son nom sous les yeux.

Bullet journal

J’ai le début, la fin et au milieu, on improvise

En fait, quand je commence l’écriture,j’ai le début et la fin… et c’est tout. Quelques lignes qui m’amènent du point A (début) au point B (fin), mais guère plus. Les quelques personnages principaux que je griffonne donc sur mon papier. J’admire quelque part les gens qui sont capables d’avoir une vision très claire de ce qu’ils vont écrire… Parce que cette relative improvisation, elle me complique des fois un peu la vie.

La feuille de route de l'écrivaine

Sans feuille de route, je me perds

D’abord parce que je sais pas du tout où j’en suis. Prenons Green !. Je sais déjà qu’il y aura quatre grandes parties centrées sur les péripéties d’un personnage. Maja sur deux d’entre eux, son frère sur un autre et un autre activiste sur le quatrième… Mais je n’anticipe pas du tout la taille des dites parties. A l’heure actuelle, j’en suis à 35 pages recopiées sur la seule première partie… Je vais écrire un annuaire, mon Dieu. En tout, je dois en être à 70 mais j’arrive presque sur la fin de cette partie là. Donc j’écris, j’écris, j’écris. Parfois, j’ai l’impression d’en voir le bout, d’autres de n’en être qu’aux prémisses. Et il y a un truc que je n’aime pas trop dans la vie, c’est de ne pas savoir où j’en suis. Je suis sûre que ça vous l’a déjà fait. Quand vous faites un trajet un peu pentu la première fois, par exemple, vous avez l’impression que c’est long, dur… Mais une fois que vous connaissez le trajet, que vous savez que tiens, à cet arbre, on a fait plus de la moitié. A cette maison, c’est quasi le bout, ce même trajet pénible devient soudain beaucoup plus facile. Moi ça me fait ça en tout cas. Sans doute le côté “mince, je ne sais pas si je me suis ménagée assez de forces, je vais peut-être pas y arriver”. L’écriture, c’est un peu pareil et je pense que c’est pour ça que je m’arrête souvent aux débuts prometteurs. Parce que je donne trop à ce moment là et que je tiens plus la distance.

La fatigue de l'écrivaine

Ecrire en cheminant

En fait, quand je dis que je n’ai que le début et la fin, ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai des scènes. Par exemple, pour le roman de Maja, il y a des scènes qui sont déjà parfaitement construites dans ma tête alors que certaines n’arriveront pas avant la quatrième partie. Mais la plupart du temps, je construis vraiment au fur et à mesure et sincèrement, le fait d’écrire dans les transports m’aide énormément, qui l’eut cru. Parce que j’écris et soudain “gare de Trivelin”, aaaaaaaah, je finis vite ma phrase ! Puis en cheminant vers chez moi (10 minutes environ), je continue de dérouler ma petite histoire dans ma tête et là, l’idée ! Mais oui, il va lui dire ça, elle va faire ça et ça va déclencher ça… Double effet kiss kool : non seulement j’avance dans mon plan mais en plus, je laisse définitivement le boulot derrière moi en pensant à autre chose. Et c’est ainsi que j’arrive à relier les quelques scènes du milieu que j’avais de ci de là à mon récit global.

Un joli puzzle

De l’imagination à la transcription

Le problème, c’est que ces scènes, je les imagine précisément, presque comme un film… et à retranscrire, c’est chaud.

Je vous raconte ça semaine prochaine.

Nina

2 réflexions sur « La feuille de route de l’écrivaine »

  1. Salut,
    J’aime beaucoup lire tes posts sur l’écriture. Et en lisant celui-ci, je me suis dit que tu devrais peut-être essayer d’écrire les scènes que tu as en tête sans essayer dans un premier temps de les rattacher au récit. Tu poses sur ta « feuille volante » l’idée générale, les émotions ressentis quand tu imagines cette scène, les couleurs etc… et tu la transcris en mots. Ensuite tu verras comment elle peut s’insérer dans ton récit. Parfois on n’écrit pas toujours de manière linéaire. Un roman, c’est aussi une construction, des briques que l’on assemble.

    1. Bonjour Cixi. Tout d’abord, merci pour ton comm qui me fait très plaisir. Pour le reste… c’est limite flippant car j’ai eu une idée hier qui correspond à ce que tu me dis. En gros, je me baladais et j’ai croisé une scène de vie qui m’a plue, je me suis dit « hé mais va écrire ça », un peu comme un dessinateur ferait un croquis d’une scène qu’il veut capturer. Ca me servira ou pas mais au moins, j’aurai l’empreinte. Ton comm me laisse à penser que je dois absolument faire ça…

      Et pour le reste, je suis assez d’accord. J’écris souvent comme ça vient mais j’ai envie d’adopter une vraie méthode, un peu plus construite et cohérente. Merci de ton avis, en tout cas, je vais m’appliquer à l’appliquer 🙂

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