Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Ecriture prospective : l’utopie est-elle racontable ?

Vous le savez, j’adore les dystopies. Je me jette sur tout livre m’en promettant une. Ce qui n’est pas toujours synonyme de qualité, néanmoins. Mais un jour que je papotais avec Victor, je lui demandais s’il connaissait des romans parlant d’ utopie. Car ce serait peut-être pas mal d’en écrire une. Ce à quoi il me répondit :“Mais tu peux pas écrire un roman qui raconte la vie d’une société où tout va bien, il faut qu’il se passe quelque chose”. Du coup, qui dit écriture prospective dit dystopie ?

Utopie : les voitures volantes

Que raconter dans une cité parfaite ?

Le meurtre existe-t-il au Paradis ? Je me suis un peu triturée les méninges pour voir comment raconter une histoire dans une société utopique. Et c’est carrément compliqué. Exit les sujets sur la révolte face à l’ordre établi et ce genre de choses : tu imagines un groupe activiste qui lutte contre le bonheur ? Peut-être un meurtre, et encore, sans doute une comédie romantique chiante. C’est vrai, finalement, tu veux raconter quoi comme histoire dans un futur parfait ou presque ?

Rêver le futur

Ecrire une micro nouvelle, oui, mais un roman ?

Cette semaine, j’ai cru avoir la réponse dans un article d’Usbek & Rica qui parlait de “Bright Mirror”, une plateforme collaborative de micro nouvelles utopiques parce que bon, faut arrêter de toujours voir des lendemains trop noirs. Ok, pourquoi pas mais finalement ce projet même semble valider mon impression du départ : on ne peut pas écrire un roman utopique.

Utopie : île artificielle

Instants fugaces de futur parfait

Quand j’étais plus jeune et que je devais faire une rédaction sur le futur, on était grosso modo dans des maisons ultra connectées. Mais j’appelais pas ça comme ça à l’époque, évidemment. Tu pouvais recevoir ton repas cuisiné direct dans ton four en appuyant sur deux boutons. Les voitures volaient, tout était rond et pop. C’est plaisant, comme toute cette imagerie rétrofuturiste que j’adore de tout mon coeur. Mais ça ne fait pas une histoire. Pour moi, une utopie ne peut se limiter qu’à un moment fugace. Un peu comme dans Tomorrow Land. Autant je n’ai un souvenir que très diffus du film, essentiellement parce que j’ai dormi pendant bien la moitié, autant y a un passage que j’adore. Celui qui avait d’ailleurs été exploité dans la bande-annonce : celui dans ce qu’est censé être Tomorrow Land, avec une ville futuriste incroyable. Qui m’évoquait pas mal le Esthar de Final Fantasy VIII. Mais ce n’était au fond qu’une parenthèse.

Rétro futurisme

Essayer d’écrire l’utopie ?

Mais pourquoi ne pas tenter d’écrire une utopie? Dans mon écriture prospective, je pars régulièrement de villes faites “pour le bonheur des hommes”. Comme Technopolis et son avatar Neocittà et maintenant Augura. Mais je me sers de l’écriture pour écorner l’image idéale de la vie dans ces cités. Un peu comme Ravage ou Le meilleur des mondes. Au départ, l’avenir semble radieux mais à y regarder de plus près… Mais pourquoi ne pas écrire un futur en rose ? Pourquoi je n’y arrive pas ? Et bien tout simplement… parce que je ne suis pas optimiste. Quand je me penche sur le projet Bright Mirror, je ne vois que les mots “intelligence artificielle”. Et plus j’avance dans ma vie, plus je m’en méfie. Pas tant parce que je suis fan de Terminator mais surtout que dans chaque innovation, j’y vois un pendant négatif. Quasi totalitaire. Par exemple, j’avais un bracelet connecté que j’e trouvais très cool que j’aimais parce qu’il m’incitait à marcher. MAIS que devenaient mes données ? Serons-nous un jour tous connectés, ou plutôt traqués, et ceux qui ne font pas leurs pas, on vous paie pas la totalité des frais médicaux parce que vous le cherchez… J’ai abandonné mon bracelet électronique. Mais Google, lui, il sait très bien où je suis. Déjà parce qu’à une époque, je jouais à Pokemon Go en passant par mon compte Google. Mais surtout j’ai un téléphone Android. Et Facebook n’est pas en reste vu qu’il me tient informé de la météo de là où je suis, indépendamment de là où je suis censée vivre. Et sans parler de la dépendance croissante à la technologie qui ne peut que me rappeler Ravage.

Retro futur

Mais quand même, je crois que je vais réfléchir un peu plus avant à cette histoire d’utopie. L’inspiration n’est peut-être pas si loin.

Nina

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